Clairville (Louis-François Nicolaïe)

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Caricature de Clairville parue dans Le Trombinosocope de Touchatout en 1874.
Caricature de Clairville parue dans Le Trombinosocope de Touchatout en 1874.

Louis-François Nicolaïe dit Clairville

  • Fils d’un régisseur de théâtre lyonnais, il débute à Paris au Petit Théâtre du Luxembourg comme acteur, puis comme régisseur, et enfin comme auteur de textes dramatiques. Il y fit représenter une quarantaine de pièces. Il s’introduit ensuite au Théâtre de l’Ambigu-Comique[1] pour jouer les « utilités ». Mais, pour lui, c’était le lieu idéal pour développer sa verve d’auteur dramatique qui fut sa seule vraie vocation. Son imagination illimitée, sa facilité de versification qui reste fluide mais aussi son souci constant de perfection vont faire merveille. Il conçoit d’abord une revue intitulée : « 1836 dans la lune » dont le succès va le lancer dans le métier. Il voit tous les « petits » théâtres s’ouvrir : le Beaumarchais, la Gaîté, le Gymnase, les Variétés, les Divertissements,... Son pouvoir de création semble illimité avec pièces drôles, pièces sérieuses, revues, féeries, satires et parodies :
Le page et la danseuse, Rosière et nourrice, Jean Lepingre et Pierre Lelarge, Les hussards et les lingères, La journée aux éventails, etc.
L’opium et le champagne, Les Iroquois, etc.
Satan, ou le Diable à Paris
Peau d’âne ; Les sept châteaux du Diable (féeries) ; Les pommes de terre malades (revue).
La propriété, c’est du vol (satire composée après la révolution de Février).
  • On lui attribue sûrement au moins 230 pièces diverses dont 50 ont atteint cent représentations suivies. Mais on est loin du compte puisqu’on trouvera après sa mort nombre d’œuvres inédites[2]. Il peut être considéré comme l’Alexandre Dumas du vaudeville. Sa production fut le fruit d’une véritable industrie. Pour davantage d’efficacité, il s’était adjoint depuis le début le concours du fidèle Édouard Miot. Le groupe de ses collaborateurs, triés sur le volet, grossira avec le temps des succès[3]. Rien de l’actualité ne leur échappe et ils ont la même d’inspiration que nos chansonniers et le même sens des titres accrocheurs :
La chaleur ; Les Français peints par eux-mêmes ; Les petites misères de la vie humaine ; Paris et la banlieue ; Paris sans impôts ; Paris voleur...
Paris dans la comète ; Les sept billets, ou la semaine aux échéances ; Une semaine à Londres ; Les nains du Roi ; Le Congrès de la paix...


  • Il collabora avec d’autres auteurs [4] pour toutes sortes de spectacles et notamment avec des librettistes pour des opéras-comiques que nous nommons aujourd’hui opérettes:
1860 : Daphnis et Chloé de Jacques Offenbach, en collaboration avec Jules Cordier
1872 : La Fille de madame Angot de Charles Lecocq avec Paul Siraudin et Victor Koning
1873 : Les Cent Vierges de Charles Lecocq
1877 : Les Cloches de Corneville de Robert Planquette
  • Fécondité stérile, manque de profondeur et création vaine comme l’ont dit certains critiques du XIXe siècle, mais un art populaire sans complexe qui sait divertir ou émouvoir. Paris a toujours aujourd’hui ses petits théâtres de boulevard qui sont les plus fréquentés et où se laissent admirer des acteurs connus.
« Clarville ne compose pas, il confectionne... sorte de friperie littéraire, où l’on rhabille à neuf les vieux mots râpés et les calembours ensevelis.» écrivait Henri de Rochefort ; mais il ajoutait : « pas une mesure administrative, pas une annonce bizarre, pas une invention nouvelle que M. Clarville n’ait mise en scénario ou tournée en couplets. C’est l’homme de la revue et de la parodie par excellence.»
  • En 1853, il publie « Chansons et poésies », recueil de rimes, allant de l’égrillard des chansons[5] à la simplicité touchante des poésies. Cependant, rien d’un monument littéraire.

[modifier] Notes

  1. comme son nom le suggère, on y jouait du burlesque comme du sérieux, mêlé ou non de chants ou de chansons. Ce qu’on appelait alors le ‘’vaudeville’’.
  2. « l’homme aux cartons inépuisables » disait Arnold Mortier dans ses Soirées parisiennes 1874-1884; peut-être certaines furent-elles contrefaites.
  3. et parmi eux : Dumanoir, Dennery, Nicot et Cordier qui semblent préfigurer le staff des scénaristes des feuilletons télévisés.
  4. dont les frères Cogniard, Lambert-Thiboust, Paul Siraudin, Victor Koning, Henri Chivot et Alfred Duru, Édouard Plouvier, Delacour.
  5. « de celles qui se chantent au dessert » selon Albert Blanquet, dans l’ouvrage collectif de Hoefer

[modifier] Bibliographie de référence

  • Hoefer : Nouvelle Biographie Générale [tome 10]
  • William Duckett : Dictionnaire de la conversation et de la lecture, 1853

[modifier] Liens externes