Climat de l'Isère

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le climat de l'Isère, principalement en fonction de la saison et du relief (plaines, vallées, montagnes) est très varié.

Sommaire

[modifier] Caractère général du climat de l'Isère

L'Isère présente un climat contrasté, d'une saison à l'autre, mais aussi parfois d'un jour à l'autre.

[modifier] Hiver

Les hivers isérois sont froids et plutôt secs. Ils sont intenses mais courts en plaine, par rapport par exemple aux hivers des départements du nord-est.

[modifier] Eté

Les étés isérois sont chauds et orageux.

[modifier] Automne

L'automne en Isère est assez pluvieuse.

[modifier] Unités climatiques de l'Isère

Dans les Alpes du Nord, l'altitude moyenne des neiges éternelles est de 2 700 mètres face nord et de 3 000 mètres face sud.

[modifier] Climat du Plateau de Crémieu

Le plateau de Crémieu se situe à l'extrême nord du département. Son climat se distingue des autres unités climatiques iséroises notamment par un nombre de jours sans dégel en hiver légèrement plus élevé que dans le sud du département. Cela s'explique en partie par le brouillard plus persistant dans cette partie de l'Isère et également par l'altitude (environ 400m sur le plateau). Le plateau de Crémieu reçoit les perturbations atlantiques en légère avance de phase par rapport au sud du département. Concrètement cela veut dire que le redoux, par vent d'ouest, aura quelques heures d'avance sur les vallées alpines.

[modifier] Climat des préalpes

La Chartreuse et le Vercors sont les premiers massifs des Alpes que rencontrent les perturbations atlantiques. La pluviométrie y est marquée, et de manière plus accentuée en Chartreuse que dans le Vercors. Il tombe ainsi plus de 2 mètres d'eau par an près de la Grande Chartreuse, contre moitié moins en vallée du Grésivaudan par exemple.

[modifier] Climat du Trièves

Le Trièves, une des parties de l'Isère la plus méridionale, marque le début de la transition climatique entre Alpes du Nord et Alpes du Sud.

[modifier] Climat des Écrins

Plus haut massif de l'Isère, avec des sommets frôlant ou dépassant les 4 000 mètres, les Écrins sont à la fois relativement secs (les précipitations venant de l'ouest tombant d'abord sur Belledonne et les préalpes) et très froids en raison de l'altitude. C'est aussi le seul endroit de l'Isère où l'on trouve des glaciers à zone d'accumulation franche : on considère en effet qu'au-dessus de 3 800 mètres d'altitude, la pluie est un phénomène rare, toutes les précipitations tombant sous forme de neige. Au sud-est d'Auris, le climat se rapproche franchement de celui des Hautes-Alpes et des Alpes du Sud. Les épicéas laissent peu à peu la place aux Mélèzes.

[modifier] Climat des vallées

  1. Cluse de l'Isère : la cluse de l'Isère est orientée sud-est nord-ouest. Le vent souffle principalement du nord-ouest vers le sud-est. Témoins de cette fréquence, certains arbres de cette vallée jusqu'aux portes de Grenoble sont d'ailleurs inclinés vers le sud-est.
  2. Vallée du Grésivaudan : le Grésivaudan est orienté sud-ouest nord-est. Le vent y est beaucoup moins fréquent que dans la Cluse de l'Isère. En particulier, les contreforts de la Chartreuse sont protégés du vent de nord et du vent d'ouest.
  3. Vallée du Rhône : le mistral souffle dans la vallée du Rhône.
  4. Vallée de la Romanche : la partie basse de la vallée de la Romanche, de Vizille à Rochetaillée, ne voit que très peu le soleil en hiver. Entourée de massifs abrupts frôlant les 3000 mètres d'altitude et orientée parallèlement à la vallée du Grésivaudan, elle est protégée des vents de nord et de sud.

[modifier] Microclimats

Végétation du Saint-Eynard
Végétation du Saint-Eynard

On observe plusieurs zones de microclimats en Isère, essentiellement liées à la disposition du relief et au type de la roche.

