Granas

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les Juifs et le judaïsme
         

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Les Gorneyim, Gorni ou Grana, sont les Juifs originaires de la ville toscane de Livourne, Leghorn en hébreu. Un sociolecte spécifique était parlé par cette communauté, le bagitto.

Sommaire

[modifier] Livourne

En 1548, Côme Ier de Médicis invite les étrangers, y compris les conversos d'Espagne et du Portugal, à s'installer dans le port de Livourne, afin de redynamiser celui-ci après l'ensablement du port de Pise. Le 10 juin 1593, Ferdinand Ier de Médicis garantit par un édit de tolérance (la "Livornina")la liberté de culte, le droit à la nationalité toscane, le droit à la propriété et l'acceptation implicite du droit des conversos à revenir au judaïsme. En 1675, Livourne devient un port-franc et son importance s'accroît.

De nombreux Juifs originaires d'Espagne qui s'étaient installés en Afrique du Nord et dans l'Empire ottoman viennent s'établir à Livourne, où le nombre de Juifs passe de 114 en 1601 à environ 3.000 en 1689.

En 1667, le gouverneur espagnol d'Oran (actuelle Algérie) décrète l'expulsion de tous les Juifs et des conversos, qui rejoignent d'autres Juifs d'Oran qui s'étaient établis à Livourne depuis l'occupation espagnole d'Oran en 1509. Ces conversos reviennent au judaïsme.

[modifier] Diaspora

[modifier] Afrique du Nord

En 1685, une première communauté de Gorneyim s'organise à Tunis, où ils se distinguent fortement des Juifs indigènes en raison de leur européanisation: ils parlent l'italien et ne se marient qu'entre eux, s'habillent à l'européenne, portent des perruques et se poudrent, possèdent leurs propres rites, synagogues, officiants, rabbins et cimetières et se considèrent comme le fleuron de la bourgeoisie venue d'Europe. Ils n'ont pas ou peu de relations avec les juifs autochtones qui eux parlent le judéo-arabe et s'habillent à l'orientale. L'arrivée de cette nouvelle communauté provoque la création d'un schisme qui divise les juifs de Tunisie pendant presque 2 siècles. Un accord, ratifié en 1741, concrétise la séparation des 2 communautés[1].

A Alger, les Gorneyim deviennent, au XVIIIe siècle, les banquier des deys, les intermédiaires entre ceux-ci et les puissances européennes, certains deviennent même conseillers, voire ministres[2]. Concentrés dans les grandes villes et ayant une situation économique aisée, ils sont très minoritaires, polyglottes, et maintiennent des relations privilégiées avec l'Europe. Cette distinction est commune avec ce qui existait au Maroc et en Tunisie à la différence que le ladino, langue des Juifs d'Espagne ne prédomina jamais comme ce fut le cas à Tanger ou à Tétouan et que les institutions religieuses ne furent jamais divisées comme ce fut le cas en Tunisie entre grana et toshavim [3].

[modifier] Amérique

Après avoir dû céder au Portugal le Brésil néerlandais en 1654, les Provinces-Unies projettent de réinstaller les Juifs obligés de fuir ces territoires dans deux colonies néerlandaises, l'île de Cayenne (actuelle Guyane française) et Nieuw Middelburg, dans le territoire d'Essequibo (actuelle Guyana). Afin d'accroître la population et de dynamiser ces colonies, ils y invitent les Gorneyim via leur représentant à Amsterdam, Paulo Jacomo Pinto. Le 12 septembre 1659, un des réfugiés juifs du Brésil conclut un accord avec la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales pour la création d'un village juif, Remire ou Irmire, sur la côte ouest de l'île, où s'installent également des Gorneyim. En 1664, à l'arrivée des Français à Cayenne, les Néerlandais se rendent sans combattre mais obtiennent la garantie du libre exercice de leur religion pour les Juifs. Néanmoins, les deux tiers des Juifs de Remire, soit environ 300 personnes, partent s'établir au Suriname, alors britannique. Ils y ont bénéficié sous la colonisation britannique, puis néerlandaise, d'une certaine autonomie dans une localité appelée Jodensavanne qu'ils avaient mise sur pied en 1652 sur la Savannah près de la crique de Cassipora [4],[5].

[modifier] Sources

[modifier] Documents

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