Frédéric le Bel

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Frédéric le Bel (en allemand Friedrich der Schöne), né en 1286 à Vienne (Autriche), décédé le 13 janvier 1330 à Gutenstein (Basse-Autriche), fut anti-roi des Romains, c'est-à-dire prétendant mais non élu, au titre d'Empereur Romain germanique de 1314 à 1322. Puis, à partir d'un accord conclu en 1325 avec son cousin, l'empereur Louis IV, il devint Roi des Romains sous le nom de Frédéric III.

Fils de l'Empereur Albert Ier et d'Élisabeth de Carinthie, il était devenu, après la mort de son aîné Rodolphe Ier et l'assassinat de son père en 1308, le souverain de l'Autriche dont il partagea l'administration avec ses frères cadets.
En 1315, il épousa Elisabeth ("Isabella") d'Aragon (NC-1330), fille de Jacques II d'Aragon ; leurs fils moururent en bas âge.

Sa vie est marquée par ses relations avec son cousin Louis IV. Ils avaient été élevés ensemble, et leurs relations étaient bonnes. Mais elles devinrent conflictuelles lorsque la tutelle des Ducs de Basse-Bavière fut confiée à Frédéric. Louis IV le battit à Gamelsdorf et il dut renoncer à cette tutelle.

Après la mort de l'empereur Henri VII de Luxembourg, Frédéric se porta candidat à la couronne du Saint-Empire. Cependant, à l'instigation de l'Archevêque de Mayence, c'est Louis IV qui fut élu par quatre Princes-Électeurs sur sept en octobre 1314. Louis IV fut alors couronné à la hâte Roi des Romains par l'Archevêque de Cologne, au lieu de celui d'Aix-la-Chapelle.

Frédéric, appuyé par son cadet Léopold Ier, remporta d'abord des succès militaires contre Louis IV. Cependant, celui-ci le défit et le captura le 28 septembre 1322, avec 1 300 autres gentilshommes d'Autriche et de Salzbourg, sur la lande d'Ampfing près de Mühldorff. Il le retint prisonnier au château de Trausnitz dans le Haut-Palatinat.
Frédéric qui gouvernait avec ses frères et Léopold Ier ne s'avoua pas vaincu, continuant le combat.
Cette résistance, la perte de l'alliance avec le Roi de Bohême et l'excommunication du Pape Jean XXII (qui prétendait qu'il ne pouvait pas être élu sans son approbation) conduisirent Louis à relâcher Frédéric, aux conditions du Traité de Trausnitz du 13 mars 1325 : Frédéric y reconnaissait son cousin Louis comme souverain légitime et s'engageait à retourner en capitivité s'il ne parvenait pas à convaincre Léopold de déposer les armes.

Ayant échoué, Frédéric retourna à Munich se constituer prisonnier, alors même que le Pape l'avait délié de son serment. Cet épisode a inspiré à Schiller son poème Deutsche Treue (fidélité allemande) et à Ludwig Uhland sa tragédie Ludwig der Bayer ("Louis le Bavarois").

Impressionné par cette loyauté chevaleresque, Louis rendit son amitié à son cousin, partagea son palais avec lui et ils se mirent d'accord pour diriger en commun le Saint-Empire. Face aux objections du Pape Jean XXII et des Princes-Électeurs, ils signèrent un nouveau traité à Ulm le 7 janvier 1326, selon lequel Frédéric dirigerait l'Allemagne en tant que Roi des Romains, tandis que Louis serait couronné Empereur en Italie. Cependant, la mort de Léopold Ier le 28 février conduisit Frédéric à abandonner cette régence impériale pour ne diriger que les seules possessions des Habsbourg.

Il mourut le 13 janvier 1330 au château de Gutenstein dans le Wienerwald, et fut inhumé à Mauerbach dans un monastère qu'il avait fondé. Lorsque celui-ci fut fermé en 1783, on emmena sa dépouille à la cathédrale Saint-Étienne de Vienne.

Après Frédéric, il fallut attendre plus de cent ans pour qu'un Habsbourg, avec Albert II en 1438, fut de nouveau élu Roi des Romains : entre-temps, le trône impérial fut alternativement occupé par les dynasties de Bavière (Wittelsbach) et de Luxembourg.

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