Diane Barrière-Desseigne

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Diane Barrière-Desseigne était une femme d'affaires, née le 9 janvier 1957 à Paris, décédée le 18 mai 2001 des suites d'un accident d'avion. Elle a pris la direction du Groupe Lucien Barrière à la mort de son père adoptif Lucien Barrière, de 1991 à 1995.

Diane Barrière-Dessseigne (1992)
Diane Barrière-Dessseigne (1992)

Elle s'est mariée le 7 avril 1984 à Dominique Desseigne, notaire.

Elle a fait ses études aux lycée Capron, à Cannes, puis à l'université de Paris-Dauphine. Elle est titulaire d'une maîtrise de finances et de fiscalité.

[modifier] Biographie

Diane Barrière-Desseigne succède à son père adoptif Lucien Barrière, à la mort de ce dernier, en 1991, à la tête du groupe Lucien Barrière. Elle poursuit avec succès la politique de ses prédécesseurs.

Le 16 juillet 1995, Diane Barrière, alors âgée de 38 ans, est victime d'un dramatique accident d'avion. Désirant aller de Saint-Tropez à La Baule, elle choisit une pseudo société dénommée 'Centre Aff'Air' (en fait déclarée officiellement en association loi 1901 (!) faisant du transport public non déclaré (donc illégal) à l'insu de ses passagers payants et avec un équipage non qualifié aux vols aux instruments) et tous deux titulaires seulement d'une licence de pilote privé et non d'une licence de pilote professionnel (!).

L'avion, un bimoteur Beech Baron (Be 55), en provenance de Bourges, atterrit avec 2 pilotes privés au Luc (Var) où l'attend la passagère, Diane Barrière, arrivée en hélicoptère de St-Tropez à l'aérodrome du Luc. Sans refaire les pleins de carburant, l'avion repart avec ses 3 occupants pour La Baule. Malheureusement le bimoteur tombe en panne sèche de carburant (!), l'atterrissage en urgence est raté, l'avion s'écrase et prend feu en touchant dans le Marais poitevin. La passagère est extirpée in extremis de l'avion en flammes par deux personnes arrivées rapidement 5 minutes après l'accident, mais elle est très gravement blessée et brûlée sur tout le corps. Elle est seule rescapée de l'accident. Les 2 autres occupants, les pilotes, sont tués. Pourquoi avait elle choisi cette pseudo compagnie aérienne (qui n'hésitait pas à faire de la publicité) ? La passagère, qui recherchait un moyen de transport entre Saint Tropez et La Baule, avait consulté plusieurs compagnies de transport aérien à la demande, avant de choisir l'association 'Centre Aff'air'. En effet, parmi les documents retrouvés sur les lieux de l'accident se trouvait une télécopie indiquant que le coût du voyage se montait à 8000 francs. Ce prix était environ cinq fois inférieur aux propositions des différentes compagnies de transport à la demande, autorisées par la DGAC à exercer une activité légale de transport de passagers. C'était la première fois que la passagère utilisait les services de cette association loi 1901.

Curieusement, les autorités aéronautiques, dont le bureau régional de la DGAC , étaient au courant de cette activité illégale, mais fermaient les yeux, car 'Centre Aff’Air' avait été montée avec le concours de la Chambre de commerce et d’industrie et du Conseil général de l’Indre pour développer l’activité économique du département. Refusant de se tenir pour battu face à une justice qui traînait les pieds, Dominique Desseigne a engagé une longue procédure — treize ans ! — qui a fini par porter ses fruits en juin 2008. La 1ère chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a validé la mise en examen d’un fonctionnaire, chef local de la DGAC, et la cour administrative d’appel de Paris a finalement reconnu la responsabilité de l’Etat, considérant que la DGAC n’avait exercé qu’une surveillance très insuffisante sur la pseudo compagnie Centre Aff’Air, même si l’on ne saurait lui attribuer la responsabilité entière du crash, compte tenu des fautes incroyables de pilotage de l’équipage. L’affaire n’est pas terminée pour autant, car le ministère des Transports, autorité de tutelle de la DGAC, s’est pourvu en Cassation, en insistant sur ce qui, selon lui, reste primordial : l’accident est d’abord dû à des fautes de pilotage.

Malgré de très nombreuses et longues opérations, elle reste tétraplégique, condamnée au fauteuil roulant à vie, invalide à 100 %, en proie à de terribles souffrances et toujours lucide jusqu'à sa mort le 18 mai 2001.

[modifier] Bibliographie

  • Diane Barrière-Desseigne, Éloge du changement, avec Gérard-Dominique Carton, édition Village Mondial, 2000