Draille

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Draille constituée de montjoies sur le mont Lozère
Draille constituée de montjoies sur le mont Lozère

La draille est un mot employé en Languedoc et Provence pour désigner le chemin de transhumance.

[modifier] Étymologie et toponymie

Ce mot occitan dralha / draille 'piste', devenant draio / draye en provençal-alpin, tralha au XIVe siècle, vient d'un mot bas-latin tragula (de trahere 'tirer') utilisé pour signaler en montagne la trace la plus directe, par exemple pour la descente des bois coupés. Correspondant souvent au chemin le plus naturel pour que les troupeaux rejoignent l'estive, ce mot s'est aujourd'hui spécialisé dans le sens de 'sentier', 'piste de transhumance'.

Mais en toponymie, il faut plutôt l'analyser comme talweg ou couloir d'avalanche et donc plus généralement 'vallon' : ne pas croire qu'en haute-montagne il garantit la présence d'un chemin praticable.

[modifier] La draille, chemin de transhumance

Pendant des siècles, les troupeaux ovins hébergés l'hiver (dès la mi-octobre) dans les étables des vallées abritées montaient l'été (vers le 25 mai), par ces chemins, pour pâturer librement dans l'Aubrac. Aujourd'hui, on pratique encore – peut-être même de plus en plus – la transhumance. Chaque année elle donne lieu à une fête dans le village d'Aubrac. Mais on fait encore souvent monter les troupeaux dans des camions...

La draille est en général marquée par des murets de pierre, qui s'élargissent de temps en temps pour ménager des espaces plus larges, permettant de regrouper le troupeau. Certaines d'entre elles, qui utilisaient le tracé d'anciennes voies romaines, ont été à leur tour réutilisées sous la forme de sentier de randonnée : le GR60 qui passe sur le plateau de l'Aubrac emprunte le tracé de la Grande Draille du Languedoc. Elles passent souvent sur les lignes de crête, tirent droit dans les montées, et offrent des paysages splendides.