Culture du Gabon

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Le peuple gabonais s'est forgé depuis l'indépendance, en 1960, une culture propre qui n'est ni la culture traditionnelle des différentes ethnies qui le composent, ni la culture occidentale moderne. C'est une culture en mouvement, un mélange de diversité et de traits communs, faisant cohabiter les croyances et les pratiques les plus diverses. Par exemple, telle ménagère qui écrase son manioc au pilon dans un mortier, comme on le fait depuis des siècles, peut être interrompue dans son travail par la sonnerie de son téléphone portable. Ou bien encore, tel bon chrétien, à peine sorti de la messe, peut évoquer une histoire de sorcellerie pour expliquer la mort d'un parent.

[modifier] Le français, tel qu'on le parle au Gabon

Paradoxalement, c'est depuis l'indépendance que le français s'est vraiment répandu parmi la population gabonaise. D'une part, c'est la seule langue officielle du pays, la langue de l'école et de l'administration. D'autre part, son usage permet de résoudre un problème réel dans un pays où l'on parle plusieurs dizaines de langues : celui de la communication entre les hommes. C'est parce qu'il permettait aux Gabonais de parler entre eux sans avoir à choisir une langue locale au détriment des autres que le français a été adopté.

Cela ne va pas sans poser de problème culturel. En effet, en trois générations, les choses ont bien changé. La première génération parlait parfaitement sa langue locale natale et maniait tant bien que mal le français. La deuxième génération se débrouillait bien dans les deux langues. Arrive aujourd'hui une troisième génération qui maîtrise mieux le français que sa langue maternelle. C'est pour limiter ce problème que certains parents exigent de leurs enfants qu'ils parlent en langue à la maison et n'utilisent le français qu'à l'école. Le phénomène de recul des langues traditionnelles est plus marqué à Libreville qu'en province parce que dans cette grande ville toutes les ethnies du Gabon se retrouvent avec d'ailleurs bien des immigrés d'Afrique francophone notamment. Tout naturellement se forment des familles mixtes d'un point de vue ethnique pour lesquelles il semble plus simple d'utiliser le français avec les enfants.

Parce que le français du Gabon est une langue vivante qui répond aux besoins des Gabonais, il contient une foule d'expressions locales, issues de la déformation d'expressions françaises ou bien traduites à partir de telle ou telle langue gabonaise et correspondant à une réalité locale. Cela contribue à donner au français parlé au Gabon un caractère propre comme il peut en avoir dans d'autres pays francophones.

[modifier] Quelques expressions gabonaises

  • aller à moutouki : aller acheter des vêtements à la friperie
  • avoir la bouche : avoir la langue bien pendue, beaucoup critiquer
  • avoir la mine attachée : être de mauvaise humeur
  • manger quelqu'un en vampire : faire du tort à quelqu'un par sorcellerie, en détruisant sa force vitale
  • cabiner : faire ses besoins
  • se mirer : se regarder dans un miroir

Deux exclamations répandues chez les Fangs et Punus :

  • Akié ! marque l'étonnement
  • Atare-Zâme ! = Mon Dieu !
  • Mamo ! marque l'étonnement
  • Nyambie Fumu ! = Mon Dieu !