Bois des Caures

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Le bois des Caures se trouve au nord-est de Verdun, il est le site d'une bataille en février 1916.

[modifier] La bataille

Le 21 février à 7 heures du matin, le bois des Caures était défendu par le 56e bataillon de chasseurs à pied et le 59e bataillon de chasseurs à pied - soit 1 200 hommes, sous le commandement du colonel Émile Driant. La 21e division Allemande l'attaqua avec l'équivalent de quatre régiments - 12 bataillons d'infanterie, soutenus par 40 batteries d'artillerie lourde, sept batteries de campagne et 50 Minenwerfer (mortier de tranchée), ont déversé un total estimé à 80 000 obus sur le bois - soit un secteur qui ne fait que 1300 mètres sur 800. On ne saura jamais avec certitude combien de défenseurs ont survécu à cet ouragan d'acier, mais lorsque le bombardement cesse, à 4 heures de l'après-midi, une poignée de fantassins émerge de ses abris et s'apprête à combattre. Ils ont les yeux rougis, les explosions les ont rendus sourd, beaucoup sont blessés ; la plupart de leurs mitrailleuses sont hors d'usage, certains n'ont plus que des grenades et leur baïonnette. Alors que les canons continuent à pilonner la zone située derrière le bois, les colonnes d'assaut allemandes, lance-flammes en tête, entreprennent leur progression parmi les souches lacérées du bois des Caures. Ce sont des éléments de la 42e brigade de la 21e division, emmenés par cinq détachements de pionniers et des équipes de lance-flammes. Le jour baissait et il commençait à neiger. Pas plus d'un quart des chasseurs avaient survécu au bombardement, mais ils s'accrochèrent au terrain et contre-attaquèrent même pendant la nuit pour reprendre un poste perdu. Le sergent Léger et cinq chasseurs tirent jusqu'à ce qu'ils n'aient plus de munitions ; Léger parvient encore à épuiser son stock de 40 grenades à main avant d'être blessé et de perdre conscience. Non loin de là, le sergent Legrand et six chasseurs n'ont plus que deux fusils en état de tirer, mais ils se battent jusqu'à la mort. Il n'y aura qu'un seul survivant, le caporal Hutin, qui est blessé et capturé (tragiquement, Hutin sera déporté et exécuté en 1944 pour ses activités dans la Résistance). Le 22 février, les Allemands bombardèrent à nouveau la position, puis attaquèrent en force, emportant l'un après l'autre les postes et les abris. Driant brûla ses documents, et évacua son poste de commandement. Il fut tué peu après. Les chasseurs avaient perdu 90 pour 100 de leurs effectifs, mais leur résistance avait retardé de façon décisive la progression allemande.