Claude Estier

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Claude Estier est un journaliste et un homme politique français, né le 8 juin 1925 à Paris. Né Claude Hasday Ezratty, il a obtenu de changer son nom en Estier (Journal officiel, 11 septembre 1983).

[modifier] Biographie

Avec un père sympathisant de la SFIO, il baigne dans une culture socialiste jusqu’à l’adolescence, où sa socialisation [?] politique se renforce sous l’influence de ses professeurs Robert Verdier et Maurice Merleau-Ponty.

S'engageant dans la résistance en 1942, il effectue du transport d'armes et de journaux à Lyon jusqu'en 1944. Chargé des rapports d’écoute de Radio Londres et de Radio Alger, il finit la guerre dans les F.F.I. Il devient alors correspondant du Progrès de Lyon à Paris tout en adhérant, en 1945, à la SFIO. C'est pour un article sur Jules Moch, publié dans la Bataille socialiste, qu'il est exclu, fin 1947, du Populaire pour lequel il suivait la politique gouvernementale. Il milite en 1948 au P.S.U. où il rencontre, entre autres, Gilles Martinet et Stibbe.

Hésitant entre l'adhésion au PCF et un simple compagnonnage de route, il assume sa sensibilité communisante et neutraliste quand il intègre le noyau originel de France Observateur. Il y joue alors un rôle important dans son service politique, tout en conservant son poste au Progrès de Lyon et des piges à Libération. Se situant dans la mouvance anticonformiste, il est proche du cartel d'action des gauches indépendantes, comme de nombreux rédacteurs de L’Obs. Fervent soutien de la cause algérienne, il noue des liens avec les nationalistes algériens comme Ferhat Abbas.

La crise de mai 1958 constitue une rupture majeure dans son itinéraire politique, dans la mesure où son antigaullisme l’amène à quitter le Monde pour lequel il travaillait depuis 1955. En effet, en juin 1958, il apparaît comme le seul des rédacteurs du service politique (Raymond Barrillon, Georges Mamy, Alain Guichard) à aller au bout de son opposition à la position attentiste adoptée par Hubert Beuve-Méry face au nouveau pouvoir. Il amorce alors un rapprochement vers François Mitterrand, devient rédacteur en chef de Libération (en 1958) et continue sa collaboration à France Obs.

Fin 1964, le quotidien Libération disparaît. Parallèlement à son activité de journaliste, il rallie le staff de campagne de Mitterrand où il assure la liaison avec les communistes. Il est ainsi aux premiers rangs pour couvrir la candidature d’un Mitterrand, pour qui il surveille de près la ligne politique suivie par le Nouvel Observateur. Lors de la campagne présidentielle, il s’oppose ainsi à Gilles Martinet sur [?] une Une jugée trop défavorable à son candidat.

Élu député aux élections législatives en 1967, il cesse alors le journalisme. La prise de pouvoir mitterrandienne au P.S. en 1971 l’amène à se consacrer à L'Unité.

Depuis, il a été réélu député (mai 1981), président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale de 1983 à 1986. Parallèlement, de 1981 à 1988, il participe à l'émission Vendredi Soir sur France Inter avec Jean d'Ormesson, Pierre Charpy et Roland Leroy. En 1986, il entre au Sénat et devient en 1988 président du groupe socialiste jusqu'à sa retraite en octobre 2004.

Depuis, il est revenu à la littérature en publiant deux nouveaux ouvrages au Cherche-Midi.

[modifier] Mandats

  • Ancien député de Paris de 1967 à 1968 et de 1981 à 1986
  • Ancien conseiller de Paris
  • Sénateur de Paris : de 1986 à 2004
  • Ancien Membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat.
  • Ancien président du groupe socialiste au Sénat.

[modifier] Publications

  • J'en ai tant vu. Mémoires - éditions du Cherche-Midi, 2008
  • Un combat centenaire : 1905-2005 : histoire des socialistes français - éditions du Cherche-Midi, 2005
  • Dix ans qui ont changé le monde : journal 1989-2000 - éditions Bruno Leprince, 2000
  • De Mitterrand à Jospin : trente ans de campagnes présidentielles - éditions Stock, 1995