Daniil Harms

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Daniil Harms, Даниил Хармс en russe, (30 décembre 1905 - 2 février 1942) est un poète satiriste du début de l'ère soviétique considéré comme un précurseur de l'absurde. De son vrai nom Daniil Ivanovitch Iouvatchev (Даниил Иванович Ювачев), il choisit le pseudonyme de Harms[1] pendant ses études secondaires. Il utilisa également les pseudonymes de Horms, Charms, Chardam, etc.

Son œuvre est essentiellement constituée de courtes vignettes, ne faisant souvent que quelques paragraphes, où alternent des scènes de pauvreté ou de privations, des scènes fantastiques ressemblant parfois à des descriptions de rêves, et des scènes comiques. Dans ces vignettes, des écrivains connus font parfois des apparitions incongrues.

Le monde de Harms est imprévisible et désordonné, ses personnages répétant sans fin les mêmes actions ou se comportant de façon irrationnelle, des histoires linéaires commençant à se développer étant brutalement interrompues par des catastrophes inexpliquables qui les font rebondir dans des directions totalement inattendues.

Le travail de Harms est plus profond qu'il n'y paraît et doit être replacé dans le contexte de l'Obériou (Association de l'Art réel), un courant littéraire et philosophique du modernisme russe dont il faisait partie.

Harms fut peu connu de son vivant, l'essentiel de son œuvre étant publiée clandestinement. Il fut accusé d'activités anti-soviétiques et dut passer un an en prison à Koursk. Accusé d'être défaitiste, il fut arrêté à nouveau pendant le siège de Leningrad en 1941 et mourut en prison en 1942.

[modifier] Œuvres

[modifier] Influence

  • À partir des années soixante-dix, plusieurs textes pour enfants de Harms ont été mis en musique et souvent entendus à la radio.
  • Le pianiste jazz russo-américain Simon Nabatov a sorti un CD d'arrangements de textes de Harms intitulé A Few Incidences (avec le chanteur Phil Minton).
  • L'écrivain québécois David Leblanc, qui a déjà traduit et publié quelques textes de Daniil Harms en français, s'est inspiré du style épistolaire de Harms pour écrire les paroles d'une chanson intitulée "Harms in memoriam" sur le premier album de son groupe Joe Jack Wagner, The Only Non-Classical Album You'll Ever Need (2007).

[modifier] Note et références

  1. La translittération du russe Хармс en français devrait être Kharms mais les éditeurs français ont pris l'habitude d'utiliser la graphie Harms.