  • Microclimat de la trouée de Colombe
  • Microclimat de la cluse de l'Isère

Ce phénomène, appelé phénomène de canon à neige par Météo France Isère, est le résultat d'une mini-dépression créée par l'engouffrement du vent entre le Vercors et la Chartreuse par vent de nord ou de nord-ouest et ciel nuageux. Il se met alors à neiger de la gare de péage de Voreppe jusqu'au centre ville de Grenoble. Certaines années, on a observé une épaisseur de 10 cm de neige à Saint-Martin-le-Vinoux, contre 0 cm à Meylan à la même altitude.

Les contreforts sud du Saint-Eynard jouissent d'un climat privilégié du fait de l'exposition et du calcaire. De 1000 à 1300 mètres d'altitude, les sapins sont épars, alors qu'à cette altitude ils devraient dominer la forêt. Plus bas, entre 500 m et 700 m, on trouve même des espèces méditerranéennes, éloignées de leur zone habituelle d'implantation.

[modifier] Effet de fœhn

L'effet de fœhn en Isère se manifeste essentiellement pour deux directions de vent, celui de l'Ouest et celui du Sud, respectivement après passage sur le Massif central et sur les Alpes du Sud.

  • Fœhn causé par les Alpes

Lorsque le vent du sud souffle, l'Isère est soumise à l'effet de fœhn. Ce département se situe en effet sur le versant des Alpes situé au nord du col de la Croix-Haute. La température peut grimper rapidement dans ce cas, et on peut facilement passer de 0°C à Grenoble à +15°C en quelques heures. En hiver, la neige fond alors à une vitesse impressionnante, en particulier sur les versants sud des montagnes particulièrement bien exposés. La quasi-totalité du département est soumise à ce phénomène.

  • Fœhn causé par le Massif central

Lorsque le vent de l'ouest souffle, la bordure ouest de l'Isère (vallée du Rhône) est protégée en partie des précipitations par le Massif central. La relative faible hauteur des précipitations en particulier dans la ville de Sablons témoigne de sa situation sous le vent par rapport au Massif central.

[modifier] Phénomène d'inversion de température

Lors de situations anticycloniques en hiver, on observe en Isère le phénomène d'inversion de température. Ces jours-là, il fait plus froid à basse altitude qu'à haute altitude. Généralement le phénomène est accompagné d'une mer de nuages à l'altitude variable, souvent vers 1000 m.

[modifier] Évènements météo remarquables

  • Petit âge glaciaire : les glaciers alpins progressent ; le Rhône est suffisamment gelé pour se traverser à pied.
  • 8 au 13 Décembre 1990 : Des chutes de neige remarquables touche la région pendant plusieurs jours, près de 75cm à Grenoble st-Geoirs et en Nord-isère, 40cm à Saint Martin d'Hères, 67cm à Voiron et parfois plus de 1m dans les terres froides. Autoroutes fermées, lignes de chemin de fer coupées.
  • Au cours d'un hiver pendant les années 1990, on enregistra une différence de température considérable entre l'aéroport de Grenoble et la ville même, distante de quelques dizaines de kilomètres. Alors qu'il faisait -6°C à Grenoble sous la neige, il faisait +4°C à l'aéroport. Cet évènement est alors mentionné sur la radio France Info dans la rubrique Météo. Cette situation, temporaire, résulte de l'arrivée d'une perturbation atlantique par l'ouest et de la résistance du froid dans le fond des vallées alpines.
Trombe d'eau s'abattant sur la ville de Domène, le 25 juillet 1994
Trombe d'eau s'abattant sur la ville de Domène, le 25 juillet 1994
Neige dans le Trièves, le 19 avril 1999
Neige dans le Trièves, le 19 avril 1999
  • Orage en vallée du Grésivaudan le 25 juillet 1994 : plusieurs caves sont inondées dans la ville de Domène.
  • Mi-avril 1999 : une importante chute de neige touche le sud du département : du Trièves à Grenoble, la couche est importante. On relèvera 15 cm à Saint-Martin-d'Hères. Les cerisiers en fleurs sont sous la neige.
  • 8 Décembre 2000 : Il fait 21.5° à 1h du matin à Grenoble le Versoud.
  • Canicule de 2003 : comme la plupart des départements de France, l'Isère a subi de plein fouet la canicule de l'été 2003. La chaleur s'installe durablement dès la fin du mois de Mai, et les températures atteignent des niveaux exceptionnels durant le mois de Juin, on enregistre par exemple, 36.5° le 22 Juin à Grenoble le Versoud et jusqu'à 39° à Luzinay. La moyenne des températures maximales de ce mois est de 32.3° au Versoud, ce qui correspond à un excédent d'environ 9° par rapport à la normale. Du 3 au 13 Août, les températures maximales sont souvent comprises entre 36 et 40° et on relèvera 41.6° à Sablons. La chaleur deviendra plus modérée par la suite, et les dégradations orageuses deviendront parfois très violentes.

