Confins militaires

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Les confins militaires, marches militaires, frontières militaires ou encore Krajina militaire (Vojna Krajina en croate et serbe latin, Војна Крајина en serbe cyrillique, Militärgrenze en allemand, Confini militari ou Frontiere militari en italien) désignent la zone tampon créée par les Habsbourgs pour se protéger de l'empire ottoman.

Sommaire

[modifier] Histoire

Carte des confins militaires (au nord de la Bosnie et de la Serbie)
Carte des confins militaires (au nord de la Bosnie et de la Serbie)

En 1522, afin de contrer l'invasion ottomane, les Habsbourgs créent les Confins militaires, une zone tampon de largeur inégale située tout le long de la frontière avec l'Empire ottoman. Les Confins militaires étaient située en Croatie, parti de la Hongrie et en Voïvodine aujourd'hui partie de la Serbie[1]. A l'époque, elle était dépeuplée du fait des nombreuses guerres austro-turques. C'est ainsi que l'empereur d'Autriche autorise l'installation de plusieurs centaines de milliers de réfugiés fuyant les Ottomans, (200.000 serbes s'installèrent dans les confins entre 1690 et 1694[2]), leur conférant un statut spécifique les exemptant d'impôts à l'égard des féodaux et des cléricaux croates, leur octroyant la liberté de conserver leur culture et leur religion, en échange d'une obligation de prendre les armes en cas d'invasion ottomane.

La grande majorité de ces réfugiés sont des Serbes orthodoxes (voir migrations serbes), auxquels s'ajoutent également des Valaques et des Albanais (chrétiens). Le statut de ces réfugiés, globalement désignés sous l'appellation de « Valaques », est instauré en 1630, les Statuts des Valaques (en latin, Statuta Valachorum[3]). Le terme de Valaque était généralement utilisé dans un contexte péjoratif par les Slaves pour désigner les bergers transhumants des Balkans, qu'ils fussent Slaves ou réellement Valaques. Par la suite, l'appellation sera récupérée par les nationalistes croates pour qualifier les Serbes de Croatie.

Au XVIIe siècle, les Confins militaires s'étendent alors de l'ouest de la Bosnie jusqu'à l'est du Banat (actuellement une partie de la Voïvodine et de l'ouest de la Roumanie).

Après la guerre austro-turque de 1735-1739 et la perte de nombreux territoires, les Autrichiens signent un traité de paix, le Traité de Belgrade, ratifié le 18 septembre 1739. Suite à ce traité et au déclin progressif de l'Autriche, l'archiduchesse Marie-Thérèse décide de restreindre les droits et avantages accordés aux Serbes des Confins militaires.

En 1848-1849, les troupes serbes des Confins militaires sont utilisé, par l'Autriche pour mater la révolution Hongroise de 1848[4].

En 1881, les Confins seront réintégrés à la province autrichienne de Croatie, suite à l'abandon des ambitions expansionnistes de l’Empire ottoman et à l'occupation de la Bosnie-Herzégovine par l'Autriche-Hongrie.

Les Serbes de ses régions perdent alors tous leurs privilèges, économiques et culturels. Nikola Tesla, le célèbre ingénieur serbe est une victime célèbre de cette crise économique qui frappa la région d'Autriche-Hongrie.

[modifier] Guerre en Yougoslavie

Icône de détail Articles détaillés : Guerre en Croatie et Republique serbe de Krajina.

Ce sont les Serbes des confins croate encore majoritaires dans la région qui déclenchèrent la Révolution des Rondins en 1990 puis la création de la République Serbe de Krajina. Entre 150000 et 200000 Serbes de Krajina fuirent la Croatie face à l'avancée de l'armée croate en 1995 lors de l'opération Tempête.

[modifier] Géographie

Le gouvernement des confins militaires comprenait presque toute la partie des États autrichiens qui étaient au XIXe siècle limitrophes de l’Empire ottoman et s'étendant le long de la mer Adriatique. Elle avait pour chef-lieu Carlstadt.

Les confins militaires étaient divisés en quatre régions appelées généralats : le généralat réuni de Carlstadt-Varaždin et du banat de Croatie (chef-lieu Agram, aujourd'hui Zagreb), celui du banat de Slavonie (chef-lieu Petrovaradin), celui du banat de Hongrie (chef-lieu Temesvar) et celui du banat de Transylvanie (chef-lieu Hermannsladt).

[modifier] Annexes

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

[modifier] Source

Catherine Lutard, "Géopolitique de la Serbie Monténégro", éditions Complexe (ISBN 2870276478)

[modifier] Notes et références

  1. Catherine Lutard, "Géopolitique de la Serbie Monténégro", éditions Complexe (ISBN 2870276478), page 17
  2. Catherine Lutard, "Géopolitique de la Serbie Monténégro", éditions Complexe (ISBN 2870276478), page 17
  3. (en) Michael Hochedlinger, Austria's Wars of Emergence: War, State and Society in the Habsburg, Pearson Education, Autriche, 2003, 466 p. (ISBN 0582290848)
  4. Catherine Lutard, "Géopolitique de la Serbie Monténégro", éditions Complexe (ISBN 2870276478) Page 17