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Logiciels libres : La route est longue, mais la voie est libre.

François Poulain, Avril 2006

Sommaire

[modifier] Introduction

Ceux qui me connaissent m'entendent souvent pester à propos d'un système d'exploitation propriétaire bien connu ; voici ma version de l'histoire...

[modifier] Définition

Un logiciel libre est acquis comme être un logiciel dont la licence donne la liberté d'exécuter, de copier, de distribuer, d'étudier, de modifier et d'améliorer le logiciel. Plus précisément, elle fait référence à quatre libertés pour un individu ayant acquis une version du logiciel, définies par la licence de ce logiciel :

   * la liberté d'exécuter le programme, pour tous les usages.
   * la liberté d'étudier le fonctionnement du programme, et de l'adapter à ses besoins. Pour cela, l'accès au code source est nécessaire.
   * la liberté de redistribuer des copies, donc d'aider son voisin.
   * la liberté d'améliorer le programme et de publier ses améliorations, pour en faire profiter toute la communauté.

[modifier] Free as Freedom, not as free beer !

Un logiciel ne respectant pas totalement une de ces libertés est appelé logiciel privateur (ou propriétaire) par les partisans du logiciel libre. Malgré que la majorité des logiciels libres soient accessibles gratuitement, il y a souvent un amalgame qui est fait à propos des logiciels libres, car le terme anglais Free Software ne permet pas de distinguer un logiciel gratuit privateur d'un logiciel libre, ce qui n'est pas du tout la même chose (par ex. Adobe Acrobat est gratuit mais non-libre, alors que Red Hat est un OS[1] libre mais payant). Aussi, on voit souvent dans la presse une opposition libre/commercial : c'est complètement infondé, et même proche de la désinformation.

[modifier] Historique

[modifier] Naturellement libre...

Depuis les années 60 jusqu'au début des années 80, les programmeurs (généralement des chercheurs, programmeurs système) n'avaient aucune notion de logiciel libre, car c'était tout à fait implicite : quand d'autres universitaires ou quand des ingénieurs souhaitaient utiliser et porter[2] l'un de leurs programmes, tout le monde laissait volontiers faire. Et quand ils remarquaient que quelqu'un utilisait un programme intéressant mais inconnu, ils pouvaient toujours en obtenir le code source, afin de le lire, le modifier, ou d'en réutiliser des parties dans le cadre d'un nouveau programme.

[modifier] ... Jusqu'à ce qu'il existe une industrie informatique

La loi du marché étant ce qu'elle est, les ordinateurs modernes des années 80, tels que le VAX ou le 68020, disposaient de leurs propres systèmes d'exploitation, mais aucun d'entre eux n'était un logiciel libre : il fallait signer un accord de non divulgation pour en obtenir ne serait-ce que des copies exécutables. Cela signifiait que la première étape de l'utilisation d'un ordinateur était de promettre de ne pas aider son prochain. On interdisait de facto toute communauté coopérative. Dès lors, on voit évidemment qu'un petit mais puissant groupe d'entreprises dominerait le monde de l'informatique...

[modifier] GNU's Not UNIX

Cependant, un chercheur du laboratoire d'intelligence artificielle du MIT, M. Richard Stallman, trouva cette façon de faire antisociale, immorale, et tout bonnement incorrecte. Il décida donc d'écrire des programmes qui seraient utiles pour tous ; les besoins les plus pressants à palier étant un OS et un compilateur libre. Richard Stallman décida en 1983 de créer un système d'exploitation compatible UNIX, pour le rendre accessible aux utilisateurs d'UNIX. Il démissionna de son poste de chercheur en 1984 et nomma ce système GNU : un acronyme récursif signifiant GNU's Not UNIX. Les premiers gros logiciels du projets GNU furent Emacs, un éditeur de texte, et GNU C Compiler (GCC, devenu par la suite GNU Compiler Collection, en référence au grand nombre de langages supportés).

