Benoît IX

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Benoît.
Benoît IX
Pape de l’Église catholique romaine
Image du pape Benoît IX
'
[[|100px|Armoiries pontificales de Benoît IX]]
Nom de naissance Théophylacte de Tusculum
Naissance vers 1012
Latium
Élection
au pontificat
1. 21 octobre 1032
2. 10 mars 1045
3. 8 novembre 1047
Intronisation:
Fin du
pontificat :
1. septembre 1044
2. 1er mai 1045
3. 16 juillet 1048
Prédécesseur : 1. Jean XIX
2. Sylvestre III
3. Clément II
Successeur : 1. Sylvestre III
2. Grégoire VI
3. Damase II
{{{note}}}
Antipape : {{{antipape}}}
Listes des papes: chronologie · alphabétique
Projets Catholicisme et Cliopédia · Modèle

Benoît IX (Théophylacte de Tusculum), né dans le Latium vers 1012, mort à Grottaferrata entre le 18 septembre 1055 et le 9 janvier 1056, pape à trois reprises :

Soit une durée totale de 12 ans

Sommaire

[modifier] Premier pontificat

Il est le fils d'Albéric III, l'influent comte de Tusculum, et le neveu des papes Benoît VIII et Jean XIX, lesquels étaient frères. À la mort de ce dernier, Albéric fait élire son fils pape. Laïc, Théophylacte est également très jeune. Raoul Glaber (Histoires, IV, 5) affirme qu'il avait 12 ans lorsqu'il est monté sur le trône pontifical. Certains historiens contemporains doutent de la vraisemblance de cette affirmation, mais le célèbre Mgr Duchesne, directeur de l'Ecole française de Rome, confirme le fait dans son très érudit ouvrage « Les premiers temps de l'Etat pontifical » (p. 305-324: « La maison de Théophylacte »). Quoiqu'il en soit, il est certain qu'avec son lointain parent Jean XII, pape à 16 ans, Benoît IX est l'un des plus jeunes papes de l'histoire. Il est couronné dès le lendemain de son élection.

Benoît continue la politique d'apaisement ébauchée par son prédecesseur vis-à-vis de la noblesse : son père se retire partiellement de la vie politique, peu à peu remplacé par son frère, Grégoire II. Les contacts avec l'Empereur ne commencent pas avant la décision de Conrad II le Salique, en 1037, de déposer Aribert, archevêque de Milan. Contrairement aux espoirs impériaux, Benoît n'approuve pas immédiatement cette décision, mais attend l'année suivante pour excommunier Aribert, comme demandé. Il fait également preuve de son indépendance en cassant en 1044 la décision imposée par Conrad II à Jean XIX au sujet du patriarcat d'Aquilée.

En matière ecclésiastique, Benoît IX soutient les ordres monastiques contre les ordinaires. Sur l'initiative de Pierre Damien, il dépose deux évêques considérés comme simoniaques. Il canonise Siméon de Syracuse, mort en ermite à Trèves.

[modifier] Deuxième pontificat

En septembre 1044, une émeute contre le clan Tusculanum, menée par les Stephani — une branche des puissants Crescentii, rivaux des Tusculani — le force à fuir Rome. Poussés par les Stephani, les Romains élisent Jean, évêque de Sabina en janvier 1045 au terme d'une lutte féroce. Il est intronisé le 13 ou 20 janvier 1045 sous le nom de Sylvestre III.

Benoît IX réagit par une excommunication immédiate. Trois mois plus tard, il parvient à prendre Rome et retrouve le trône pontifical le 10 mars. Il devient alors un simple pion dans l'échiquier politique romain, où s'affrontent les grands clans familiaux. Le 1er mai 1045, il se démet en faveur de son oncle, Jean Gratien, qui est élu sous le nom de Grégoire VI. De larges sommes sont échangées à cette occasion, sous le prétexte de dédommager le clan Tusculum. Benoît IX se retire sur ses terres familiales et ne paraît plus en public.

[modifier] Troisième pontificat

En 1046, l'empereur germanique Henri III, appelé à mettre fin à l'anarchie, se rend en Italie. Grégoire VI convoque le concile de Sutri. Sylvestre III est condamné mais Grégoire VI ne peut pas nier qu'il a acquis sa tiare par simonie : il se voit contraint d'abdiquer.

Sous la pression d'Henri III, le concile élit pape, en décembre 1046, Suidger, évêque de Bamberg, qui prend le nom de Clément II. Ce dernier meurt moins d'un an plus tard, le 9 octobre 1047. Les Tusculani profitent de l'occasion pour réinstaurer Benoît IX sur le trône de Pierre.

Il accède ainsi une troisième fois au siège pontifical, du 8 novembre 1047 au 17 juillet 1048. Un parti romain proteste auprès de l'Empereur, qui se prononce contre Benoît IX et fait élire à la fin de 1047 le Bavarois Poppo de Brixen, qui prend le nom de Damase II. Ce dernier ne sera pape que 23 jours : il meurt à Palestrina de la malaria.

Cependant, Benoît IX a pris la fuite après qu'Henri III a envoyé à Rome le marquis Boniface de Canossa. Celui-ci fait alors élire Léon IX. Avec l'aide de l'Empereur, le nouveau pape combat les Tusculani et ravage leurs fiefs. Refusant de répondre aux accusations de simonie pesant contre lui, Benoît IX est excommunié, de même que ses proches.

À la mort de Léon IX, en avril 1054, Benoît IX tente une nouvelle fois de monter sur le trône pontifical, en vain. Après cet ultime échec, il se retire dans le monastère de Grottaferrata, qui appartient à la sphère d'influence des Tusculani. Il y meurt entre le 18 septembre 1055 et le 9 janvier 1056, et est inhumé dans l'église abbatiale.

Des sources postérieures dépeignent Benoît IX comme un homme de mœurs dissolues. Cependant, selon Luc, quatrième abbé de Grottaferrata, il aurait fait pénitence sur la fin de ses jours et se serait fait moine. Cette dernière affirmation n'a aucun fondement réel.

[modifier] Bibliographie

  1. K.-J. Herrmann, q.v., Dictionnaire historique de la papauté, s. dir. Philippe Levillain, Fayard, Paris, 2003 (ISBN 2-213-618577) ;
  2. (it) A. Mathis, « Il pontefice Benedetto IX. Appunti critici di storia medievale », La Civiltà cattolica n° 66 (1915), p. 549–571 ;
  3. (it) S. Messina, Benedetto IX, pontefice romano, 1032–1048 : studio critico, Catania, 1922.

Précédé par Benoît IX Suivi par
Jean XIX
Sylvestre III
Clément II
Liste des papes
Sylvestre III
Grégoire VI
Damase II