David (saint gallois)

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Saint David (vers 500589), connu en gallois sous l'appellation Dewi Sant), est le saint patron du Pays de Galles. Sa fête, le 1er mars, est fête nationale galloise. Le poireau est le symbole du saint, ainsi que la jonquille: c'est le même mot (cenhinen) en gallois.

Sommaire

[modifier] Premières années

L'année de sa naissance est très incertaine, les diverses hypothèses la situent entre 462 et 512. Selon Rhygyfarch, auteur de la vie du saint au XIe siècle, David était le fils de sanctus rex ceredigionis, ce qui a mené à l'interprétation qu'il s'agissait d'un nommé Sanctus, et ce qui explique que les Gallois ont honoré un Sandde, roi de Ceredigion.

L'expression latine peut également signifier qu'il s'agissait d'un "saint roi" de Ceredigion. Le roi à l'époque de la naissance de David est connu, et s'appelait Usai. D'après la légende, Sandde serait son frère, et donc ne serait roi que d'une partie du Ceredigion. Tous deux étaient fils de Ceredig, le fondateur du Ceredigion. Le saint fut conçu dans la violence, et sa malheureuse mère Non (peut-être une nonne, tout simplement), fille de Cynyr de Caer Goch (dans l'actuel Pembrokeshire), accoucha au sommet d'une falaise au beau milieu d'une violente tempête.

David fut éduqué, à Hendy- gwyn ar Daf (nom anglicisé en Whitland) dans le Carmarthenshire, pense-t-on, auprès de Saint Paulinus de Galles (probablement la même personne que le Pol Aurélien breton) qui avait été l'un des disciples de Saint Germain d'Auxerre. D'aucuns pensent qu'il s'agirait plutôt de l'Île de Wight.

[modifier] Vie monacale

David s'illustra comme enseignant et prêcheur, et créa monastères et bâtissant des églises en galles, Cornouaille (britannique) et Bretagne armoricaine, à une époque où ces régions, et les régions voisines de la future Angleterre qui naîtra 300 ans plus tard, sont majoritairement payennes.

Nommé évêque de Menevia, il présida deux synodes, et fit un pèlerinage à Jérusalem où sa nomination fut consacrée. La cathédrale de St David (Ty-Ddewi, en gallois) a été construite sur le site du monastère qu'il fonda dans la vallée inhospitalière de 'Glyn Rhosyn' dans le Pembrokeshire.

Selon la règle monastique de David les moines devaient cultiver et tirer eux-mêmes la charrue, sans l'aide d'animaux. Il était interdit de boire autre chose que de l'eau, de manger autre chose que du pain, des légumes et du sel. La soirée se passait à prier, à lire ou écrire. La propriété privée n'existait pas, les moines ne possédaient rien. L'ascétisme était le mode de vie, la viande était bannie.

[modifier] Miracles

Le miracle le plus connu qui est associé au nom de David se serait produit alors qu'il prêchait au milieu de la foule au synode de Brefi. Quand ceux qui étaient au dernier rang se plaignirent de ce qu'ils ne pouvaient ni le voir ni l'entendre, le sol se souleva, une colline se forma, pour leur permettre de profiter du spectacle. L'on vit une colombe blanche se poser sur l'épaule du saint, ce qui démontrait que Dieu était à ses côtés. Le village de ces miracles s'appelle aujourd'hui Llanddewi Brefi. Selon une autre version il recommenda simplement aux participants du synode de se déplacer vers une colline voisine. Toujours est-il que les artistes représentent souvent le saint avec une colombe sur l'épaule.

Le document qui contient la plupart des haut-faits de David a pour nom Buchedd Dewi (Vie de Dewi), et c'est une hagiographie écrite par Rhygyfarch vers la fin du XIe siècle. L'un des buts de Rhygyfarch était de rétablir l'independance de l'église galloise que l'invasion normande de 1066 menaçait. Il parait significatif que l'auteur prétende que David était en train de dénoncer le pélagianisme lors de l'incident de la colline soulevée.

Guillaume de Malmesbury rapporte que David visita Glastonbury dans le but de consacrer l'abbaye et de lui offrir un autel portatif contenant un gros saphir. Alors Jesus lui apparut dans une vision et lui dit que « l'église avait été depuis longtemps consacrée par Lui-Même en l'honneur de Sa Mère, et ne devait pas l'être à nouveau de mains humaines ». David demanda donc la construction de nouveaux bâtiments, du côté est de la vieille église. Les dimensions de cette extension données par Guillaume ont pu être vérifiées en 1921 par des experts archéologues. Selon un manuscrit un autel de saphir aurait été confisqué par le roi Henri VIII lors de la dissolution de l'abbaye mille ans plus tard. La pierre ferait aujourd'hui partie des joyaux de la Couronne britannique.

[modifier] Sa mort

La bannière de Saint David.
La bannière de Saint David.

Dewi, grâce peut-être à son régime végétarien, aurait vécu 100 ans. Il mourut un mardi premier mars, jour de sa fête. On en a conclu que cela devait être vers 590, et plus précisément 589. Ce jour-là parait-il, le monastère était 'rempli d'anges au moment ou le Christ recueillait son âme'.

Ses derniers mots à ses disciples il les avait prononcés le dimanche précédent. D'après Rhygyfarch il leur avait dit: 'Soyez joyeux, et gardez votre foi. Faites les petites choses que vous m'avez vu faire et dont vous avez entendu parler. Je marcherai sur le sentier que nos pères ont parcouru avant nous. La phrase galloise 'Gwnewch y pethau bychain' (faites les petites choses) est devenue proverbiale.

David fut enterré dans la cathédrale de St David, qui fut un lieu de pèlerinage tout au long du Moyen Âge. Il a été l'un des rares saints gallois (ou bretons ou irlandais) à être reconnu par le pape Calixte II en 1123.

La vie de David a inspiré le compositeur gallois Karl Jenkins qui a enregistré un disque intitulé Dewi Sant.

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