Carmel de Pontoise

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Le Carmel de Pontoise, placé sous le vocable de Saint Joseph, a été fondé en 1605. C'est le plus ancien Carmel en activité en France.

[modifier] Histoire

Pontoise est le deuxième Carmel thérésien fondé en France, après Paris. En 1605, le monastère est dirigé par une religieuse espagnole, Anne de Saint-Barthélémy, compagne de Sainte Thérèse d'Avila. La première communauté vit provisoirement dans plusieurs maisons de la rue du Soleil (actuelle rue Marcel-Rousier). Mais en raison de problèmes d'eau remettant en cause la très stricte clôture, les sœurs envisagent rapidement l'installation du monastère en bas de la ville.

Eglise du Carmel de Pontoise, consacrée le 12 avril 1610
Eglise du Carmel de Pontoise, consacrée le 12 avril 1610

Grâce à l'action de Michel de Marillac, Garde des Sceaux, et de Mère Acarie, en religion Sœur Marie de l'Incarnation, fondatrice de l'ordre en France, les Carmélites de Pontoise peuvent s'établir dès 1610 dans les bâtiments toujours visibles de nos jours, rue Pierre-Butin. C'est au Carmel de Pontoise que Sœur Marie de l'Incarnation décide de se retirer, en décembre 1616. Elle s'y éteint en 1618, en odeur de sainteté. Un mausolée est commandé en 1626 à Francesco Bordoni (1580-1654).

Le rayonnement exceptionnel que le Carmel de Pontoise exerce sur les autres communautés et la réforme catholique en France doit beaucoup à l'action de ses prieures, notamment Jeanne de Jésus, la sœur du Chancelier Séguier. Le monastère bénéficie également de la protection de Marie de Médicis et d'Anne d'Autriche qui rend plusieurs visites aux Carmélites de Pontoise, accompagnée du jeune Louis XIV.

Durant la Révolution, les biens du monastère sont sécularisés : terres, moulins et maisons sont vendus en 1791 et 1792. L'expulsion des Carmélites a lieu en septembre 1792. Afin d'éviter une profanation du mausolée de Mère Acarie, les religieuses aidées par le comte de Monthiers font déposer les reliques dans la chapelle du château de Nucourt. Les bâtiments du Carmel connaissent alors diverses affectations (prison, grenier à blé, armurerie, manufacture de tissage et de teinturerie). Quelques religieuses y reviennent à partir de 1805. En 1818, les bâtiments sont rachetés par la Ville de Pontoise. Ils sont revendus aux Carmélites de Versailles en 1820. Elles y rétablissent la vie conventuelle en septembre 1821. Les reliques de la bienheureuse Sœur Marie de l'Incarnation sont restituées au Carmel le 7 mai 1822.

Les Carmélites sont à nouveau menacées d'expulsion en 1901 et 1936. A ce jour, la communauté comprend une douzaine de religieuses.

Le Carmel de Pontoise est inscrit depuis 1986 à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Y sont conservées de nombreuses œuvres d'art.

[modifier] Bibliographie

  • Jean-Dominique Mellot, Histoire du Carmel de Pontoise, tome I (1605-1792), Desclée de Brouwer, 1994
  • Jean-Dominique Mellot, Antoine Guise, Frédéric Gugelot, Histoire du Carmel de Pontoise, tome II (1792-1960), Desclée de Brouwer, 2005

[modifier] Liens externes