Deuxième gouvernement Odilon Barrot
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Le second ministère Odilon Barrot est constitué après les élections à l' Assemblée législative en mai 1849. Il succède au Premier gouvernement Odilon Barrot. Il est renvoyé par le Président de la République Louis Napoléon Bonaparte le 30 octobre 1849, qui forme alors un gouvernement à sa dévotion
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[modifier] Composition du gouvernement
Les élections à l' Assemblée législative ont conforté le "parti de l'Ordre" (monarchistes), mais ont renforcé le camp des républicains. Aussi le président de la République Louis Napoléon Bonaparte est contraint de maintenir Odilon Barrot à la tête du ministère (Le maréchal Bugeaud, Adolphe Thiers et Molé s'étant récusés). Il y quelques changements (+) par rapport au premier gouvernement Odilon Barrot.
- ministre de la Justice, vice-président du Conseil: Odilon Barrot
- ministre de l'Intérieur: Jules Dufaure, pourtant bête noire du président
- ministre des Affaires étrangères:(+) Alexis de Tocqueville, orléaniste, vice-président de l'Assemblée
- ministre des Finances: Hippolyte Passy, économiste, d'opinion orléanistes de "gauche"
- ministre de l'Agriculture:(+) Victor Lanjuinais
- ministre des Travaux publics:(+) Théobald de Lacrosse
- ministre de la Guerre: général Ruhlière
- ministre de la marine et des Colonies: Victor Destutt de Tracy
- ministre de l'Instruction publique: le comte de Falloux, un des chefs monarchistes légitimistes
[modifier] Politique du gouvernement
En accord avec la majorité conservatrice de L' Assemblée législative et le président de la République, le gouvernement continue la lutte contre le "parti républicain" dont l'aile gauche sort renforcée des élections du 13 mai. La question romaine va en être le prétexte. Dès que les résultats électoraux sont connus, le gouvernement donne l'ordre au corps expéditionnaire français bloqué devant Rome par l'armée romaine de Giuseppe Garibaldi, de passer à l'offensive. Le 3 juin les Français assiègent Rome. Le 11 juin, la gauche républicaine tente de mettre en accusation le gouvernement (car c'est l'assemblée qui déclare la guerre, or la nouvelle assemblée n'a pas été consultée). La demande est rejetée par 361 voix contre et 202 pour. Le 13, les dirigeants républicains appellent à manifester pacifiquement dans Paris pour défendre la Constitution qu'ils estiment violée par le gouvernement. La manifestation est dispersée par les troupes du général Changarnier et 34 députés républicains sont déchus de leur mandat et traduits devant la Haute Cour (beaucoup sont en fuite vers l'exil). L'État de siège est décrété. Des troubles ont lieu en Province dès le 10 juin à Toulouse, le 13 Lyon se soulève et des manifestations ont lieu à Grenoble, Vienne, Valence, Perpignan , Strasbourg et dans L'Allier. Ils sont réprimés. La loi du 24 mars 1849, qui interdit les clubs politiques est prorogée et les délits de presse sont étendus pour museler l'opinion républicaine.
Le gouvernement obtient du pape quelques concessions (amnistie partielle et création d'un conseil consultatif), Pie IX peut se réinstaller à Rome sous la protection de l'armée française (qui y reste jusqu'en 1870)
Mais le président Louis Napoléon Bonaparte supporte difficilement sa mise à l'écart aussi le 30 octobre il oblige le gouvernement à démissioner et le remplace aussitôt par un gouvernement formé de bonapartistes.
[modifier] Sources
- Georges Duveau, 1848, Gallimard, collection Idées
- Inès Murat, La Deuxième République, Fayard
- Philippe Vigier, La Seconde République, PUF, collection Que-Sais-Je?