Bulu (langue)

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Le Bulu (prononcer « boulou ») est une langue africaine, parlée principalement au Cameroun par 800 000 locuteurs, dont 200 000 personnes dont c'est la langue maternelle. Ebolowa et Sangmelima sont les deux principales villes où l'on parle le Bulu. Cette langue de la famille des langues Béti-Bantou s'apparente de près au Ntumu et à l'Ewondo. Les bulus est aussi le nom que porte l'ethnie qui parle cette langue.

Plus généralement, les betis peuvent être regroupés en quatre ethnies principales au Cameroun :

  • les Etons au nord de Yaoundé
  • les Ewondos dans la région de Yaoundé
  • les Bulus dans la province du sud
  • les Fangs (Ntumu, Mvai, Okak, Méké, Nzaman et Betsi)

La langue bulu a été codifiée par les premiers missionnaires presbytériens arrivés au Cameroun. Ils en on fait une langue d'enseignement de la doctrine protestante à l'époque coloniale. Cette langue possède un dictionnaire (français bulu/bulu français) dont l'un des auteurs est Moïse Eyinga. Le premier roman écrit en bulu est Nnanga Kôn.

L'alphabet bulu comprend 25 lettres: a, b, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, ñ, o, ô, p, r, s, t, u, v, w, y, z.

Sur le plan phonétique, ces lettres se prononcent de la manière suivante.

Pour les voyelles : « a » comme dans table, bas, as... « e » comme dans meuble, gueule, peul... « i » comme dans image, bile, cil... « o » comme dans homme, or, fort... « ô » comme dans paume, hôte, hôpital... « u » comme dans ou, boule, hibou...

Le son « u » tel que dans mule, humus, bulle... n'existe pas en bulu. La voyelle « e » ne prend que les accents aigu « é » et grave « è ». L'accent circonflexe « ê » est inexistant.

Il existe des associations de voyelles qui produisent des sons rendus différemment en français, notamment :

  • « aé » qui se lit « ail » quand elle est placée en fin de mot. Exemple, ésaé (le travail).
  • « oé » qui se lit « oy » comme dans boy quand il est placé en fin de mot. Exemple : foé (la nouvelle), boé (pourrir).
  • « ôé » qui est une variante de « oé » mais avec le son « ô ». Exemple : bôé (casser), mvôé (ami)

Pour les consonnes, elles sont rendues de la même façon qu'en français à l'exception de :

  • « g » qui ne prend jamais la consonance « j » comme dans mange mais se prononce toujours « gue » comme dans mangue ;
  • « h » qui se prononce toujours « heu » comme dans homme (le son « ch » comme dans chien n'existe pas en bulu) ;
  • « j » qui se prononce « dje » ;
  • « ñ » qui se prononce « ng » comme dans étang, gang..., à ne pas confondre avec le « ñ » espagnol qui est rendu en bulu par le son « nye » comme dans montagne ;
  • « s » qui se prononce toujours « se » comme dans ce, sot, sale qu'il soit au début, au milieu ou à la fin d'un mot ;
  • « z » qui se prononce toujours « ze » comme dans zèle, base..., il remplace le s en milieu de mot pour ce son.

Il existe des associations de consonnes particulières à la langue bulu : gbw, ngbw, kpw, nkpw.

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