Emmanuelle de Dampierre

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Victoire Jean Joséphine Emmanuelle de Dampierre, « duchesse d’Anjou et de Ségovie », est née à Rome, en Italie, le 8 novembre 1913. C’est un membre de la famille royale espagnole et, pour les légitimistes français, une « reine de France et de Navarre ».

Sommaire

[modifier] Famille

Emmanuelle de Dampierre est la fille aînée de Roger de Dampierre (1892-1975), vicomte de Dampierre et duc de San Lorenzo, et de son épouse la princesse italienne Vittoria Ruspoli (1892-1982) [1]. Le 4 mars 1935, elle épouse, à l’église Saint-Ignace-de-Loyola de Rome, Jacques Henri de Bourbon (1908-1975), « duc de Ségovie », fils du roi Alphonse XIII d’Espagne.

Le couple a deux enfants, qui portent les noms des frères hémophiles de Jacques Henri :

Sur un plan purement civil, le mariage d’Emmanuelle de Dampierre et de Jacques-Henri de Bourbon est dissout par le tribunal civil d’Ischef, à Bucarest, en Roumanie, le 6 mars 1947. Le divorce est ensuite validé en Italie par la cour d’appel de Turin, qui en ordonne la transcription à l’état civil de Rome le 3 juin 1949. Cependant, l’union n’est jamais annulée par l’Eglise et reste valide en Espagne.

Le 21 novembre 1949, Emmanuelle de Dampierre se remarie civilement à Vienne, en Autriche, avec Antonio Sozzani (1918), agent de change et fils de Cesare Sozzani et de Cristina Alemani. Ce mariage civil, d’où ne naît aucun enfant, se termine également par une séparation vers 1967.

[modifier] Biographie

L’adolescence d’Emmanuelle de Dampierre est durement marquée par le divorce de ses parents en 1930 et par les difficultés financières que connaît sa mère à la suite de cet événement. Désargentée, la famille d’Emmanuelle la pousse donc à trouver un bon parti, ce qui semble se produire lorsqu’elle épouse l’aîné des fils survivants du roi Alphonse XIII d’Espagne[2]. Par ce mariage, Emmanuelle devient en effet, pour les légitimistes français, « dauphine » (en 1938) puis bientôt « reine de France » (en 1941), tandis qu’en Espagne le général Franco et les milieux monarchistes lui reconnaissent le titre de "duchesse de Ségovie" (même si Franco n'ira pas jusqu'à en faire concession officielle à son mari). Pour certains royalistes espagnols, qui n’acceptent pas la renonciation de son époux, elle est même la future reine d’Espagne[3].

Cependant, le mariage de rêve fait long feu. Emmanuelle de Dampierre ne tarde pas à découvrir que son époux la trompe sans vergogne, qu’il est dépensier et qu’il a également des problèmes d’alcool[4]. Au fil des années, les relations du couple se dégradent donc et cela malgré la naissance de leurs deux fils, Alphonse et Gonzalve. Finalement, le couple se sépare en 1947 et ses deux enfants sont envoyés dans un internat suisse, où ils passent la plupart de leurs vacances scolaires.

Quelques temps après, Emmanuelle se remarie civilement en Italie mais elle ne tarde pas à connaître à nouveau les affres de la trahison maritale et cette seconde union est, comme la précédente, suivie d’un divorce.

Les années 1980 sont une période très difficile pour Emmanuelle de Dampierre. Après trois ans de séparation, son fils aîné, Alphonse de Bourbon, et l’épouse de celui-ci divorcent avec fracas en 1982. Deux ans plus tard, en 1984, un grave accident de voiture coûte la vie au fils aîné du duc, François de Bourbon (1972-1984), tandis qu’Alphonse et son deuxième fils sont grièvement blessés. Enfin, en 1989, Alphonse de Bourbon meurt décapité dans un accident de ski aux États-Unis.

Emmanuelle de Dampierre cherche dès lors à prendre sous son aile son dernier petit-fils, Louis de Bourbon, « duc d’Anjou », mais c'est finalement chez son autre grand-mère, Carmen Franco (1926), que celui-ci s’installe. Emmanuelle de Dampierre accompagne cependant le prétendant légitimiste ou le représente lors de diverses cérémonies officielles, comme par exemple la messe anniversaire de la mort de Louis XVI qui a lieu tous les 21 janvier. La « duchesse d'Anjou et de Ségovie » s’implique également dans les querelles qui opposent Orléans et Bourbon, comme le montrent ses déclaration lors de l’attribution du titre de « duc d’Anjou » à Charles-Philippe d'Orléans par son oncle le « comte de Paris » [5].

En 2003, la presse espagnole offre une large couverture médiatique à la publication des mémoires d’Emmanuelle de Dampierre : El Mundo et Hola en publient de longs extraits tandis qu’ABC [6] et El País en font des critiques peu flatteuses.

[modifier] Lien interne

Maison de Dampierre

[modifier] Notes et références

  1. Quid, « Descendants des anciens souverains »
  2. Pour certains auteurs, il s’agirait même d’un mariage forcé. El Mundo, « Don Alfonso, de visita en La Zarzuela: 'Aquí debería estar yo' », 22/10/2003
  3. El Mundo, « Así presionaron a Jaime para que renunciara al trono », 19/10/03
  4. El Mundo, « Memorias y olvidos de Emanuela de Dampierre », 23/10/2003.
  5. « Apanage en débat » sur Royal artillerie
  6. ABC, « Fantasmas de palacio », 18/10/2003

[modifier] Bibliographie

[modifier] Œuvres

  • Emmanuelle de Dampierre, « Préface » dans Jean Silve de Ventavon, La légitimité des lys et le duc d'Anjou, Éditions Fernand Lanore, coll. « Reflets de l'histoire », Paris, 1989. (ISBN 2851570609)
  • (es)Emanuela de Dampierre et Begoña Aranguren, Memorias. Emanuela de Dampierre - Esposa y madre de los Borbones que pudieron reinar en España, La Esfera de los Libros, coll. « Biografías y Memorias », Madrid, 2003, 412 p. (ISBN 8497341414). Synopsis

[modifier] Autres sources

  • (es) Apezarena, José. Luis Alfonso de Borbón: Un príncipe a la espera, Plaza & Janés, 2007.
  • Marc Dem, Le duc d'Anjou m'a dit - La vie de l'aîné des Bourbons, Perrin, Paris, 1989, 177 p. (ISBN 226200725X)
  • Jean Silve de Ventavon, La légitimité des lys et le duc d'Anjou, Éditions Fernand Lanore, coll. « Reflets de l'histoire », Paris, 1989, 233 p. (ISBN 2851570609)
  • (es) José María Zavala, Don Jaime, el trágico Borbón - La maldición del hijo sordomudo de Alfonso XIII, La Esfera de los Libros, coll. « Historia del Siglo XX », Madrid, 2006, 424 p. (ISBN 8497345657)


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Victoire Eugénie de Battenberg

Emmanuelle de Dampierre
« Reine de France et de Navarre »
(Succession légitimiste)
1941-1947 / 1975
Carmen Martínez Bordiú y Franco