Cendre

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Cendre (homonymie).

Les cendres sont les résidus de combustion ou incinération de matières organiques, et par extension de produits tels que le charbon, la lignite ou divers déchets brûlés dans les incinérateurs, en plein air ou dans les cheminées ou fours. Les cendres volcaniques, "naturelles" sont réputées fertiles pour l'agriculture.

Sommaire

[modifier] Utilisations

On a utilisé les cendres comme engrais ou amendement pour leur richesse en certains minéraux, principalement du potassium (K), du sodium (Na), du calcium (Ca) et du phosphore (P). Certaines cendres ont été dans le passé utilisées pour fabriquer une sorte de savon. Leur couleur noire et leur teneur en sels et parfois en scories les a longtemps fait utiliser contre le verglas jusqu'à ce que le sel soit facilement disponible.
On utilise les cendres de combustion des centrales électrique thermiques dans la fabrication des bétons ou dans le traitement des graves, comme substitution partielle du ciment dans les bétons, avec ajout de Chaux comme liant hydraulique des graves.

[modifier] Facteur de pollution

Les cendres d'incinération sont moins polluées que les refioms théoriquement envoyés en décharge, mais elles contiennent néanmoins des métaux lourds qui étaient présents dans le bois ou les déchets brûlés, diverses substances chimiques imbrûlées et aussi des polluants qui se sont formés par recomposition lors de l'incinération. Lors des épisodes de dysfonctionnement d'incinérateurs, la qualité des cendres peut fortement se dégrader.

En France où les incinérateurs sont suivis par les DRIRE et l'ADEME, le 5 avril 2000, le Centre national d'information indépendante sur les déchets (CNIID) a alerté sur un rapport du ministère de l'Environnement de 1997 reconnaissant une contamination des cendres d'incinérateurs par les dioxines.
Depuis quelques décennies, les cendres d'incinérateurs ou de crassiers de centrales thermiques alimentent des polémiques parfois vives, notamment en raison de leurs teneurs en métaux lourds et dioxines. Selon l'ONG environnementale Greenpeace, Un incinérateur commercial, aux normes, de taille moyenne brûle 32 000 tonnes de déchets, dont certains contiennent inévitablement du plomb, du cadmium, de l'arsenic, du mercure et du chrome, émettant (vers l'an 2000) 92 tonnes de métaux dans l'air par an et produisant environ 304 tonnes/an de cendres et d'effluents liquides.
En France toujours, où l'incinération a été très développée, une circulaire de mai 1994 interdit leur utilisation « à moins de 30 m d'un cours d'eau », mais les cendres sont depuis cette date considérées comme globalement "valorisables" en travaux routiers ailleurs. Le décret n'imposant par ailleurs pas de précaution particulière aux engins de chantier. La couche de bitume est sensée limiter le risque de lixiviation, mais de nombreuses routes sont périodiquement inondées ou en contact avec le plafond de la nappe phréatique. C'est pourquoi le CNIID a par exemple reproché à l'incinérateur de Tronville d'avoir fourni de grandes quantités de cendres issus de déchets ménagers et hospitaliers à un « chantier-pilote » qui a ainsi contaminé des chemins forestiers. De même en Bretagne, l'incinérateur de Pluzunet a offert ses cendres à des agriculteurs. Selon l'Observatoire régional des déchets d'Ile-de-France (Ordif) cette région a produit plusieurs centaines de milliers de tonnes de cendres, dont la majeure partie a été "recyclée" en fond de couche routière. Certains incinérateurs comme celui de Sète avaient à cette époque accumulé d'énormes crassiers de cendres dont une partie s'envole au vent ou est lessivée par les pluies.

[modifier] Incinération et santé

Des études disponibles, il ressort pour l'incinération, qui est le domaine le plus étudié, que les enjeux sont liés aux émissions atmosphériques et semblent concerner essentiellement les riverains et les populations générales, avec des pathologies telles que certains cancers ou troubles de la reproduction. Les niveaux de risques apparaissent très liés aux niveaux de performances (émissions de métaux lourds et de substances organiques) et très faibles pour les installations récentes.

D'une façon générale, les divers éléments issus des travaux scientifiques ne sont pas de nature à remettre en cause le bien-fondé de l'incinération comme outil de gestion efficace des déchets dans le cadre réglementaire désormais en vigueur et en complément des dispositifs de prévention de valorisation et de stockage, également indispensables. Il convient néanmoins de poursuivre les travaux d'acquisition de connaissances sur les impacts des différentes filières et de contribuer à ce que les connaissances acquises soient partagées et utilisées de façon rigoureuse, pertinente et non simpliste dans les décisions locales.

[modifier] Cultures et religions

Dans les pays où la crémation des cadavres est pratiquée, divers rituels concernent les cendres des défunts, qui dans certaines tribus étaient par exemple pour parties mangées par la famille. S'enduire les cheveux ou la peau de cendres en signe de deuil ou pour d'autres région semble avoir été un rituel commun. Les catholiques connaissent encore le mercredi des cendres

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes


wikt:

Voir « cendres » sur le Wiktionnaire.