[modifier] GPL et FSF

Des licence libres existaient, comme par exemple les licences X, ou MIT, mais pour redistribuer les logiciels du projet GNU, RMS créa une licence d'un nouveau genre : la GNU General Public Licence (GPL). Cette licence se distingue des autres licences libres, car elle inclut un mécanisme de propagation des droits, de façon à obliger une redistribution permissive des logiciels GNU. Ce mécanisme s'appelle le copyleft, ce qui est tiré d'un jeu de mot : "Couvert par le gauche d'auteur, tous droits renversés.", par opposition aux mentions restrictives classiques. Il faut savoir qu'un logiciel non-copylefté pourrait être redistribué aux utilisateurs avec des licences restrictives, et certains éditeurs de logiciels ne se privent pas de le faire. Cette dernière façon était bien sur incompatible avec la volonté de RMS qui souhaitait offrir un OS libre pour tous, y compris l'utilisateur final. Ainsi, si vous réutilisez les sources d'un logiciel sous licence GPL, vous devez diffuser les sources modifiées sous la même licence GPL. Ainsi, un logiciel copylefté est très différent d'un logiciel du domaine public, et à aucun moment l'auteur n'a renoncé aux droits qu'il a sur ce logiciel.

En 1985, RMS créa la Free Software Foundation (FSF), qui a pour principal but de développer et d'encourager l'utilisation de logiciels libres.

[modifier] GNU/Linux

En 1990, l'OS GNU était presque terminé : il disposait d'outils divers, d'éditeurs de texte, de processeurs de documents, d'une interface graphique... La seule partie qui manquait vraiment était le noyau de l'OS. Le noyau est le logiciel coeur du système, qui doit veiller au bon déroulement d'un programme, gérer les tâches et les ordonnancer, et gérer les ressources matérielles. Par exemple, chaque contrôleur de disque est différent, mais le noyau de l'OS permet de sauvegarder des données dans un fichier, indépendamment du fait que le fichier se trouve sur un disque dur, sur une disquette, ou bien de l'autre coté de la terre sur un serveur de fichiers.

Le noyau original du projet GNU s'appelait Alix, puis il à été repensé et renommé en HURD (Double acronyme, signifiant Hird of Unix Replacing Deamon, HIRD signifiant lui-même Hurd of Interfaces Representing Depth). HURD est en fait une série de processus serveurs (une horde de gnous) qui tournent au dessus d'un micro noyau Mach. Cette structure de micro noyau est très novatrice pour l'époque, mais le développement de HURD sera long et difficile. Il n'est pas encore aujourd'hui utilisable pour le commun des mortels. En 1991, Linus Torvalds a développé un noyau compatible avec Unix et lui a donné le nom de Linux. Aux alentours de 1992, la jonction de Linux et du système GNU, qui était presque complet, a fourni un système d'exploitation libre et complet (ce travail de jonction était lui-même, bien sûr, considérable). C'est grâce à la présence de Linux qu'on peut désormais employer une version complètement libre du système GNU. On appelle cette version du système GNU/Linux pour signaler qu'il est composé du système GNU et du noyau Linux. Pour vous re-situer dans le contexte, au même moment, une firme nommée Microsoft sort la version 3.1 de son système d'exploitation Windows...

Beaucoup de gens se sont mis ensuite à faire l'amalgame entre GNU et Linux, mais il ne faut pas oublier que Linux ne représente qu'une très petite partie du système GNU/Linux, si petite et si indispensable soit elle. Oublier de mentionner la présence de GNU, c'est oublier sa raison d'être : la défense des libertés informatiques.

[modifier] Aujourd'hui

[modifier] Une communauté étendue

Aujourd'hui, la communauté des logiciels libres (programmeurs et utilisateurs) compte plusieurs dizaines de millions de personnes au travers le monde, et le projet GNU a été reconnu comme Trésor du monde par l'Unesco. Beaucoup de logiciels libres, grâce à l'ouverture de leur code source, ont acquis une notoriété certaine, à propos de leur qualité, leur robustesse et leur stabilité au dessus de la moyenne. Aussi, une économie s'est développée autour du logiciel libre, essentiellement axée autour de services de déploiement mais aussi dans une moindre mesure sous forme de mécénat.

Le modèle permissif du logiciel libre a été porté avec succès à d'autres domaines, grâce à la démocratisation d'internet : par exemple la documentation, la publication ainsi que l'art. On voit ainsi émerger ces dernières années tout un mouvement que l'on appelle communément la free culture : le projet d'encyclopédie libre Wikipédia en fait partie par exemple.

Enfin, si les logiciels du projet GNU restent les plus diffusés, il existe heureusement un grand nombre de projets non-GNU qui diffusent des logiciels libres avec une licence compatible GPL ou non, comme par exemple X Window System, Free BSD (OS libre, apparu en 95), KDE (the K Desktop Environment, un bureau très complet), et beaucoup d'autres... Néanmoins, 80% des logiciels libres publiés utilisent la licence GNU GPL.

