Daniel Zwicker

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Daniel Zwicker, le chef de la secte des conciliateurs ou tolérants, était né en 1612 à Dantzig, d'une famille honorable.

Ayant achevé ses humanités, il fit un cours de médecine et reçut le grade de docteur. Moins occupé de la pratique de son art que de l'examen des opinions religieuses qui tenaient alors divisés tous les esprits, il embrassa d'abord le socinianisme ; mais étant venu demeurer en Hollande, il se rapprocha des arminiens ou remontrants. Séduit par les idées de paix et de conciliation qu'il remarqua dans leur doctrine, et touché de voir des chrétiens divisés entre eux pour des dogmes dont il n'appréciait pas toute l'importance, Zwicker pensa qu'il n'était pas impossible de les réunir, et travailla dès lors à réaliser ce projet. Dans ce but, il mit au jour un livre intitulé Irenicon Irenicorum, seu Réconcilia toris christianorum norma triplex : sana omnium hominum ratio, Scriptura sacra et traditiones, Amsterdam, 1658, in-8. Cet ouvrage, qui devait, d'après les idées de l'auteur, opérer un rapprochement entre toutes les communions chrétiennes, souleva contre lui les principaux théologiens protestants, entre autres Jean Arnos Gomenius et Hoornbeck. Il défendit son système et l'expliqua dans un second ouvrage Irenicomastix victus et constriclus, seu Hefutaiio duplex Coménii, HoornbeMi, et aliorum àdversariorum, per ipsum Irenici Irenicorum auctorem, Amsterdam, 1661, in-8.

Les adversaires de Zwicker, qui rie se regardaient pas comme vaincus, réfutèrent ses nouveaux arguments, et il leur répliqua dans un troisième volume, plus rare que les deux précédents, intitulé Irenicqmastix iterato victus et constrictus, imo obmutescens. Ce volume, quoique imprimé en 1662, ne parut qu'en 1667 ; c'est la date qu'on lit sur le frontispice. Ces trois ouvrages de Zwicker forment le corps complet de la doctrine des conciliateurs ou tolérants. On en trouve la description détaillée dans la Bibliographie de Debure, n°747, théologie. Ils étaient autrefois recherchés, mais à partir du XIXe siècle ils sont complètement délaissés.

L'expérience avait dû faire perdre à Zwicker l'espoir de rapprocher les hommes. Il fut pendant le reste de sa vie étranger à toutes les communions, et mourut à Amsterdam le 10 novembre 1678.

Si vous demandez, dit Osiander, quel animal est Zwicker et quelle est sa religion, il vous répondra lui-même qu'il n'est ni luthérien, ni calviniste, ni chrétien grec, ni catholique romain, ni remontrant, ni memnonite, etc. ; mais que, quoiqu'il n'ait rien de commun avec aucune secte, il n'en désire pas moins avec ardeur qu'elles se réforment toutes d'après la vérité divine dont il se déclare l'interprète. Ainsi que dans le règne de la nature on regarde comme monstre tout ce qui s'éloigne de l'ordre établi, de même dans le règne de la grâce on doit regarder Zwicker comme un monstre singulier, irrégulier et étonnant. (voir Freytag, Analecia litterar., p. 1115).

Zwicker est auteur d'un très grand nombre d'ouvrages il en a publié vingt-neuf en latin, en allemand et en flamand, et il en a laissé vingt et un manuscrits. On en trouvera les titres, avec une courte notice sur l'auteur, dans la Biblioth. antitrinilariorum de Christian Sand, p. 151-156. Ceux qui présentent le plus d'intérêt sont :

  1. une traduction latine de l'ouvrage de Minos Celse, sous le titre d' Henoticum christianorum, Amsterdam, 1662, in-8. Il en avait donné l'abrégé en flamand.
  2. Compelleintram, seu De conlradiclione ecctesiis ostensa, easque reformatura, 1666, in-4 ;
  3. Epistolœ ad Martin. Ruarum de fratribus morqvis ; deque cum iis concordia et quid illi desiderent, dans la première centurie des Lettres de Ruar, Amsterdam, 1677, in-8.

[modifier] Source

« Daniel Zwicker », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail édition]

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