Cent quatre

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Journées portes ouvertes du chantier, le 29/12/2007
Journées portes ouvertes du chantier, le 29/12/2007

Le 104 est un établissement culturel parisien qui ouvrira ses portes en 2008 sur le site de l'ancien Service Municipal des Pompes Funèbres, 104 rue d'Aubervilliers, dans le 19e arrondissement de Paris.

Ouvert à tous les arts, cet espace de 26 000 m² compose un ensemble architectural inédit où l’art sous toutes ses formes viendra à la rencontre des publics. Le projet des deux directeurs nommés par Bertrand Delanoë en 2005, Robert Cantarella et Frédéric Fisbach, s’attache tout particulièrement à faire de la singularité des langages artistiques présents au 104, le lieu d’une expérience ancrée dans le quotidien.

Sommaire

[modifier] Historique et organisation architecturale

En 1874, le Service municipal des pompes funèbres s’installe au 104 de l’ancienne rue des Vertus (renommée Rue_d'Aubervilliers ), à la place d’un abattoir. Il dispose, au 138, d’une annexe abritant la menuiserie.

Sur cette parcelle de 26 000 m2, les architectes Delebarre de Bay et Godon ont conçu un bâtiment dans la tradition de l’architecture industrielle, avec deux halles dotées de verrières, des quais de déchargement, des cours anglaises, des écuries, des caves. L’ensemble a été inscrit à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1997. Le lieu possède une forte charge symbolique. Sa théâtralité se traduit par une alternance de petites cours et de longues halles suivant un axe visuel qui traversait autrefois la parcelle d’une extrémité à l’autre. Le caractère fermé des façades sur les rues Curial et d’Aubervilliers renforce la sensation, une fois à l’intérieur du lieu, d’un dehors qui s’efface.

Suite à la fin du monopole municipal en 1993, l'activité a décliné pour disparaître en 1997. Le maire de Paris a décidé de protéger et de réhabiliter l’ensemble architectural du 104, rue d’Aubervilliers en l’inscrivant dans une démarche de renouvellement urbain.

En 2003, après avoir lancé une procédure de marchés de définition simultanés mettant en concurrence trois agences d’architecture, la Ville de Paris a confié la maîtrise d’œuvre des travaux de réhabilitation à l’Atelier Novembre, dont le projet préserve l’authenticité du site. «  Habituée à travailler sur des projets de réhabilitation dans le champ culturel, cette équipe a proposé un projet ouvert sur la Ville, mettant en valeur la transversalité du site. Elle a proposé une grande souplesse dans l’utilisation des différents espaces offerts par le bâtiment, en résonance avec l’ambition du projet artistique de la Ville de Paris ». Les travaux, démarrés au printemps 2006, doivent s’achever au printemps 2008.

[modifier] Les lieux du 104

Sur 35.000 m2 de planchers, le 104 disposera de 16 plateaux de fabrication artistique de tailles variables et aux équipements modulables, dans lesquels il est prévu d’accueillir chaque année 30 à 35 projets artistiques pour des résidences temporaires de 1 à 12 mois. Des espaces mutualisés (bureaux de production, vestiaires, stockage, salles de formation...) et des régies techniques complètent l’accompagnement de la création artistique.

Deux salles de diffusion de 200 et 400 places sont situées au cœur du bâtiment. Au sous-sol, les anciennes écuries sont rénovées pour pouvoir accueillir des manifestations telles que salons, expositions, événements d’entreprise ou défilés de mode.

[modifier] Tous les arts pour chacun

Le projet de Robert Cantarella et Frédéric Fisbach consiste à inviter des artistes de toutes disciplines à venir produire des œuvres en ouvrant régulièrement au public les portes de leurs ateliers pour montrer le cheminement de l'art. Tous les jours, des rencontres, des ateliers, des impromptus seront proposés aux passants, curieux et amateurs. Quatre fois par an, tous les espaces du 104 présenteront les œuvres achevées des résidents.

[modifier] Un réseau national et international

Journées portes ouvertes du chantier, le 29/12/2007
Journées portes ouvertes du chantier, le 29/12/2007

Le 104 s'inscrit dans un réseau de lieux d’art européens réfléchissant aux mêmes problématiques. À Berlin, Sasha Walz et Jochen Sandig pour la danse, Folkert Uhde pour la musique, viennent d’ouvrir le RadialSystem dans un ancien transformateur électrique situé au bord de la Spree. À Rome, en 2008, Zone Attive aménage dans les anciens abattoirs de la ville un complexe de 10 000 m2 dédié à l’innovation dans les arts. À Madrid, le Matadero se situe aussi dans les anciens abattoirs, fleuron de l’architecture industrielle, et s’étend sur 148 000 m2. Tous ces lieux sont créés sur des bases similaires au 104 : ils croisent les arts et se soucient de transmission. Ces nouveaux sites d’art s’attachent, ensemble, à repenser la place de l’artiste dans la société, les conditions de production et les modes d’accès à l’art.