[modifier] Une offre satisfaisante, y compris pour les entreprises

Il n'existe aujourd'hui que peu de domaines spécialisés pour lesquels il n'existe pas de logiciel libre. Néanmoins, les logiciels libres semblent souffrir de leur pluralité, et peinent à être adaptés par le grand public. Bien sûr, cet état de fait n'est pas nouveau, et un grand nombre d'associations et de groupes d'utilisateurs cherchent à favoriser la diffusion des logiciels libres au sein des non-initiés, notamment en formant ces derniers à l'utilisation de GNU/Linux. Un exemple de réussite : la grande majorité des techniques déployées sur internet (serveurs http, serveurs ftp, routeurs...) sont entièrement basés sur des logiciels libres.

[modifier] Mon top-10 des Logiciels Libres

[modifier] Linux

Linux est le noyau le plus utilisé. Critiqué à l'origine à cause de sa conception monolithique et peu portable, il s'est révélé être particulièrement stable, disponible, performant et à été porté à un grand nombre d'architecture matérielles. Son champ d'application s'étend de l'embarqué (avec des empreintes mémoires aussi faibles que 2 Mo), jusqu'aux clusters massivements parallèle pour les calculs scientifiques.

[modifier] Mozilla Firefox

Les personnes qui connaissent ce célèbre navigateur internet se demandent comment ont-ils put faire avant. Il est tout à fait génial : c'est le logiciel qui m'a fait venir au libre.

[modifier] Open Office

Open Office est une suite bureautique très au point, interopérable et multi-plateformes. Adoptée de plus en plus par les institutions, c'est un des fers de lance pour diffuser le logiciel libre, ainsi que les formats de documents ouverts et standardisés comme ODF.

[modifier] The Gimp

The GNU Image Manipulation Program est un éditeur d'images largement comparable à Photoshop. Sa réalisation a nécessité la création d'une bibliothèque très répandue : GTK (Gimp ToolKit), qui elle même est à la base de GNOME (la face émergée de l'iceberg GNU, que vous pouvez apprécier sur un grand nombre de distributions), ou par exemple de Xfce.

[modifier] Dia

Dia est un logiciel de dessin de diagrammes (UML, algorithmes, GRAFCET...). Des scripts Pythons permettent de réaliser des fonctions très puissantes, comme par exemple la réalisation automatique d'un diagramme UML à partir des sources.

[modifier] Inkscape

Inkscape est un logiciel de dessin vectoriel, qui est le fruit d'un fork[3] sur un autre logiciel libre de création vectorielle : Sodipodi. Grâce à Inkscape, vous pouvez réaliser de véritables oeuvres d'arts ...

[modifier] GCC

GNU Compiler Collection est le compilateur du projet GNU, qui permet de faire de la compilation native ou croisée (ou d'autres modèles de développement...) sur un grand nombre d'architectures, comme x86, ARM, PowerPC, AVR, SH...

Il supporte également un bon nombre de langages : C, C++, Java, ADA, Objective-C, et Fortran.

[modifier] LaTeX

LaTeX est une série de macros pour le processeur de document TeX. C'est un système génération de document qui prend un langage fonctionnel en entrée. Cela permet de réaliser des documents d'une exceptionnelle qualité esthétique, au prix d'un apprentissage pas toujours évident. On aime ou pas, mais on ne peut pas rester indifférent...

[modifier] 7-zip

7-zip est un logiciel qui compresse et décompresse les archives (tar, rar, zip...). Il s'installe en 2 clics sous Windows, et grâce à lui, fini la pub où il faut cliquer sur 4 fenêtres avant d'accéder au contenu d'une archive. Le format 7z, qui lui a donné son nom, est d'une efficacité incroyable !

[modifier] VideoLAN (VLC)

VideoLAN est à l'origine un projet étudiant de l'École centrale Paris, école d'ingénieurs française, et reste coordonné par des étudiants de deuxième année. Il permet de lire et diffuser des contenus multimédia, et fonctionne sur un grand nombre de plateformes.

[modifier] Notes et références

[modifier] Notes

  1. Operating System, i.e. Système d'exploitation.
  2. Adapter le programme à une autre architecture, matérielle ou logicielle.
  3. Travail dérivé, fourché.

[modifier] Références

Site du projet GNU, à voir, surtout pour la partie philosophie : [1]

Site de la FSF : [2]

APRIL : Association pour la Promotion et la Recherche en Informatique Libre : [3]

Linuxfr, La "taverne du libre" francaise, news et forums : [4]

Framasoft : Logiciel libre, culture libre, et migration : [5]