Caducée
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Le caducée[1] est un attribut divin dans la mythologie grecque. Il en existe deux types : le caducée d'Hermès (appelé aussi « caducée de Mercure ») et celui d’Asclépios.
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[modifier] Caducée d'Hermès
Le caducée d'Hermès (en grec ancien, κηρύκειον / kêrúkeion, « sceptre du héraut » ou ῥάϐδος / rhábdos, « bâton ») est composé d'un bâton surmonté de deux ailes, autour duquel s'enroulent deux serpents qui se font face à son sommet.
Apollon échangea avec Hermès sa baguette d'or contre une lyre. Selon Hygin, lorsque Hermès voulut séparer deux serpents en lutte, ceux-ci s'enroulèrent autour de la baguette.
Ce caducée est le sceptre porté par les hérauts, qui rend leur personne inviolable. À l'origine, il est simplement en olivier, encore avec ses branches. Par la suite, les branches sont enroulées autour du bâton pour figurer des serpents.
Il reste aujourd'hui encore un symbole du commerce comme de l'éloquence (il figure notamment sur la tribune de l'Assemblée nationale). Alors que le caducée d'Asclépios est un symbole de la médecine en Europe, celui d'Hermès représente la médecine en Amérique.
[modifier] Caducée d'Asclépios
Le caducée d'Asclépios (ou d'Esculape) est un bâton court le long duquel s'enroule un serpent ; plus tard, ce bâton fut surmonté du miroir de la prudence. À l'origine, dans la mythologie grecque, ce serait Asclépios qui, en renversant une goutte de sang sur le sol, aurait donné naissance à ce serpent.
[modifier] Symbole médical en France
En France, le caducée de la médecine est composé d'un bâton surmonté du miroir de la prudence, autour duquel s'enroule un unique serpent (dessiné en rouge sur fond blanc).
Dans le caducée de la pharmacie, le bâton est surmonté de la coupe d'Hygie (fille d'Asclépios et déesse de la santé), dans laquelle le serpent crache son venin (le venin de serpent sert à la préparation de remèdes). Le caducée est une marque collective qui a été déposée par l'ordre des pharmaciens en 1968.
Le caducée d'Asclépios a été repris comme symbole par plusieurs professions médicales et paramédicales.
[modifier] Caducées dans la littérature
- Dans Les Vies des grands capitaines - Hannibal de Cornélius Népos : « Hannibal, pour indiquer clairement aux siens où se trouvait Eumène, envoie un messager dans un esquif avec le caducée. » Le caducée était un symbole de paix mais c'est aussi une allusion aux serpents venimeux utilisés pour effrayer les Pergaméniens.
- Dans le livre I des Métamorphoses d'Ovide : « Mercure met à ses pieds des ailes, dans sa puissante main le caducée qui fait naître le sommeil, et sur sa tête un casque […]. Il se sert de ce caducée, comme un berger de sa houlette, pour conduire […] un troupeau de chèvres »
- Dans la vie de Thésée de Plutarque : « Il [le héraut] accepta les couronnes ; mais, au lieu de les mettre sur sa tête, il en entoura son caducée. » [2]
- En 1631, dans Clitandre de Pierre Corneille, Pymante dit : « Mercure avec son caducée M'en fasse après ma mort l'ouverture forcée; »
- En 1652, dans le livre IV de Virgile travesti de Paul Scarron : « le Dieu porte-caducée » désigne Mercure, et avant :
- « Et puis il prit son caducée :
- C'est un verge entrelacée
- D'une couple de beaux serpents,
- Entortillés, et non rampants. »
- Dans L’Éléphant et le Singe de Jupiter dans les Fables (1668-1694) de Jean de La Fontaine, le singe de Jupiter porte un caducée.
- Dans Le Chant de l’arène (1819-1827) dans Odes et Ballades de Victor Hugo :
- « Une chlamyde éblouissante
- De Sydon, qui, riche et puissante,
- Joint le caducée au trident. »
- En 1829, dans l'Hymne au Christ des Harmonies poétiques et religieuses d'Alphonse de Lamartine : « Comme des dieux menteurs disparus à ta voix, De ces porteurs de foudre ou du vil caducée, »
- Dans La Maison du berger I chapitre des Destinées (1864) d'Alfred de Vigny : « Béni soit le Commerce au hardi caducée … »
[modifier] Divers
Le caducée est aussi présent dans la norme unicode au point U+2624 (« ☤ »).
[modifier] Notes
- ↑ (fr) Définitions lexicographiques et étymologiques de caducée du CNRTL.
- ↑ Référence:Vies parallèles (Plutarque), vie de Thésée