Cadouin

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Vue de l'abbaye de Cadouin depuis l'est
Vue de l'abbaye de Cadouin depuis l'est

Cadouin (en occitan : Cadonh) est une ancienne commune de France située dans le sud du département de la Dordogne, en région Aquitaine.

Le village de Cadouin, pourtant chef-lieu de canton, est en déclin démographique continu depuis le dernier tiers du XIXe siècle (voir tableau).

Recensements de la commune de Cadouin
Année 1866 1891 1901 1921 1936
Population 692 649 526 468 453

En 1974, Cadouin s'est associée à trois autres communes : Paleyrac, Le Buisson-Cussac et Urval, sous le nouveau nom de Le Buisson-de-Cadouin.

[modifier] Abbaye de Cadouin

L'ermite Géraud de Salles fonde un établissement de moines dans un vallon à l'écart de la vallée de la Dordogne en 1115. Cet établissement rejoint l'Ordre de Cîteaux en 1119. L'abbatiale fut dédicacée en 1154. Probablement entre 1201 et 1215 (date de la première mention du Suaire dans un acte de Simon IV de Montfort), l'abbaye entre en possession du « Suaire du Christ » et le conserve durant plusieurs siècles. Cette relique insigne vaut à l'abbaye de devenir un grand lieu de pèlerinage sur le chemin de Compostelle.

Ce pèlerinage décline pendant les guerres de religion, mais est relancé en 1644, par la publication d'un procès-verbal d'authenticité de Mgr de Lingendes. Les abbés Louis d'Arodes (1660-1666) et Pierre Mary (1666-1696) profitent de cette embellie, avant un déclin qui dure jusqu'à la Révolution et la dispersion des moines.

Le Saint-Suaire est sauvé de l'incendie par le maire, qui le cache chez lui sous son plancher, jusqu'à ce qu'il puisse être rendu au culte le 8 septembre 1797. Cependant, il ne fait l'objet que d'un pèlerinage paroissial jusqu'à ce que Mgr Dabert, évêque de Périgueux, le relance en 1866, regain de ferveur qui dure jusqu'à 1934.

À cette date, une historien jésuite démontre l'inauthenticité de l'objet du fait de la présence de bandes décoratives. Il y relève également une inscription en coufique, style d'écriture de l'alphabet arabe. Ouvert par la "fatiha", la profession de foi islamique, le texte indique ensuite que le voile fut tissé pour Al-Musta'li, calife de l'Égypte fatimide de la fin du XIe siècle. Dès le lendemain de la publication de cette information, l'évêque de Périgueux annula le pèlerinage à Cadouin, qui perdit là une grande partie de ses revenus.

Habituellement visible dans le cloître de l'abbaye, le suaire est parti en restauration à Périgueux en juillet 2005. Un fac-similé sera bientôt présenté au public.

[modifier] Bibliographie

  • Delluc B. et G., 1983 : Le suaire de Cadouin : une toile brodée, Bull. de la Soc. hist. et arch. du Périgord, 110, p. 162-179, 10 fig.
  • Delluc B. et G., 1990 : Cadouin. Une aventure cistercienne en Périgord, PLB Editeur, Le Bugue, 167 p., nombreuses ill. in et h.t., cartes, plans et coupes (nouvelle édition revue et augmentée.
  • Delluc B. et G., 1998 : L'archéologie cistercienne de Cadouin, Bull. de la Soc. hist. et arch. du Périgord, 125, p. 383-405, ill. et plan.
  • Delluc, B et G., 2008 : Visiter l'abbaye de Cadouin, Sud Ouest, 32 p., nombreuses ill. (nouvelle édition revue)
  • Delluc B. et G., 2001 : Le Suaire de Cadouin et son frère le voile de sainte Anne d’Apt (Vaucluse). Deux pièces exceptionnelles d’archéologie textile, Bull. de la Soc. hist. et arch. du Périgord, 128, p. 607-626, ill.

[modifier] Lien externe

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