Benjamin Bonjour

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Benjamin Bonjour, né en 1917 à Frenières, est un artiste suisse.

[modifier] Biographie

Après le décès de sa mère en 1953, il vit avec son frère, son père et ses deux sœurs à Bex. À l'âge de 2 ans, Benjamin fut victime de convulsions, peut-être symptôme d'une méningite dont il gardera des séquelles. Il marche de manière saccadée et souffre d'un handicap mental dont il se rend compte.

Né dans une famille très pauvre : son père, manœuvre, travaillera dans diverses usines à Monthey et à Bex, terminant sa carrière aux Salines de Bex; il loue en outre ses bras pour des travaux agricoles et forestiers. B.B. a connu une enfance dans des conditions matérielles très difficiles.

Benjamin devient colporteur et gagne sa vie en démarchant de village en village de menus objets : fils, lacets, aiguilles, savons, linges, tabliers, laines. Parfois pour gagner quelque argent de plus, il chante pour les malades. Dès le début des années 60 il découvre le dessin et après la mort ( en 1968) de son frère aîné qui s'en est beaucoup occupé, il abandonne progressivement son métier et vit reclus avec ses deux sœurs au premier étage d'une petite maison à Bex. Le dessin et le chant sont alors ses principales occupations, les promenades et les offices religieux, ses seules sorties.

Il commence à dessiner à l'âge de 40 ans. C'est pour occuper ses loisirs qu'on lui donne des cahiers de coloriage russes. C'est de ces cahiers que B. Bonjour reprendra plus tard une partie des thèmes répétitifs de ses dessins : oiseaux, fleurs, képis. C'est de ces cahiers aussi que viendra l'influence des architectures orthodoxes, que l'on retrouve fréquemment dans ses églises ou entassements d'églises.

Benjamin Bonjour utilise tous les supports qu'il trouve ou qu'on lui donne : papiers, cartons, prospectus publicitaires, papier d'ordinateurs, ainsi que les anciens plans de l'autoroute. Il apprécie les formats moyens et lorsque le papier est trop grand, au lieu de le découper,il exécute plusieurs dessins l'un à côté de l'autre ou l'un en dessous de l'autre. Il utilise aussi des pages de calendrier paroissiaux ou publicitaires, dessinant des séries de fleurs sur les surfaces les plus claires, n'hésitant pas à recolorier avec des tons acides et de manière forcenée les illustrations photographiques.

Si, dans les premières années il dessine facilement avec des crayons de couleur, craies grasses, néocolors et parfois stylo-bille, il finira par n'utiliser que des feutres de couleur, car d'une part ,le crayon devient trop pénible à cause de ses tremblements, d'autre part sa sœur cadette lui interdit l'usage des craies et néocolors trop salissants à ses yeux.

Il offre alors volontiers ses dessins car ceux-ci n'ont plus grande importance pour lui une fois terminés. Être exposé à la collection de l'art brut à Lausanne, au musée Lagerhaus à Saint-Gall, dans la collection de l'Aracine maintenant déposée au musée d'art moderne de Lille-Villeneuve-d'Ascq ou au musée de la Création Franche à Bègles n'a aucune importance pour lui ni pour ses sœurs. Tous trois ne retirent aucun prestige des différentes publications, cartes postales ou cartons d'invitation reproduisant des œuvres de Benjamin.

Ce n'est qu'une année avant sa mort, grâce à l'amitié et à la considération d'un ancien syndic et professeur de dessin à la retraite, que la ville de Bex organisa une petite exposition et acquit des œuvres de B. Bonjour. Ce fut la seule reconnaissance locale officielle de son œuvre.