Ernest Schaffner

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Ernest Schaffner [1] (né à Strasbourg en 1901) Martyr de la science pour sauver les mineurs. L’extraction du charbon a engendré une histoire d’où de nombreux personnages émergèrent. Parmi ces êtres hors du commun, Ernest Schaffner.

En 1927, son diplôme en poche, après des passages dans divers sanatoria dont ceux de Budapest et de Barcelone, le jeune et brillant docteur est chargé d’une mission, à Lens, au cœur du pays minier, pour évaluer les besoins de santé de cette population que l’on appelle « les gueules noires ». Ernest Schaffner ne quittera plus Lens…

Radiodermite Il organise très vite des services de phtisiologie dans les caisses de secours des mines de Lens, Carvin, Liévin, Courrières, Carvin, Dourges et Ostricourt. Ernest Schaffner a vu dans quelle détresse se trouvaient les mineurs silicosés et il fut le premier à s’attaquer à son dépistage, sa prévention et sont traitement.

Après observation des poumons, au moyen de la radioscopie, il avait remarqué des tâches anormales et s’en inquiéta. Pour ce travail de pionnier, pour la cause des mineurs qu’ils admirait tant, le Dr Schaffner paya un lourd tribut, comme si le destin avait voulu qu’il souffrît comme les mineurs.

Des radioscopies, il en fit des centaines par jour, ne voulant laisser aucun mineur à l’abandon. Mais à cette époque, les appareils à rayons X n’étaient pas aussi sécurisants qu’aujourd’hui et le docteur des mineurs eût les mains atteintes de radiodermite, un mal sournois qui ronge la peau. Un à un, les doigts noircissaient. Les amputations se succédaient mais Ernest Schaffner , homme à la puissance de travail extraordinaire poursuivait son combat contre la silicose. Les mineurs le savaient et l’admiraient.

En 1941, le gouvernement de Vichy le relève de ses fonctions de médecin-Chef de l’hôpital de Lens car, engagé volontaire dans les forces françaises libres, en 1940, il organisa le réseau de résistance des médecins dans la région minière. Il retrouva ses fonctions, à la libération, le 1er Septembre 1944. Ernest Schaffner reprend alors son combat contre la silicose.

Homme politique La France entière est émue par ce courage et ce dévouement. On le fait officier de la légion d’Honneur, sur son lit d’hôpital et on le cite à l’ordre de la Nation.

Emus également, les mineurs qui délèguent deux jeunes galibots à son chevet, pour lui remettre un message de sympathie. Ernest Schaffner pleure en embrassant François Pieckowiack et Paul Parent. Cette scène, à elle seule, résume l’extraordinaire solidarité du monde de la mine. L’homme ne s’arrête pratiquement jamais, dormant le strict minimum. D’autant plus qu’il s’intéresse à tous les domaines de la vie, et donc à la politique.

Le 12 mai 1935, il entrait au conseil municipal de Lens, sans se douter que le 16 octobre 1947 il allait devenir Maire de cette ville devenue sa patrie. Un maire unanimement apprécié, qui devint conseiller général en 1951, puis député en 1958.

Quant il mourut, le 23 septembre 1966, la corporation minière était orpheline de l’hommes aux bandelettes.