Gilles Joseph Martin Bruneteau

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Gilles Joseph Martin Bruneteau
Origine : France France
Hommage : nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile

Gilles[1] Joseph Martin Bruneteau, vicomte de Sainte-Suzanne, comte de l’Empire, est un général d'Empire français né au Mothé, près de Poivres (Aube), le 7 mars 1760, décédé le 26 août 1830 à Paris.

Sommaire

[modifier] Biographie

[modifier] Carrière militaire

Il entre dans l'armée et devient lieutenant en premier au régiment d'Anjou en 1779. Lorsque la Révolution française éclate, il en adopte les principes, combat avec distinction dans les rangs de ses défenseurs et se signale à la défense de Mayence.

Il parvient rapidement au grade de général de brigade, qu’il obtient en l’an III, et se fait remarquer à l’armée de Rhin-et-Moselle. Lorsque Desaix effectue le passage du Rhin, Sainte-Suzanne se porte à la rencontre des Autrichiens qui arrivent du Haut-Rhin, marche sur Simmern, Urlafen et Windschliegen, dont il s’empare, et fait une centaine de prisonniers à l’ennemi, qu’il contraint de battre en retraite. Au combat qui a lieu sur le Renchen, il est chargé de contenir les Autrichiens qui menaçent l’aile gauche de l’armée française, mission qu’il exécute avec autant de vigueur que de succès.

Le 16, il reçoit l’ordre de Desaix de s’emparer des positions inexpugnables de l’ennemi, entre Rastadt et Gerpach. Désespérant de les enlever de front, il s’avançe rapidement vers le village d’Oos, s’en rend maître, malgré la résistance la plus opiniâtre, tourne les hauteurs, et forçe l’ennemi à se retirer avec précipitation.

À la bataille d'Ettlingen, livrée le 21 du même mois, c’est lui qui, à la tête de son infanterie et de quelques régiments de cavalerie, débouche des bois de Sandwich ; mais le général Delmas, chargé de le soutenir, prend une fausse direction, ce qui compromet pendant quelques instants les troupes du général Sainte-Suzanne.[2]

Il donne encore des preuves d’une rare intrépidité au combat d’Alen. En récompense de sa belle conduite, on le nomme, le même jour, général de division.

En l’an V, on l’investit du commandement de la 5e division militaire (Strasbourg). Après avoir été chargé de défendre Kehl, il estt appelé au bureau topographique de la guerre, où il se fait remarquer par l’étendue de ses connaissances.

En l’an VII, le gouvernement lui ayant offert le commandement en chef, par intérim, de l’armée d’Italie, le général Sainte-Suzanne le refuse ; mais il commande, l’année suivante, à l’armée du Danube, sous les ordres de Moreau, l’aile gauche, forte de 16.000 hommes.

Le 5 floréal an VIII, on le voit traverser le Rhin, vis-à-vis de Kehl, attaquer les Autrichiens avec impétuosité sur le Kintzig, leur tuer 1.200 hommes et les forcer à se replier sur Offenbourg. Il se dirige ensuite sur Ulm pour se conformer aux ordres de Moreau, et, attaqué le 26 au matin, il comprend qu’il n’a qu’un moyen d’empêcher l’ennemi de percer sa ligne, c’est de resserrer ses ailes qui sont trop étendues et d’abandonner momentanément la rive gauche du Danube qui lui sert d’appui. [3]

Le général Sainte-Suzanne, chargé d’organiser le corps de réserve qui se forme à Mayence, reçoit l’ordre de se mettre à la tête de ce corps, traverse la Nida, le Mein, près de Francfort, et bat de nouveau l’ennemi à New-Wissembourg et à Hanau. [4]


[modifier] Carrière parlementaire

Le 1er floréal an X, Napoléon Ier le nomme Sénateur ; il est depuis longtemps conseiller d’État et est attaché à la section de la guerre. Il est nommé grand officier de l’ordre de la Légion d'honneur, le 25 prairial an XII.

Le 19 mai 1806, Napoléon Ier lui donne la sénatorerie de Pau, et, en 1807, le commandement de la 2e légion de réserve. Nommé inspecteur des côtes de Boulogne, en 1809, il fait toutes les dispositions nécessaires pour les mettre dans un état de défense respectable. C'est lui qui annonçe au ministre de la guerre l’arrivée d’une flotte anglaise devant Flessingue (Expédition de Walcheren), déclarant qu’il reste à son poste malgré le mauvais état de sa santé. C’est en récompense de sa conduite dans ces circonstances difficiles qu’il est créé comte de l’Empire.

En 1814, il adhère aux actes du gouvernement provisoire, et devient Pair de France, chevalier de Saint-Louis, commandant d’armes à Landau en 1815, et, le 31 août, il obtient de Louis XVIII des lettres patentes qui lui conférent le titre de comte. Lors du procès du maréchal Ney, il refusa, avec quatre de ses collègues, de prendre part au jugement.

Dans tout le cours de sa carrière législative, il ne cesse de faire partie de l’opposition constitutionnelle. Il publie en 1819 un ouvrage sur les places fortes qui a obtenu les suffrages du général Lamarque et du maréchal Saint-Cyr.

Il meurt le 26 août 1830 à Paris. Il est inhumé avec son épouse dans un tombeau dans l'église paroissiale de Hangenbieten.


[modifier] Sources

[modifier] Notes et références

  1. Il est parfois de manière erronée prénommée Gilbert dans certaines biographies anciennes
  2. Sans perdre de temps, il ordonne de mettre son artillerie légère en batterie dans une position favorable, puis s’élançant sur l’ennemi avec la brigade du général Drouet, il culbute les Autrichiens et leur fait éprouver des pertes considérables.
  3. Cette manœuvre fut couronnée d’un plein succès ; elle permit à son corps d’armée, que les combinaisons du général en chef Moreau avaient pendant quelque temps compromis, de reprendre tout le terrain qu’il avait perdu.
  4. Ce fut sa dernière opération militaire.