Défenestration de Prague

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La Deuxième défenestration de Prague
La Deuxième défenestration de Prague

Sommaire

[modifier] Première défenestration de Prague

La première défenestration de Prague se produisit au début des guerres hussites. Le réformateur de l'église catholique, Jan Hus, déclaré hérétique par le concile de Constance, était mort sur le bûcher le 6 juillet 1415, mais il avait encore de nombreux partisans, menés par le prédicateur Jan Želivský.

L'origine de la défenestration est, le 30 juillet 1419, une pierre qui aurait été lancée depuis l'hôtel de ville de la nouvelle ville de Prague, contre une procession menée par Jan Želivský. Aussitôt ses partisans prennent d'assaut le bâtiment. Ils jettent par la fenêtre sept échevins catholiques, sur des lances pointées vers le haut, et la foule les achève. La foule s'en prend ensuite aux églises et monastères loyaux à l'église catholique : l'incident a déclenché une révolte de grande ampleur.

Le 16 août 1419, le roi Venceslas Ier dit l'Ivrogne déjà frappé d'apoplexie meurt. Il laisse le trône à son frère Sigismond Ier, roi de Hongrie-Croatie depuis 1387, et empereur d'Allemagne depuis 1411, lequel entreprend de mater la rébellion. Les croisades contre les Hussites vont durer jusqu'en 1436.

[modifier] Deuxième défenestration de Prague

Le 23 mai 1618, en réaction à la fermeture de deux temples protestants à Broumov et Hrob, une délégation de protestants de Bohême, menée par le comte de Thurn, se rend à la résidence du roi Matthias à Prague, le château de Prague ou Hradshin.

Successeur de son frère Rodolphe II de Habsbourg, lequel avait garanti en 1609 par un édit royal (Majestätsbrief) le droit aux protestants de pratiquer leur religion, Matthias, sans héritier direct, a choisi son cousin Ferdinand, archiduc de Styrie, pour reprendre le trône.

Or, Ferdinand est un fervent catholique et milite pour la Contre-Réforme.

La réunion s'envenime entre les représentants du roi et la délégation protestante. Deux gouverneurs habsbourgeois, Wilhelm Slavata et Jaroslav Martinic, ainsi que l'un de leurs domestiques nommé Fabricius, sont jetés par une fenêtre du palais. Ces derniers s'en tirent sans grand mal, tombant sur un tas de fumier.

Bien qu'anodine, cette défenestration va de fil en aiguille conduire l'Europe vers la guerre de Trente Ans.

[modifier] "Troisième" défenestration de Prague

Quoiqu'on ne lui donne pas généralement ce titre, une « troisième défenestration » se produisit à Prague le 10 mars 1948, un mois après la formation d'un gouvernement dominé par les communistes, lorsqu'on retrouva Jan Masaryk, ministre des Affaires étrangères de Tchécoslovaquie et seul ministre à ne pas être socialo-communiste, mort au pied de la fenêtre de la salle de bains de son ministère.

Au début de l'année 2004 la police arriva à la conclusion qu'on l'avait bel et bien assassiné et qu'il ne s'était pas suicidé, comme le rapport officiel de l'époque l'avait affirmé.

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