Gabriel Bonvalot

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Gabriel Bonvalot photographié par Eugène Pirou.
Gabriel Bonvalot photographié par Eugène Pirou.

Pierre Gabriel Édouard Bonvalot, né à Épagne (Aube) le 13 juillet 1853 et mort à Paris le 10 décembre 1933, est un explorateur français de l'Asie centrale. Il était le fils de Pierre Bonvalot et de Louise-Félicie Congniasse des Jardins, née en 1829.

Sommaire

[modifier] Expéditions de 1880-1887

Gabriel Bonvalot a longtemps exploré les régions musulmanes de la Russie. En 1880, il décide d'étudier les territoires de l'Asie centrale conquis par la Russie. Il est financé par le ministère de l'Instruction publique. Guillaume Capus, docteur en sciences naturelles, botaniste et ethonologue, et Albert Pépin, dessinateur, l'accompagnent.

Il part de Tachkent en 1886 et parvient jusqu'à la frontière afghane. Pendant la saison hivernale, il demeure à Samarcande et cherche un moyen de traverser le Pamir du nord vers la région du sud appartenant à la Chine. Début 1887, il quitte la frontière kirghize et traverse les monts d'Alaï dans des conditions rendues difficiles par la neige. En tant qu'Européen, Bonvalot se sent supérieur et s'impose par la menace ou par la force pour obtenir l'équipement, les provisions, les bêtes et les porteurs dont il a besoin. Il traverse ainsi le Pamir, le Chitral, où il est capturé plus d'un mois, le Hindou Kouch et parvient au Cachemire. Il est récompensé pour cette expédition par la Société de géographie de Paris.

[modifier] Expédition de 1889

« De Paris au Tonkin. »La Terre illustrée, 14 mars 1891.
« De Paris au Tonkin. »
La Terre illustrée, 14 mars 1891.

Il est le premier Européen à se rendre au plateau tibétain du Changthang lors de ce qui fut la plus périlleuse de ses expéditions. Elle est financée par le duc de Chartres, père du prince Henri d'Orléans.

Son projet estt de rallier le Tonkin, en Indochine française, en une seule traite. Il prévoit de traverser l'Europe et la Russie en train, puis de continuer à pied ou à cheval une fois passée la frontière du Turkestan chinois. Il souhaite être le premier à traverser les désert de Gobi et de Lop. Il pense couper ensuite à travers le Nord de l'immense plateau tibétain pour tenter de visiter Lhassa, fermée aux étrangers depuis cinquante ans. Enfin il compte traverser le Tibet oriental sur 1 700 kilomètres inexplorés jusqu'au Yunnan, pour finalement descendre le Mékong jusqu'en Indochine. Cette expédition de 6 000 kilomètres doit être la plus longue jamais entreprise en terres inconnues. Il n'en reste que le récit de Gabriel Bonvalot, celui du père de Denken (Rachmed) qui s'est joint à lui en Russie, et les photographies de son accompagnateur, Henri d'Orléans.

Le début de l'expédition ressemble à un voyage touristique. Tout commence vraiment à la frontière sibérienne, dans le Turkestan russe. Ils souhaitent éviter les autorités chinoises. Ils traversent la vallée de l'Ili, le massif des Tian Shan, les bassins du Tarim, les déserts du Lop Nor. Ils doivent alors traverser le Tibet en plein hiver. Ils font à nouveau du chantage à la population en échange de montures et de guides, et vont jusqu'à menacer de faire prisonnier le chef local. Durant trois mois, ils ne croisent personne. Juste avant d'arriver à Lhassa, des ambassadeurs du gouvernement tibétain les arrêtent. Après de longues négociations, leur voyage peut reprendre. Ils doivent alors traverser le plateau tibétain jusqu'à son extrémité orientale. Ils atteignent Ta-tsien-lou, à la frontière du Tibet, en juin. Ils rentrent alors en jonque par la Chine.

Gabriel Bonvalot voulait, par ses expéditions financées par le gouvernement français, asseoir la puissance française aux yeux du monde entier. C'est ainsi qu'après un voyage en Algérie en 1893, il se rapprocha des nationalistes et de l'extrême droite, soutenant les opinions colonialistes.

Une exposition en sa mémoire fut organisée en 2005 à la bibliothèque de Brienne-le-Château.

[modifier] Ouvrages

  • En Asie Centrale. De Moscou en Bactriane (1884)
  • En Asie Centrale. Du Kohistan à la Caspienne (1885)
  • Du Caucase aux Indes, à travers le Pamir (1888)
  • De Paris au Tonkin à travers le Tibet inconnu, ouvrage contenant cent huit illustrations d'après les photographies prises par le prince Henri d'Orléans (1892)
  • L'Asie inconnue, à travers le Tibet (1896)
  • Sommes-nous en décadence ? (1899)
  • Propos d'un Français (1911)
  • Une lourde tâche (1913)
  • Voyages. Les Chercheurs de routes. Marco-Polo (1924)

[modifier] Sources

  • Michel Peissel, Le Dernier Horizon
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