Combat naval à Cherbourg (1864)

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Le Combat du Kearsarge et de l'Alabama, Édouard Manet, 1865
Le Combat du Kearsarge et de l'Alabama, Édouard Manet, 1865

Lors de la guerre de Sécession américaine, le combat naval à Cherbourg opposa le 19 juin 1864 un navire de la marine confédérée, le CSS Alabama à un navire de la marine de l'Union, l'USS Kearsarge au large du port français de Cherbourg dans la Manche.

La corvette sudiste CSS Alabama, avait été construite en Angleterre par le chantier Laird en 1862 pour la marine confédérée. Ce navire mixte de 66 mètres sur 9,60 mètres doté de deux machines à vapeur de 300 chevaux est gréé en trois mâts barque. Il comporte huit canons. Il servit comme bateau corsaire et en vingt-deux mois, son équipage arraisonna 447 navires marchands, en coula 67, dont un bâtiment militaire, la canonnière Hatteras, devant les côtes du Texas. Le 11 juin 1864, elle se présente devant le port de Cherbourg pour y effectuer de grosses réparations et ravitailler.

Le consul des États-Unis, Édouard Liais, donne aussitôt l'alerte. Une frégate, l'USS Kearsarge se présente. L'Alabama fut finalement autorisé à embarquer du charbon avant d'être raccompagné à la limite des eaux territoriales par le croiseur français La Couronne. Les gazettes ayant grandement relayé l'affaire, on vint même de Paris en train pour assister au combat naval.

Sommaire

[modifier] Combat naval

Le capitaine Semmes fait savoir au commandant du Kearsarge qu'il livrera bataille dès qu'il aura chargé le charbon nécessaire. Le Kearsarge a des chaînes entrecroisées posées sur les point les plus vulnérable de sa coque.

Le dimanche matin à 9 heures 45, l'Alabama quitte le port escorté par un navire français, la frégate cuirassée La Couronne, qui va le conduire hors des eaux territoriales françaises. Les badauds, les spectateurs, les journalistes s'attroupent pour assister au duel annoncé. Quelques uns ont loué des petites barques de pêcheurs pour assister au combat.

La canonnade débute à 11 h 10, par beau temps et mer d'huile. Le Kersarge attend que la distance entre les deux navires soit de moins de 1000 m pour ouvrir le feu. Pendant soixante-dix minutes les deux vaisseaux se canardent copieusement. L'équipage du CSS Alabama fait parler, à 370 reprises, une poudre de mauvaise qualité et se révèle piètre viseur. En revanche, les canons de l'USS Kearsarge ne tonnent que 173 fois mais font bien souvent mouche. Engagés dans un ballet nautique, les navires dessinent de larges cercles, sept au total, pour trouver le point faible de l'adversaire.

Démâté, percé de toutes parts, le CSS Alabama commence à sombrer. Au fil du combat, l'Alabama se trouve en difficulté. La mort dans l'âme, son commandant, Raphaël Semmes, fait alors hisser le drapeau blanc. Et, il coule. Vingt-six de ses marins sont morts durant la bataille. Un yacht anglais, le Deerhound, récupère une partie de l'équipage et la plupart des officiers dont le commandant Semmes et son second, Kell, puis les conduit à Southampton.

Le commandant de l'USS Kearsarge John Ancrum Winslow écrit dans son journal de bord : « Aujourd'hui 19 juin de l'année 1864, j'ai coulé l'Alabama au large des côtes françaises ».

Retourné en Amérique, Raphael Semmes est nommé vice-amiral et continue les combats navals pour les Sudistes. A la fin de la guerre, il sera emprisonné pour acte de piraterie puis, libéré en 1866.

[modifier] Épave

"Le combat du Kearsarge et de l'Alabama par Louis Le Breton.
"Le combat du Kearsarge et de l'Alabama par Louis Le Breton.

En novembre 1984, le chasseur de mines Circé de la Marine nationale découvrit l'épave par environ 60 mètres de fond au large de Cherbourg[1]. Le navire se situait à 49°45'147 N et 001°41'708 W. Le capitaine Max Guerout confirmant plus tard qu'il s'agissait bien des restes de lAlabama.

En 1988, une organisation à but non lucratif, l'association CSS Alabama, fut créé pour mener une exploration scientifique de l'épave. Bien que l'épave se trouve dans les eaux territoriales françaises, le gouvernement américain, en tant que successeur des anciens États confédérés d'Amérique en est le propriétaire. Le 3 octobre 1989, les États-Unis et la France signèrent un accord reconnaissant l'épave comme un important héritage pour les deux nations et établir un comité scientifique franco-américain pour son exploration archéologique.

L'association CSS Alabama et le Centre d'histoire naval de l'US Navy signèrent le 23 mars 1995 un accord officiel accréditant l'association comme opérateur pour les fouilles archéologiques du navire. En 2002, la cloche du navire ainsi que 300 autres objets dont des canons, des morceaux de la structure, de la vaisselle, des commodes d'ornement et d'autres objets révelant la vie à bord furent remontés.

[modifier] Représentations

[modifier] Sources

[modifier] Références

  1. épave de l'Alabama / wreck of the Alabama/ Cherbourg 1864

[modifier] Liens internes


  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « CSS Alabama ».

[modifier] Bibliographie

  • Le Corsaire Alabama, Jean-Pierre Deloux, E-Dite, 2001.
  • L'affaire de l'Alabama, par Ladislas Mysyrowicz, Université de Genève
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