Un incendie s'est notamment déclaré sur le Néron, en Chartreuse. Il a duré plusieurs semaines. Dans les massifs préalpins, en Chartreuse notamment, les arbres, sur certaines zones, ont perdu leurs couleurs vertes. Les endroits particulièrement exposés se situent au niveau des sangles, ces petits couloirs de verdure au milieu des falaises. Quelques années plus tard, les stigmates de la canicule sont encore visibles sur certains endroits de Chartreuse et notamment sur l'aiguille de Chalais (au-dessus de Voreppe) où certains arbres n'ont pas survécu. Les photos du Géoportail de Chartreuse, prises en 2003, permettent de repérer facilement ces zones asséchées.

  • 16 et 17 Avril 2005 : Une partie de l'Isère, est touché par un épisode neigeux exceptionnel pour la saison, parfois jusqu'à plus de 20cm en plaine et 40cm à 600m d'altitude.
  • Juillet 2006 : Il fait très chaud tout au long du mois, même si les températures n'atteindront pas des niveaux exceptionnels. En revanche le mois d'Août 2006 est très frais.
  • 14 juillet 2006 : Important orage créant ainsi en une dizaine de minutes 6 coulées de boue dans la vallée de la Romanche sur la commune de Livet-et-Gavet coupant la route départementale à plusieurs réprises et une coulée à fini dans une habitation
  • Neige de printemps en mars 2007 : après un hiver particulièrement doux, le froid et surtout la neige font leur apparition en Isère. En plaine, la station automatique de Grenoble Saint-Geoirs dénombre 5 jours consécutifs avec neige, du 19 au 24 mars.

[modifier] Comparaison avec d'autres lieux

[modifier] Points communs avec d'autres lieux

  • Munich : Le fœhn qui souffle à travers les Alpes provoque à Munich également des réchauffements importants en quelques heures.
  • Strasbourg : Un matin de janvier en plaine alpine est aussi froid qu'à Strasbourg (-2°C).
  • Toulouse : Le nombre d'heures d'ensoleillement de la capitale des Alpes est similaire à celui de la ville rose (environ 2 030 heures)

[modifier] Différences avec les départements voisins

  • Département des Hautes-Alpes : ce département, situé au sud-est de l'Isère, est sensiblement plus ensoleillé, moins froid et moins enneigé à altitude équivalente.

[modifier] Effets du réchauffement climatique en Isère

En se basant sur l'hypothèse d'une hausse de 3°C de la température moyenne en Isère, on pourrait observer les conséquences suivantes (sur la base d'un gradient thermique vertical de 1°C/150 m) :

  • Le niveau des neiges éternelles augmenterait à 3 150 m face nord et à 3 450 m face sud. Ainsi les glaciers des massifs de Belledonne, du Taillefer et du Dévoluy devraient disparaître. On ne verrait des glaciers plus que dans le massif des Grandes Rousses et celui des Écrins. D'autre part, avec une altitude d'accumulation franche passant à 4 250 mètres, il n'y aurait plus en Isère de glaciers à zone d'accumulation franche.
  • Dans l'hypothèse où des étés semblables à celui de la canicule de 2003 se rencontreraient deux à trois fois par décennie, les paysages des préalpes pourraient changer. D'une part, le risque de feu de forêt, aujourd'hui limité à certaines zones exposées au sud, comme la forêt du Saint-Eynard à Saint-Ismier, s'étendrait à des surfaces plus importantes. D'autre part, la sécheresse provoquerait la mort de certains arbres, en particulier de ceux qui poussent sur les barres rocheuses.