Fort Chabrol

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Fort Chabrol désigne l'épisode rocambolesque qui se déroula à l'été 1899 lorsque le gouvernement français Waldeck-Rousseau (alors président du Conseil) craint une émeute nationaliste et monarchiste à l'occasion du procès en révision d'Alfred Dreyfus à Rennes.

Sommaire

[modifier] Histoire

Waldeck-Rousseau veut engager des poursuites contre les dirigeants des ligues nationalistes, qui sont accusés de complot contre la sûreté de l'État. Le 12 août1899, les autorités font arrêter Paul Déroulède et les dirigeants de la Ligue des Patriotes, ainsi que les chefs des Jeunesses royalistes et de la Ligue antisémite. Mais, refusant d'obtempérer au mandat d'amener lancé contre lui, le président de la Ligue antisémite, Jules Guérin, s'était retranché dans le « Grand Occident de France », rue de Chabrol. L'immeuble, mis en état de siège, fut ravitaillé dans les jours qui précédèrent sa reddition, à partir d'un logement loué au 114 de la rue Lafayette. Lancés des toits, les paquets n'atteignaient pas tous leur but ; certains tombaient dans la rue. Les insurgés se rendent le 20 septembre 1899, après trente-huit jours de résistance.

Le Sénat se constitue en Haute cour de justice pour juger Déroulède, Guérin et soixante-cinq de leurs partisans, accusés de complot contre la sûreté de l'État. Seulement, le 20 septembre 1899, de violentes bagarres éclatent, entre antisémites et révolutionnaires, aux abords de « fort Chabrol ». Tous sont refoulés par la police vers la rue Saint-Maur et c'est alors que des anarchistes y saccagent l'église Saint-Joseph.

À cause de ces divers incidents, la première audience a lieu le 9 novembre 1899 et la sentence est prononcée le 4 janvier 1900.

Déroulède et André Buffet sont condamnés à dix ans de bannissement, Guérin à dix ans de détention. Tous les autres accusés sont acquittés, sauf Eugène de Lur-Saluces qui, une fois arrêté, est condamné à cinq ans de bannissement. En réalité, le but de Waldeck-Rousseau était de réduire l'agitation nationaliste à sa véritable dimension.

[modifier] Postérité

Suite à cet événement, l'expression « un fort Chabrol » est passée dans l'usage dans plusieurs pays francophones, pour désigner une situation où un individu - généralement armé, parfois avec otages - se retranche dans un immeuble entouré par les forces de l'ordre. Exemples : Des fraudeurs du fisc rejouent Fort Chabrol dans le New Hampshire, Le Figaro, 27 juillet 2007 ; Fort Chabrol à Flémalle : l’évadé s’est rendu sans violence, AMI, 18 août 2004.

[modifier] Notes


[modifier] Sources

[modifier] Liens internes

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