Carpe diem

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La maxime carpe diem est fréquente sur les cadrans solaires.
La maxime carpe diem est fréquente sur les cadrans solaires.

Carpe diem (quam minimum credula postero) est une locution latine extraite d'un poème de Horace qui est habituellement traduite par « Cueille le jour présent, en te fiant le moins possible au lendemain ».

Sommaire

[modifier] Interprétation

Littéralement, cette phrase signifie « Cueille le jour et sois le moins confiant possible de l'avenir ». Elle est tirée de vers latins du poète Horace, intéressé par l'épicurisme et le stoïcisme (dans ses Odes, I, 11, 8 « À Leuconoé »). Elle résume le poème qui le précède et dans lequel Horace cherche à persuader Leuconoé de profiter du moment présent et d'en tirer tous les bénéfices, sans s'inquiéter ni du jour ni de l'heure de sa mort.

Rendu célèbre auprès du grand public depuis l'Antiquité, l'extrait Carpe diem fait l'objet d'une mauvaise interprétation : traduit par « Profite du jour présent » (alors que les deux mots signifient « cueille le jour »), et compris comme une incitation à l'hédonisme le plus fort, peut-être le plus aveugle, il perd tout rapport avec le texte original, qui, au contraire, incite à bien savourer le présent (sans toutefois récuser toute discipline de vie) dans l'idée que le futur est incertain et que tout est appelé à disparaître.

C'est donc un hédonisme d'ascèse, une recherche de plaisir ordonnée, raisonnée, qui doit éviter tout déplaisir et toute suprématie du plaisir. C'est un hédonisme a minima : c'est un épicurisme (Horace faisait partie de ces épicuriens de l'ère romaine).

[modifier] Symbolique

On peut rapprocher ce vers, devenu une maxime, de ces mots tirés du même poème : Spatio brevi / Spem longam reseces, soit « Ôte le long espoir à tes jours comptés » (littéralement « Retranche l'espoir durable au bref laps de temps »).

La rose, fleur rapidement fanée et qu'il faut cueillir dès sa floraison, est devenue une métaphore canonique de la brièveté de l'existence humaine dans la poésie française du XVIe siècle, en particulier avec les poètes de la Pléiade. Ronsard écrit ainsi : « Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie » dans ses Sonnets pour Hélène. Le même thème sera repris au XVIIe siècle par les poètes anglais Robert Herrick et Andrew Marvell.


[modifier] Postérité

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Carpe diem.