Un second réseau international associe des lieux aux méthodes pédagogiques et approches culturelles différentes. Son premier partenaire : le CalArts de Los Angeles, école pluridisciplinaire de référence aux États-Unis, a formé quelques-uns des plus grands artistes actuels de la musique contemporaine, des arts plastiques et de la photographie.

[modifier] Le projet économique

Le 104 est un lieu où art et commerce se cotoîeront et s'enrichiront. Un restaurant et un café assureront la convivialité de cet équipement, des commerces de proximité s'implanteront peut-être.


Des entreprises utiliseront le 104 pour y tenir des congrès, salons, évènements, pour y présenter de nouveaux produits.

Une pépinière d’entreprises culturelles accueillera, pour deux à quatre ans, une dizaine de jeunes sociétés choisies par la direction du 104 (et il est évident que des artistes savent évaluer un projet économique) pour la qualité de leur projet et les synergies possibles avec les artistes résidents et les équipements du site. Ces sociétés bénéficieront d’un accompagnement professionnel pour le développement de leurs activités.

[modifier] Un projet social

Le projet du 104 a aussi un projet social . Ce quartier parisien au fort taux de chômage et d'échec scolaire, permet d'associer dès l'origine la recherche d'une démocratisation de l'accès à l'art et d'un développement économique. Un équipement de proximité permettra aux habitants du quartier de mener à bien leurs pratiques artistiques en complicité avec les artistes invités. Une structure d'insertion fournira à un public en décrochage des emplois temporaires et une professionnalisation. L'art, au même titre que le travail ou le logement, est un besoin pour tous auquel le 104 tentera d'apporter une réponse.
Associé à la réhabilitation profonde du quartier (Ouverture des Jardins d'Eole), l'implantation d'un équipement culturel revendique un rayonnement international qui pourra apporter une réelle plus-value sociale pour les habitants du quartier .

Dans leur éditorial diffusé dans la lettre du 104 du mois de juin 2007, suite à l'invasion du local de préfiguration par le Comité des mal logés du 19°, Robert Cantarella et Frédéric Fisbach: "Nous pensons qu’il y a urgence et nécessité à ouvrir un tel lieu dans le quartier Flandre–Aubervilliers. L’art en sortira grandi, les habitants, les parisiens, les visiteurs étrangers pourront y trouver un logement de l’esprit, du corps, des langues et des écritures. Voilà pourquoi le 104 existe avec et au milieu des habitations" (blog du 11bis).

[modifier] Le 104 en chiffres

Journées portes ouvertes du chantier, le 29/12/2007
Journées portes ouvertes du chantier, le 29/12/2007

Le 104 s’étend sur une parcelle de 15848 m². Sa surface totale est de 36800 m² dont 7300 m² de parkings et 4500 m² de traversée centrale, soit 25000 m² de surfaces exploitables.

  • 1900 m² de services et de commerces
  • un pôle évènementiel et commercial de 2500 m² qui peut se déployer sur deux niveaux.
  • dans la nef centrale, deux salles de spectacles de 200 à 400 places avec leurs foyers.
  • 4000 m² de plateaux de fabrication et de production répartis en 16 ateliers et 18 bureaux
  • une pépinière d’entreprises occupant environ 800 m².
  • un équipement de pratiques artistiques amateurs de 500 m².
  • 6 appartements allant du studio au 4 pièces.
  • plus de 1400 m² de stockage répartis sur le site.
  • un parking réservé aux professionnels de 162 places et un plateau de logistique avec une ample zone de quais de déchargement.
  • un parking public de 162 places situé à proximité
  • environ 2500 m² de locaux techniques nécessaires pour entretenir, éclairer, chauffer, climatiser et connecter le 104.
  • 200 artistes en permanence sur le lieu.
  • 60 permanents
  • jauge maximum : 5000 personnes
  • 110 millions d'euros d'investissement 100 % financé par la Ville de Paris
  • 12 millions d'euros de fonctionnement annuel, dont au minimum 8 millions financés par la Ville de Paris
  • 35000 m² ouverts au publics dont 500 m² dédiés à "un travail en lien avec le quartier"...

[modifier] Liens externes