Château de Martainville

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Le château de Martainville
Le château de Martainville
Vue de côté
Vue de côté

Le château de Martainville est situé sur la commune de Martainville-Épreville dans le département de la Seine-Maritime.

[modifier] Historique du bâtiment

Le constructeur de Martainville, Jacques Le Pelletier, fils d'une riche famille de commerçants rouennais et lui-même armateur acquiert en 1841 le fief de Martainville, vaste à ce moment de 25 hectares. Nommé échevin de la ville de Rouen, il entreprend durant une dizaine d'années la construction de son château. La date de 1485 gravée sur la clef d'une fenêtre de la tour sud précise l'époque exacte des travaux.

C'est, à l'origine, un château fort flanqué de quatre tours et d'un pont-levis dont un chemin de ronde mâchicoulis couronne les murailles. Construit en briques cuites sur place et en pierres blanches venues des carrières de Vernon, on relève sur l'appareillage une savante inclusion décorative de briques vernissées noires disposées en cœur, en croix, en losanges.

Jacques de Martainville est enterré à Rouen vers 1510. Mort sans fils, c'est son neveu Jacques, second du nom, qui hérite de toute sa fortune. Nommé aussi vicomte de l'eau, il ne s'occupe guère de commerce et entreprend plutôt de transformer radicalement le château de son oncle. C'est ainsi que sous l'influence de la Première Renaissance sont le mouvement artistique était important à Rouen, Jacques II fait combler les fossés, établir une enceinte défensive ponctuée de tours, élargir les fenêtres, élever les toitures. Surtout, il fait remanier la façade principale : le pont-levis supprimé cède la place à un élégant portail couronné d'arcs concaves avec feuillages dont l'inspiration flamande est évidente à cette époque. Au-dessus, la loggia à encorbellement correspond à la chapelle ; elle est caractéristique de la fin du style gothique.

L'art des Flandres se fait sentir aussi surtout dans ce qui est un chef-d’œuvre à Martainville : à savoir les souches des cheminées extérieures qui ne comportent pas une pierre malgré un décor gothique extraordinaire. Elles sont toutes différentes dans leur composition de contreforts, de bandeaux, d'arcs…

Mais dès le milieu du XVIe siècle, les troubles graves qui déchirent la région stoppent l'élan des bâtisseurs. On relève que vers 1590, Henri IV se rendant à Fontaine-le-Bourg passe par Martainville et en chasse les troupes du duc de Parme. Au siècle suivant, le nouveau seigneur de Martainville, Louis, vivant à la cour de Versailles, tire ses revenus de cette vaste exploitation agricole ; c'est à ce moment que les communs sont agrandis et que l'intérieur des appartements est transformé, notamment au premier étage.

Le dernier des Martainville, mort en 1757 sans héritier, le château passe alors entre différentes familles. Il subit des déprédations successives. En 1905, un marchand de bestiaux achète le logis et une partie des terres démembrées. Il coupe les alignements de chênes et se prépare à raser la demeure qui a souffert d'un long abandon et de l'occupation prussienne, quand l'État la rachète in extremis. Mais tout le mobilier original du château est déjà dispersé. Le conseil général, à partir de 1955, fait procéder à la restauration du bâtiment pour y installer à partir de 1965 un musée dont le fondateur fut Daniel Lavallée.

C'est au fil des ans que patiemment ce château a retrouvé une toiture, des huisseries, des planchers. Restauré et entretenu par les Monuments historiques, il abrite le musée département des Traditions et Arts normands dont les collections ont un caractère exceptionnel et retracent :

  • L'évolution stylistique du mobilier régional (Haute-Normandie) du XVe au XIXe siècle. Les pièces de Haute époque notamment des XVe et XVIe siècles sont nombreuses et de grande qualité (rez-de-chaussée, 1er étage).
  • La présentation des régions de Haute-Normandie, sous l'aspect d'intérieurs de fermes avec les meubles, objets et ustensiles de la vie quotidienne au XIXe siècle (2e étage)
  • L'histoire du costume normand aux XVIIIe et XIXe siècles (3e étage).

De par leur caractère unique et harmonieux dans le temps, ces collections acquises en un peu moins de quarante ans, classent le château dans sa spécialité au tout premier plan du patrimoine régional.

Source du texte : dépliant du musée départemental des Traditions et Arts normands

Liste des châteaux français
par ordre alphabétique
par période
par régions

49°27′31″N 1°17′37″E / 49.45861, 1.29361