Fées de Cottingley

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Frances avec les fées, prise par Elsie en juillet 1917. Une des cinq photos.
Frances avec les fées, prise par Elsie en juillet 1917. Une des cinq photos.

Les Fées de Cottingley font références à une série de 5 photographies prises par Elsie Wright et Frances Griffiths montrant les deux petites cousines avec des fées et d'autres petits personnages à Cottingley dans le Yorkshire au Royaume-Uni en 1917. Le long débat sur leur authenticité leur donna une certaine notoriété, en 1983 elles admettent qu'il s'agissait d'une supercherie pour 4 photos mais Frances maintient qu'elle avait bien vu des fées et que la cinquième photo n'était pas truquée.

[modifier] L'histoire

La photo avec le "gnome"
La photo avec le "gnome"

Elsie Wright, 15 ans, et Frances Griffith, 9 ans, sa cousine, déclarent au père et à la mère d'Elsie, en juillet 1917, avoir vu des fées. Ce dernier n'en croit rien, pas plus que la mère de Frances, elle aussi présente. Mais Elsie et Frances finiront par persuader Arthur Wright de leur confier son appareil photographique. Deux photos, en juillet puis en septembre, seront produites au père dubitatif, l'une montrant Frances devant quatre « fées » gambadant, munies d'ailes qui semblent singulièrement figées (la sensibilité des émulsions, la vitesse d'obturation des appareils de l'époque exigeaient que les sujets animés prennent la pose), l'autre rassemblant Elsie et une sorte de gnome. Si le père d'Elsie, en dépit de ces « évidences » ne leur accorde aucune valeur de preuve, d'autres seront plus crédules. Elsie et Frances se confieront de leur commerce avec des êtres sylvestres à beaucoup de personnes. En 1919, la mère d'Elsie, Polly Wright, montre les photos à un groupe d'adeptes de la théosophie qui comprend Edward L. Gardner, conférencier, qui diffusera l'existence de ce qu'il prend pour des preuves.

C'est en août 1920 qu'Arthur Conan Doyle a vent de cette histoire en juin 1920 par une cousine de Gardner et les photographies tombent à pic pour illustrer un ouvrage qu'il entend consacrer aux mythes et légendes. Gardner et Conan Doyle vont donc confier un appareil aux adolescentes et les négatifs seront développés par un photographe, un certain Harold Snelling, qui ne subodorera pas plus que tant d'autres la supercherie. Cette fois, trois clichés sont produits, deux mettant en scène l'une ou l'autre des adolescentes et deux « fées » aux ailes toujours figées, mais aussi une troisième, ne montrant qu'un petit groupe de personnages féériques dont les ailes semblent réagir au vent ou se mouvoir. Conan Doyle livrera un article illustré au Strand Magazine en novembre 1920. Le témoignage d'un autre membre d'une société théosophique, Geoffrey L. Hodson, corrobore la réalité des fées. Conan Doyle réfutera les objections des photographes, imputant les incohérences ou l'absence des ombres portées par les personnages à la « faible luminosité » qui émanerait de leurs corps éthérés. Il persiste à vouloir fournir des preuves encore plus irréfutables et acquiert du matériel photographique de pointe pour, cette fois, obtenir d'encore meilleurs clichés. Mais, en août 1921, les jeunes filles expliquent qu'elles n'ont plus le cœur assez pur pour que les fées les honorent de leur compagnie.

En 1921, Conan Doyle, conforté par les dires du médium, Geoffrey L. Hodson, qui, en compagnie d'Elsie, aurait senti la présence de fées, gnomes et autres farfadets sur les lieux fréquentés par les jeunes filles, publie un second article illustré dans le Strand puis, en 1922, un livre, The Coming Of The Fairies. L'affaire en resta là pour longtemps.

En 1971, Elsie Wright sera l'objet d'un long reportage d'une équipe de la BBC et filmée pendant dix jours. Frances déclarera qu'Elsie était alors âgée de 16 ans et elle-même de 10 lors des faits et qu'on ne garde pas si longtemps (donc, tout au long d'un demi siècle) le secret d'une supercherie.


En février 1983, Elsie Wright, alors âgée de 83 ans (elle décèdera en 1988), admettra qu'il s'agissait d'une supercherie (les figurines avaient été découpées dans des magazines, et plantées dans des herbes ou branchages à l'aide d'épingles). Son témoignage, une lettre adressée à Geoffrey Crawley, du British Journal of Photography, sera corroboré par sa cousine Frances qui n'en maintiendra pas moins qu'il s'agissait de « pieux » mensonges car elle avait bien vu des fées et que la cinquième photo, la plus « crédible » était un réel cliché de personnages réels. Frances Griffith décèdera en 1986.

Elsie confiera qu'elle avait éprouvé de la compassion tant pour sa cousine, qui se faisait chahuter par d'autres écolières après la parution dans le Strand, qu'à l'égard de Conan Doyle qui venait de perdre son frère cadet et son fils (son fils, blessé lors de l'offensive de la Somme, était récemment mort de la grippe espagnole). Elle admettra que les « fées » provenaient de découpages et d'imitations des illustrations – dues à Arthur Shepperson – du Princess Mary's Gift Book de 1914, un livre auquel Conan Doyle avait collaboré.

[modifier] Sources

  • Source : « Facts & fallacies », Reader's Digest, Canada, 1988.
  • Référence : Les fées sont parmi nous - une enquête inédite (traduction, pour l'éd. J.-C. Lattès, 1997; du livre de Conan Doyle).

[modifier] Lien externe