Betsimisaraka

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Les Betsimisaraka (ceux qui sont solidaires) forment un peuple de Madagascar, occupant la majeure partie du littoral oriental de l'île, depuis la région de Mananjary au sud jusque dans celle d'Antalaha au nord. Comme c'est aussi le cas pour les Sakalava, leurs vis-à-vis de la côte ouest, les Betsimisaraka constituent en fait un regroupement de plusieurs ethnies que seules les circonstances historiques ont unifié à l'intérieur d'une même dénomination.

Jusqu'au début du XVIIIe siècle, les peuples qui allaient constituer le noyau du groupe betsimisaraka se dénommaient respectivement, Tsikoa ou Betanimena au sud, Varimo au centre et Anteva au nord. Chacun de ces peuples possédait ses propres particularités culturelles et linguistiques et entretenait des relations conflictuelles avec ses voisins. Ces hostilités étaient constamment encouragés par les nombreux traitants européens établis dans la région pour vendre des armes et autres objets en échange surtout d'esclaves destinés aux plantations de l'extérieur. Outre la généralisation de l'insécurité, cette présence européenne fut également à l'origine de l'apparition du groupe des malato ou zana-malato (« mulâtres ») dont les membres étaient issus des unions entre les Européens et les femmes indigènes. Ratsimilaho, le fondateur du royaume betsimisaraka était l'un de ces malato, son père étant un pirate d'origine anglaise et sa mère une anteva.

Ses troupes ayant été bien équipées en armes par ses nombreux alliés européens, Ratsimilaho réussit vers 1710 à s'imposer à la tête des peuples du nord après avoir repoussé une invasion conjointe des Tsikoa et des Anteva, conduite par le puissant roi Ramanano. Poursuivant ensuite la guerre, tout en menant une habile politique d'union avec différents partenaires, il finit par soumettre sous son autorité la majeure partie du littoral oriental dont il regroupa les peuples à l'intérieur d'une grande confédération dénommée betsimisaraka (lit. « les nombreux qui ne se séparent pas »).

Après cependant la disparition de Ratsimilaho au milieu du XVIIIe siècle, son royaume à l'unité finalement bien factice retrouva peu à peu son état de morcellement entre les différents chefs locaux, parmi lesquels les plus puissants étaient les Malato qui rivalisaient entre eux. Ceci explique la facilité de la conquête de la région par les armées de Radama à partir de 1817. Depuis lors, jusqu'au moment de la colonisation française, les Merina réussirent à y maintenir leur autorité.

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