Ghost Dog, la voie du samouraï

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Ghost Dog, la voie du samouraï est un film américain de Jim Jarmusch sorti en 1999.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Dans l'État du New-Jersey, un tueur à gage noir vit selon les préceptes du Hagakure, code d'honneur des samouraïs du Japon médiéval. Il vit seul, très simplement, en nourrissant ses pigeons, se faisant appeler « Ghost Dog ». Son sauveur à la suite d'un incident survenu huit ans auparavant, qu'il considère comme son « Maître » fait partie de la mafia italienne locale. Quand la fille du « Parrain » devient le témoin d'un des contrats de « Ghost Dog », celui-ci semble alors bien gênant pour les mafieux qui décident de s'en débarrasser au plus vite...

[modifier] Commentaires

[modifier] Ambiguïté quant au statut de sauveur de Louie

Comme dit dans le synopsis, Ghost Dog considère Louie comme son sauveur, c'est pourquoi il le traite comme son maître, qu'il se doit de protéger à tout prix. En effet, au début du film, un flashback nous montre Ghost Dog se faisant passer à tabac par des gangsters, puis Louie arrive et en abat un. Ceci est la version de Ghost Dog. Mais la version de Louie est différente : lorsqu'il raconte cette histoire à son chef mafieux, on voit un gangster le braquer, avant d'être abattu. Louie passe alors de sauveur de Ghost Dog à sauveur de sa propre peau. L'ambiguïté n'est pas levée dans le film, et met en cause la seule raison de vivre de Ghost Dog. On peut néanmoins penser que Louie dit avoir été mis en joue pour se justifier d'avoir sauvé la vie d'un noir auprès de ses patrons racistes.

[modifier] Influence hip-hop

Toute la musique originale du film a été composée par RZA, membre du Wu Tang Clan, groupe de hip-hop américain. On peut d'ailleurs apercevoir RZA lui-même en arrière-plan dans plusieurs scènes du film. Au début de la scène du camion de glace, des rappeurs proche du collectif Wu-Tang improvisent sur le titre "Ice Cream", dont le texte sert de base à la discussion de la scène qui suit.

Le meilleur ami de Ghost Dog, immigré d'origine haïtienne, propose une glace au chocolat à la petite Pearline, en affirmant "même si la vanille est le parfum le plus populaire au monde, le chocolat reste le meilleur". Il est intéressant de noter le parallèle avec les paroles de la chanson "Ice Cream". En effet, cette chanson joue sur la métaphore entre les glaces aux parfums vanille, chocolat et citron et les couleurs de peau associées.

[modifier] Influence du Samouraï de Jean-Pierre Melville

Le film emprunte des références à de très nombreux films de genre (Western, film noir, comédie ...), mais l'hommage le plus important est celui fait par Jim Jarmusch à Jean-Pierre Melville pour son film Le Samouraï de 1967. On peut ainsi retrouver comme inspiration:

  • Le titre évidemment, plus la référence au livre sur le bushido, le code du samouraï, qui fait l'ouverture du film de Melville et qui est lu tout au long du film de Jarmusch.
  • Le rôle du tueur à gage solitaire dont les seuls compagnons sont les oiseaux: un canari vs des pigeons.
  • Les scènes de vol de voiture de luxe au début des deux films avec une évolution technologique: un trousseau de clés pour une DS citroën vs un scanner électronique pour des Mercédès ou des Lexus. Puis plus tard le changement des plaques minéralogiques.
  • Le port et l'utilisation de gants blancs par les deux tueurs.
  • Le rôle des oiseaux dans les deux films qui alertent de l'intrusion de l'ennemi.
  • Le rapport au milieu de la mafia qui, dans les deux films, commandite les contrats et décide d'abattre le tueur à gage.

Ce qui suit dévoile un moment clé de l’intrigue

  • Et évidemment la fin du film pour lequel Ghost Dog, comme Jef Costello, va volontairement se faire abattre avec un pistolet non chargé pour mettre fin à son parcours solitaire.

[modifier] Fiche technique

[modifier] Distribution

[modifier] Autour du film

  • Gary Farmer jouant le rôle de Nobody (Personne) dans Dead Man répète à un moment du film la même phrase que dans Dead Man « Stupid fucking white man » (Con de Blanc)
  • Le personnage de Raymond, vendeur de glace et ami de Ghost Dog, ne parle que le français de sorte que ses paroles sont incompréhensibles des autres personnages et réciproquement. Ses interventions ne sont d'ailleurs pas doublées, laissant le spectateur non francophone dans la même situation que les personnages principaux du film. Pour conserver ce jeu sur la barrière de la langue dans la version doublée en français du film, Raymond parle le Yoruba.

[modifier] Voir aussi