Eustache Du Caurroy

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Le compositeur français François-Eustache Du Caurroy est né à Gerberoy (Oise) le 4 février 1549 et mort à Paris le 7 août 1609.

[modifier] Biographie

Né près de Beauvais, Du Caurroy fut étudiant de Claude Le Jeune. D'abord chantre à la Chapelle royale d'Henri III, il se mit à composer et remporta deux fois le Puy d’Évreux : en 1575, il obtint le cornet d'argent pour une chanson à quatre voix, et en 1576, il reçut l'orgue d'argent pour son motet à cinq voix Tribularer si nescirem. En 1583, un luth d'argent le récompensa pour Beaux yeux, une chanson à cinq voix. Dans les années 1580, il exerça à la chapelle privée de Catherine de Médicis. De vice-maître de la Chapelle Royale, il devint compositeur de la Chambre du roi en 1595. Entre 1596 et 1606, il bénéficia de plusieurs charges ecclésiastiques, obtenant un canonicat à la Sainte-Chapelle de Dijon, des prieurés à Saint-Cyr en Bourg, Passy et Saint-Ayoul de Provins ainsi qu'une prébende à Sainte-Croix d'Orléans.

Dernier maître de la polyphonie durant la Renaissance, Du Caurroy fut comparé à Roland de Lassus. Il servit trois rois de France et accumula les honneurs. Ses œuvres instrumentales et religieuses jouirent d'une grande considération. Au soir de sa vie, se rendant compte qu'il n'avait pratiquement rien édité, Du Caurroy vendit une partie de ses biens pour financer l'édition de ses œuvres chez Pierre Ballard, imprimeur du Roy pour la musique. L'édition fut publiée à MontParnasse en 1610, un an après sa mort.

[modifier] Ses œuvres

Ses Preces ecclesiasticae sont une collection de 53 motets latins pour trois à neuf voix, souvent austères. Les Meslanges sont une collection de 65 pièces de diverses natures, dans laquelle Du Caurroy reprend notamment le principe de la « musique mesurée » de Le Jeune. Éditées de façon posthume, ses quarante-deux Fantaisies constituent une brillante compilation de pièces instrumentales sur des thèmes variés, empruntés aussi bien à des psaumes qu'à des chansons célèbres de l'époque, écrites pour trois à six parties et dont la variété les a fait comparer à L'Art de la fugue de Bach. Son œuvre la plus célèbre, la Missa pro defunctis, a été exécutée lors des enterrements royaux durant presque deux siècles, ce qui lui a valu le surnom de Messe pour les enterrements des rois de France. Moins d'un an après sa mort, elle fut exécutée lors des funérailles d'Henri IV[1].


  • Œuvres instrumentales :
42 fantaisies (1610)
  • Œuvres profanes:
15 Noëls
Les Meslanges : 65 pièces diverses dont 10 psaumes (1610)
une quarantaine de chansons
  • Œuvres sacrées :
Preces ecclesiasticae : 53 motets à plusieurs voix et 4 psaumes (1609)
3 Te Deum
Missa pro defunctis (1636)

[modifier] Références

  1. Selon la tradition, car aucun document d'archive ne le prouve. Sur ce point, voir le commentaire de Denis Raisin-Dadre, p.6, accompagnant l'enregistrement du Requiem de Du Caurroy qu'il a dirigé en 1999 (Du Caurroy, Requiem des rois de France, par l'Ensemble Doulce mémoire dirigé par Denis Raisin-Dadre, Audivis, 1999)
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