Fessée

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Représentation médiévale d'un écolier fessé aux verges.
Représentation médiévale d'un écolier fessé aux verges.

La fessée est un châtiment corporel consistant en une série de claques ou de coups est administrée sur les fesses. Il concerne essentiellement les enfants et adolescents. Cette pratique est interdite dans les établissements d'enseignement de nombreux pays.

La fessée est également une pratique érotique, parfois classée dans les perversions sexuelles, qui relève du sado-masochisme.

Sommaire

[modifier] Instruments pouvant servir à administrer une fessée

Dessin humoristique de 1860.
Dessin humoristique de 1860.

Divers instruments ont été ou sont employés pour administrer une fessée :

  • canne souple en rotin (le célèbre caning tel qu'il se pratiquait dans les écoles du Royaume-Uni et dans de nombreux pays du Commonwealth). Le caning scolaire et judiciaire existe toujours dans certains pays d'Asie comme Singapour et la Malaisie. Cette pratique est illustrée dans le film Le Cercle des poètes disparus (1989).
  • ceinture (ou ceinturon)
  • chicotte (fouet en cuir utilisé dans certains pays d'Afrique comme le Congo et le Bénin)
  • cravache
  • cuillère en bois
  • escourgées (sorte de verges) : (ce mot n'est plus utilisé en français mais a donné le mot anglais scourge)
  • férule
  • fouet
  • martinet (sorte de petit fouet constitué de plusieurs lanières de cuir rattachées à un manche, naguère très utilisé en France)
  • paddle
  • règle
  • tawse (sorte de bande de cuir épais fendue sur la moitié de la longueur en deux ou trois lanières, qui était naguère utilisée en Écosse)
  • verges

[modifier] Pays ayant interdit toute violence éducative (en juillet 2005)

  • Suède (1979)
  • Finlande (1983)
  • Norvège (1987)
  • Autriche (1989)
  • Chypre (1994)
  • Italie (1996)
  • Danemark (1997)
  • Lettonie (1998)
  • Croatie (1999)
  • Bulgarie (2000)
  • Allemagne (2000)
  • Israël (2000)
  • Islande (2003)

[modifier] Représentations de la fessée dans l'art

La fessée est également une pratique érotique, et l'on en trouve la trace dès l'Antiquité (on peut citer à titre d'exemple des fresques retrouvées à Pompéi et des romans comme le Satyricon de Pétrone). La fessée est souvent présente dans la littérature érotique.

La fessée est représentée dans une célèbre toile de Max Ernst, la Vierge corrigeant l'Enfant Jésus (1926). La Fessée est un film érotique français de Claude Bernard-Aubert (avec Antoine Fontaine, Emmanuelle Parèze, Danielle Altenburger, Marie-Christine Chireix, Massimo Del Arte...) sous-titré La fessée ou les mémoires de Monsieur Léon, Maître-Fesseur (1976). La fessée est une chanson de Georges Brassens (1966).

Une des œuvres écrites de Pierre Gripari s'intitule Le marchand de fessées. Dans cette histoire, un marchand de fessées à la malchance de vivre dans un pays où les enfants ne font jamais de bêtises et où les parents ne punissent jamais leur enfants. Ce qui fait que personne ne lui achète jamais une seule fessée. Pour autant, le marchand de fessées n'a pas dit son dernier mot.

Milo Manara a illustré une œuvre érotique de Jean-Pierre Enard, intitulée L'Art de la fessée.

En 1934, Walter Lantz réalisa un dessin animé intitulé Le Renard et le Lapin. Dans ce dessin animé, un lapereau quitte son école et se retrouve aux prises avec un renard. Seule l'intervention de sa mère lui sauvera la vie. À la fin, la mère et son fils tous deux assis sur un tronc d'arbre abattu rient en voyant le renard s'enfuir poursuivi par un essaim d'abeilles. Mais au bout d'un moment, les sourcils froncés, se souvenant de la désobéissance de son fils, la mère le couche sur ses genoux sans crier gare, déboutonne sa salopette rouge et lui donne une fessée pour le punir de sa mauvaise conduite.

[modifier] La fessée dans la littérature

Jean-Jacques Rousseau évoque au premier livre des Confessions la fessée que lui a donnée mademoiselle Lambercier et qui eut l'effet inattendu de lui faire découvrir l'érotisme. Comme elle s'était bien gardée de recommencer, vu le résultat obtenu, il chercha ailleurs et, rapporte-t-il, « j'avais avec une petite mademoiselle Goton des tête-à-tête assez courts, mais assez vifs, dans lesquels elle daignait faire la maîtresse d'école ». Rousseau se sert d'allusions mais n'emploie jamais le mot « fessée » ; avec mademoiselle Lambercier c'était « la punition des enfants ». Cet épisode a fait dire à Jean Cocteau : « Le derrière de Rousseau est-il le soleil de Freud qui se lève ? J'y verrais plutôt le clair de lune romantique[1] ».

[modifier] Pratique érotique de type sado-masochiste

Instrument SM.
Instrument SM.

Les adeptes du sado-masochisme pratiquent la fessée comme jeu érotique. Elle peut être administrée par-dessus les vêtements, par-dessus les sous-vêtements, ou sur les fesses dénudées (d'où les expressions « fessée cul nu » et « fessée déculottée ») selon le degré de douleur ou d'humiliation recherché.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

  • Alexandre Dupouy, Anthologie de la fessée et de la flagellation, La Musardine, 2002.
  • Olivier Maurel, La fessée, 100 questions-réponses sur les châtiments corporels, La Plage Éditions, 2004.
  • Jacques Serguine, Éloge de la fessée, Gallimard, Folio, 1976.

[modifier] Notes et références

  1. Cité par Georges May, Rousseau par lui-même, Editions du Seuil, 1961.

[modifier] Liens externes

wikt:

Voir « fessée » sur le Wiktionnaire.