Combat d'Antivari

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Le combat d'Antivari est un engagement naval de la Première Guerre mondiale (1914-1918) livré au large des côtes du Monténégro (mer Adriatique) entre la Marine nationale française et la marine austro-hongroise.

Dès le début du conflit, les Austro-Hongrois soumettent la côte monténégrine à un blocus et bombardent ses ports. Ils sont libres de leurs actions puisque ni la Serbie, ni le Monténégro ne disposent de marine. Le 13 août 1914, la France déclare la guerre à l'Autriche-Hongrie renversant le rapport de force dans l'Adriatique.

L'amiral Boué de Lapeyrère, qui commande la flotte française, veut profiter de son avantage numérique : il cherche à affronter les Austro-Hongrois dans une bataille décisive. Une armada de 15 cuirassés de ligne, 6 grands croiseurs accompagnés d'une trentaine de batiments légers ainsi que la division britannique de l'amiral Troubridge entre dans l'Adriatique. La flotte austro-hongroise ne peut espérer l'emporter, elle lève le blocus et s'empresse de se réfugier dans ses bases trop bien défendues pour redouter une attaque.

Toutefois, le 16 août 1914, le croiseur léger Zenta (commandé par Paul Pachner - 2300 tonnes, 8 canons de 120 et 8 canons de 47) est surpris devant Antivari (Monténégro). Il est accompagné du destroyer Uhlan et de deux torpilleurs.

La flotte française ne laisse pas passer cette occasion et le combat s'engage. Le Zenta touché à pluieurs reprises par des salves du dreadnought Courbet est coulé mais les trois autres navires parviennent à fuir. La plupart des 300 membres d'équipage du Zenta parviennent à regagner la côte, sur des embarcations de sauvetage.


Raymond Poincaré relate:

A 23 heures 30, on me remet un télégramme expédié de Malte à 21 heures 50 et signé de l'amiral Boué de Lapeyrère : « J'ai surpris ce matin devant Antivari, en venant à la fois par nord-ouest et sud, croiseur type Zenta et torpilleur qui tenaient blocus. Croiseur a été coulé. Torpilleur paraît avoir réussi à s'enfuir. Je vais reprendre poste observation entrée mer Adriatique en ravitaillant sur place les bâtiments. » [1]

C'est l'unique succès de cette expédition. La bataille voulue par les Français n'a pas lieu, faute de combattants.

La situation de la marine austro-hongroise allait encore s'aggraver avec l'entrée en guerre de l'Italie en 1915. La grande qualité de ses marins et l'agressivité de ses officiers, lui permettront cependant de tenir brillamment tête aux alliés et de leur infliger des pertes importantes, sans que ceux-ci ne soient en mesure de remporter sur elle un avantage véritablement décisif.

[modifier] Bibliographie et Références

  1. Raymond Poincaré, Au service de la France, neuf années de souvenirs, tome 5, Plon, 1930. Disponible sur wikisource: http://fr.wikisource.org/wiki/Au_service_de_la_France_-_T5_-_Ch_III

[modifier] Lien externe