Combinateur (orgue)

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Le combinateur est un mécanisme propre à l'orgue, permettant de préparer à l'avance une ou plusieurs séries de registrations que l'on appelle des combinaisons ou des préparations. Très utile sur de grands instruments où des assistants auraient trop de choses à faire en même temps. Un dispositif équivalent a existé sur les clavecins anglais de la fin du XVIIIe siècle sous le nom de « machine stop ».

Les premiers combinateurs, entièrement mécaniques, on été inventés vers 1760 par le facteur d'orgue italien Luigi Serassi, fils de Giuseppe, fondateur de l'atelier. C'était un système ingénieux reprenant le principe de l'accouplement des claviers, mais disposé verticalement et s'appliquant aux manettes des registres. En effet, dans l'orgue italien, les jeux s'appellent à l'aide d'une manette qui se déplace latéralement et vient se bloquer dans une encoche. Si l'on relève la manette, elle revient d'elle-même en arrière grâce à un ressort de rappel. Le combinateur ressemble alors à un rateau, chaque dent pouvant être levée ou baissée pour pousser ou libérer chacune des manettes de registre. On avait ainsi une registration d'avance qui pouvait être enclenchée à l'aide d'une pédale. Ce système s'appelle traditionnellement combinaison à la lombarde (Combinazione alla Lombarda).

Avec l'invention de la traction pneumatique, les combinateurs sont devenus plus complexes, permettant de préparer une ou deux registrations à l'avance. On a ainsi des consoles avec double ou triple registration. Les registrations muettes peuvent être préparées et modifiées pendant le jeu. On appelle chaque registration à l'aide d'un champignon ou d'une cuillère placée à portée de pied, généralement au-dessus du pédalier.

L'arrivée de l'électricité permettra de construire des combinateurs à électro-aimants qui vont profiter non seulement à l'orgue classique mais aussi et surtout à l'orgue de théâtre.

Désormais, les combinateurs sont électroniques et permettent de stocker des milliers de combinaisons et même de les sauvegarder sur une carte à puce mémoire ou sur une clef USB.

A titre d'exemple, le gand orgue de Notre Dame de Paris contient prés de 20 000 combinaisons générales. La division se fait en séries de combinaisons (exemple : 8 combinaisons générales x 16 séries x 32 clés)

Les combinateurs électroniques actuels se composent de plusieurs parties : Une carte d'acquisition servant d'interface avec les tirants de registres, tirasses et accouplements. Un module d'affichage composé d'un écran à cristaux liquides (comportant numéro de combinaison, séries). Le module du combinateur lui-même intégrant regroupant la partie mémoire ; la gestion du système, la batterie de sauvegarde. Les boutons d'enregistrement et de rappels des combinaisons sous les claviers (positif ou grand orgue). Les pistons de rappel au pied (situé au-dessus du pédalier de part et d'autre des bascules d'expressions). La partie électronique du dispositif est logée dans le meuble de la console ou le buffet de l'orgue.

L'électronique a permis d'introduire un système fort utile pour le concertiste, le mode séquentiel : à côté des bascules des boîtes expressives, on trouve deux pistons notés (-1) (+1). L'organiste en jouant sa pièce appuye avec le pied sur le piston (-1; +1) pour changer de registration au fur et à mesure de la lecture de la partition évitant ainsi l'utilisation des appels généraux.

Parmi les grandes firmes produisant des combinateurs ont trouve : Pétrique (France), Peterson (USA), Syncordia (Canada), Taylors (Grande-Bretagne), Heuss (Autriche), Thourel (France).