Concile de Charroux

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Le concile de Charroux s’est tenu en 989 dans ce village de la Vienne. Réuni sous le patronage du duc d’Aquitaine et comte de Poitiers Guillaume IV, sous l'autorité de l'archevêque d'Aquitaine Gombaud, il instaure la paix de Dieu.
Ses canons jettent l'anathème sur « les violateurs d'églises », « contre les voleurs des biens des pauvres » et « ceux qui brutalisent les clercs ».

Ce concile avait décidé, pour mettre fin aux incessantes guerres interféodales qui ruinaient les campagnes, d'imposer des trêves cinq jours sur sept. Les clercs, les religieux, les évêques sillonnèrent alors les campagnes, statues de saints et reliquaires en tête, pour mobiliser les énergies. Ils n'instituèrent évidemment pas la paix, mais ils signifièrent aux féodaux qu'ils n'avaient plus l'exclusivité de l'initiative et de l'action.
En outre, ils montrèrent que l'autorité de l'Église pouvait suppléer l'autorité royale lorsque celle-ci flanchait et qu'elle recevait une adhésion populaire massive.[1]

Au concile de Charroux, la protection des églises est au cœur des dispositions : « anathème à qui viole les églises : si quelqu'un viole une église sainte ou s'il veut en retirer quelque chose par la force, qu'il soit anathème - à moins de faire réparation »[2]. Deux des anathèmes de Charroux sont consacrés à la protection des pauvres.

  • «Anathème à qui prend les biens des pauvres : si quelqu'un s'empare des moutons, bœufs, ânes, vaches, chèvres, boucs ou porcs de cultivateurs et d'autres pauvres, qu'il soit anathème - sauf si c'est à cause d'une faute du pauvre lui-même, et seulement s'il n'a rien fait pour s'amender ».[2]
  • « Anathème à qui frappe les clercs : si quelqu'un attaque, capture ou frappe un prêtre, un diacre ou un autre membre du clergé qui ne porte pas d'armes, alors il est sacrilège - sauf si le clerc a été jugé par son propre évêque après s'être rendu coupable d'un délit »[2].

[modifier] Notes et références

  1. Jean Gall, Trésors du Moyen Âge, 2007, Éditions Molière.
  2. abc Les mouvements de la Paix de Dieu - 2e partie. Encyclopédie universelle