Cahiers du chemin

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Revue des éditions Gallimard fondée et dirigée par Georges Lambrichs en 1967. La revue s'est arrêtée en 1977 à son trentième numéro.

[modifier] Poétique du chemin

Cette revue vient accompagner la collection "Le Chemin" dirigée par Georges Lambrichs qui parlera de "collection-revue"[1]. On peut dire que Georges Lambrichs a toujours privilégié la recherche sur la tactique, inversement à ce que Henri Meschonnic signalait à propos de Tel Quel, revue contemporaine des Cahiers du chemin: " privilège de la tactique sur la recherche"[2]. de ce point de vue, il y a à réhabiliter une revue qui a fait sa place à de grands singuliers qui tous ne voulaient pas que la littérature enferme au moment même où l'avant-gardisme se trouve justifié par le structuralisme allié au marxisme et au lacanisme quand ce ne sera pas au maoïsme... Aussi, cette revue a-t-elle permis à de nombreux auteurs depuis lors confirmés de faire leurs premiers pas en toute liberté et surtout d'être accompagnés et de tisser des liens à l'occasion des "déjeuners du Chemin" qu'organisaient Georges Lambrichs et sa femme Gilberte le mercredi. Ce sont donc trente numéros à raison de trois par an qui se présentent successivement pour les quinze premiers numéros dans un petit format (18,5x9,5) d’octobre 1967 à avril 1972 puis, pour des raisons commerciales (visibilité en librairie), dans un format carré plus grand ensuite. La revue a peu varié ses dispositifs éditoriaux si l’on excepte la rubrique « Les hommes de parole » présente dans les trois premiers numéros, qui disparaît pour laisser place à partir du n° 10 à la rubrique critique « Autrement dit » avec des notes de lecture souvent longues. Donc pour les 20 numéros suivants, un dispositif en deux temps : des textes puis des critiques. Dispositif qui reprend au fond celui de la NRF si ce n’est celui de toute bonne revue littéraire associant écritures nouvelles et lectures à vif. L'attention au langage toujours décisive n'y épouse pas les modes de l'époque et la critique littéraire s'y refuse à la soumission à des principes supérieurs autres que ceux de l'expérience personnelle souvent engagée dans l'amitié et la relation avec les grands singuliers du passé (Jean Paulhan et de grands anciens tel Catulle que fait résonner Jude Stefan dans le n° 10 de la revue).

Quelques-uns des auteurs de la revue: Jean-Marie Gustave Le Clézio, Michel Butor, Georges Perros, Jude Stefan, Gérard Macé, Michel Deguy, Jean Roudaut, Jacques Borel, Jean-Loup Trassard, Ludovic Janvier, Henri Meschonnic, Jean Roudault, Michel Chaillou, Pierre Pachet, Pierre Lepère, Jacques Réda, Pierre Guyotat...

[modifier] Références

  • Gilberte Lambrichs, "Le Chemin de Georges Lambrichs" dans La Revue des revues, n° 32, 2002.
  • Manon Peyrat, "Le Chemin dans le paysage littéraire français des années 1960",sur Fabula [www.fabula.org/actualites/article13945.php]
  • Michel Chaillou, L'écoute intérieure, Neuf entretiens sur la littérature avec Jean Védrines, Fayard, 2007, p. 150, 151, 209, 243, 246-247, 284-285, 287-290.