Dernier homme

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Le dernier homme (der letzte Mensch) est une expression utilisée par le philosophe allemand Friedrich Nietzsche, dans Ainsi parlait Zarathoustra, pour désigner l'extinction à venir du dépassement de soi de l'homme. Il représente l'état passif du nihilisme, dans lequel l'homme ne désirera plus rien que le bien-être et la sécurité, et se réjouira de son absence d'ambition. Il s'oppose ainsi à l'affirmation de la Volonté de puissance et à l'élévation de l'homme, dont le symbole est la figure à venir du Surhomme.

Sommaire

[modifier] Prophétie du dernier homme

Après avoir tenté d'enseigner le Surhomme aux hommes, Zarathoustra, constatant son échec, veut leur montrer la figure humaine la plus méprisable, afin de susciter en eux le désir de créer la figure nouvelle de l'humanité qu'il est venue leur annoncer :

« Il est temps que l’homme se fixe à lui-même son but. Il est temps que l’homme plante le germe de sa plus haute espérance.
Maintenant son sol est encore assez riche. Mais ce sol un jour sera pauvre et stérile et aucun grand arbre ne pourra plus y croître.
Malheur ! Les temps sont proches où l’homme ne jettera plus par-dessus les hommes la flèche de son désir, où les cordes de son arc ne sauront plus vibrer !
Je vous le dis : il faut porter encore en soi un chaos, pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante. Je vous le dis : vous portez en vous un chaos.
Malheur ! Les temps sont proches où l’homme ne mettra plus d’étoile au monde. Malheur ! Les temps sont proches du plus méprisable des hommes, qui ne sait plus se mépriser lui-même.
Voici ! Je vous montre le dernier homme. »

Alors que la foule a ri de Zarathoustra quand il a parlé du Surhomme, elle lui réclame le dernier homme en entendant ce dernier discours :

« Fais de nous ces derniers hommes ! Et garde pour toi ton surhumain ! »

[modifier] Le type du dernier homme

Le dernier homme n'est pas une figure historique, mais un type d'hommes que Nietzsche imagine comme le plus bas dans la hiérarchie des valeurs. C'est le pendant du Surhomme. Ces deux figures sont des exemples de ce que peut devenir l'humanité, et elles posent donc la question de la finalité de l'homme, de sa capacité de se créer un avenir. Le dernier homme est l'une des figures du « désastre nihiliste » qui menace la culture occidentale.

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