Drac
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Drac | |
Longueur | 130 km |
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Débit moyen | 102 m3.s-1 mesurés à Fontaine (Grenoble) |
Surface du bassin | 3 550 km2 |
Régime | nivo–pluvial |
Se jette dans | l'Isère |
Bassin collecteur | le Rhône |
Pays | France |
Cours d’eau - Hydrologie |
Le Drac est un affluent gauche de l'Isère dans le sud-est de la France.
Sommaire |
[modifier] Étymologie
Le nom du Drac, originellement le Drau, est dû à une attraction par l'occitan drac 'lutin', du latin dracō 'dragon'. Il est documenté sous les formes Dracum (v. 1100), Dravus (1289), la ribière dou Drau (1545)… et s'analyse par la racine hydronymique dur-, dora et le suffixe locatif -au-.
La Drave et la Droue / Drouette partagent la même étymologie.
[modifier] Hydrographie
Il prend sa source dans le Champsaur et naît de la réunion du Drac Blanc (vallée de Champoléon) et du Drac Noir (vallée d'Orcières dans le massif du Mourre Froid. Il se jette dans l'Isère en aval de Grenoble.
C'est un torrent dont le cours est parsemé d'aménagements hydroélectriques, dont quatre grands barrages :
- Le Sautet,
- Saint-Pierre-Cognet,
- Monteynard-Avignonet,
- Notre-Dame-de-Commiers.
Le Drac a une longueur de 130 kilomètres[1].
Le débit moyen du Drac au niveau du barrage du Sautet est de 33 m3/s.
La crue des 8-9 septembre 1993 a atteint un débit instantané de 770 m3/s
[modifier] Principaux affluents
- (G) Affluent rive gauche ; (D) Affluent rive droite ; (CP) Cours principal, signale le nom donné à une partie du cours d'eau prise en compte dans le calcul de sa longueur.
- (D) La Séveraisse, 32.9 km, du massif des Écrins par le Valgaudemar, à Saint-Firmin
- (G) La Souloise, 25,6 km, du massif du Dévoluy, au lac du Sautet
- (D) La Bonne, 40.1 km, du massif des Écrins par le Valjouffrey, au sud de La Mure
- (G) L'Ébron, 32.1 km, du Trièves, dans le lac de Monteynard-Avignonet
- (D) La Romanche, 78,4 km, du massif des Écrins, à Champ-sur-Drac
- (G) La Gresse, 34.6 km, du mont Aiguille, à Varces
[modifier] Hydrologie
Le débit moyen interannuel ou module du Drac a été calculé durant une période de 14 ans à Fontaine[2]. Il se monte à 102 m³ par seconde pour une surface de bassin de 3 550 km², soit la totalité du bassin versant.
La rivière présente des fluctuations saisonnières de débit typiques d'un régime à la fois nival et pluvial, avec des hautes eaux de printemps-été dues à la fonte des neiges et portant le débit mensuel moyen au niveau de 143 à 179 m³ de mai à juillet inclus (avec un maximum en mai-juin), suivies d'une baisse rapide aboutissant à un court étiage de fin d'été en septembre, avec baisse du débit moyen mensuel à 68 m³. Dès octobre le débit remonte, mais légèrement, sous l'effet des pluies d'automne, puis retombe dès novembre vers un deuxième étiage d'hiver en janvier-février.
Aux étiages, le VCN3 peut chuter jusque 10,3 m³, en cas de période décennale sèche. Le VCN3 est la quantité minimale écoulée ou débit minimal sur trois jours consécutifs.
D'autre part les crues peuvent être fort importantes en cas de dégel rapide ou de pluies torrentielles. En effet, le QIX 2 ou débit calculé de crue biennal et le QIX 5 ou débit calculé pour une crue quinquennale valent respectivement 315 et 400 m³ par seconde. Le QIX 10, ou débit calculé de crue décennale, est de 456 m³ par seconde. Quant aux QIX 20 et QIX 50 ils ne sont malheureusement pas publiés (voir note [3] ).
Le débit instantané maximal enregistré a été de 833 m³ par seconde, tandis que la valeur journalière maximale observée était de 644 m³.
La lame d'eau écoulée dans le bassin du Drac est de 910 millimètres annuellement, ce qui est élevé, très supérieur à la moyenne d'ensemble de la France, mais également nettement supérieur à celle de l'ensemble du bassin versant du Rhône (670 millimètres à Valence pour une superficie de bassin de 66 450 km²). Le débit spécifique (ou Qsp) se monte à 28,7 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
[modifier] Le Drac dans la vallée du Champsaur
Le régime hydraulique du Drac a un caractère nivo–pluvial marqué (étiage marqué d’hiver et estival dans les basses vallées). Les débits d’étiage sont influencés également par les nombreux prélèvements agricoles et les échanges avec les nappes alluviales (succession de pertes et de résurgences). Crues de fonte de neige au printemps, plus irrégulières à l’automne.
La qualité des eaux est variable selon le tronçon considéré:
- 1A sur les Drac amont (1B à l’aval d’Orcières),
- 1B-2 de Chabottes à Chauffayer
- retour à la normale en aval du Glaizil.
Le cours du Drac possède une grande diversité de milieux et de paysages, des gravières aux ripisylves multiples. On y trouve des espèces végétales inscrite sur liste rouge nationale (espèces rares d'Adonis, sur la rive gauche) ainsi qu'une faune riche : oiseaux migrateurs et nicheurs, batraciens, mammifères avec présence d'espèces protégées.
C'est un cours d'eau de première catégorie piscicole-population salmonicole : 90 % de truites fario accompagnées de chabots et de loches de blageons (sur le cours aval). Le Drac est de ce fait particulièrement prisé par les pêcheurs, surtout à la mouche.
Le Drac a été le théâtre involontaire d'un évènement dramatique : une classe d'enfants en primaire, venue voir l'habitat des castors, s'est trouvée prise au piège par la montée brutale des eaux provoquée par un lâcher d'eau du barrage en amont. Six enfants et une accompagnatrice ont été noyés.
[modifier] Tourisme
Depuis le Chemin de fer de la Mure, on a une vue remarquable sur la vallée du Drac et ses retenues artificielles.
[modifier] Références
- ↑ Notice du SANDRE sur le Drac
- ↑ Le Drac à Fontaine (confluent Grenoble) [pdf]
- ↑ Le QIX 20 ou débit calculé pour une crue vicennale, est la valeur du débit calculé pour une crue n'ayant statistiquement lieu que tous les 20 ans. On calcule aussi le QIX 50, c'est à dire la valeur du débit calculé pour une crue cinquantennale, n'ayant statistiquement lieu que tous les 50 ans. Enfin le QIX 2 et le QIX 5 sont les débits calculés pour une crue biennale et quinquennale, c'est à dire une crue qui doit se produire en moyenne tous les deux ou cinq ans. Ils permettent d'apprécier les risques à plus court terme.