Becquerel

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Voir « becquerel » sur le Wiktionnaire.

Le becquerel (symbole : Bq) est l'unité dérivée du Système international (SI) pour l'activité d'un radionucléide[1] et correspond à une désintégration par seconde. Elle est homogène à la seconde à la puissance moins un[1].

L'ancienne unité de radioactivité était le curie (Ci) : 1 Ci = 3,7·1010 Bq (exactement).

L'activité d'une substance est définie comme le nombre de désintégrations radioactives par seconde au sein d'une certaine quantité de matière. Elle a été nommée ainsi en hommage à Henri Becquerel.

Sommaire

[modifier] Activité d'une source

Le becquerel (sans autre unité) caractérise l'activité d'une source globale :

[modifier] Activité d'une substance

Le becquerel par gramme (ou par kilogramme) caractérise la teneur globale en éléments radioactifs. Exemples de mesures de radioactivité :

  • 0.0001 Bq / g = Radioactivité naturelle de l’eau douce.
  • 0.001 Bq / g = Limite des rejets liquides considérés comme « non contaminés » par l'Électricité de France (ÉdF).
  • 0.01 Bq / g = Radioactivité naturelle de l’eau de mer : 12 Bq/kg (aussi certaines eaux minérales).
  • 0.1 Bq / g = Radioactivité du corps humain (principalement due au potassium-40 des os).
  • 1 Bq / g = Radioactivité naturelle typique des granites : 1000 Bq/kg (due à la présence d’uranium, de l’ordre de 10 ppm). Limite inférieure des « déchets à très faible activité » pour l'ANDRA. Radioactivité typique du plâtre. Radioactivité typique des terres : 500 à 5 000 Bq/kg.
  • 10 Bq / g = Limite de rejets liquides hospitaliers (décret d’octobre 1981). Radioactivité typique des engrais phosphatés : 5 000 Bq/kg.
  • 100 Bq / g = Radioactivité naturelle des sables de Guapari – Radioactivité de cendres de charbon - Limite entre « déchets à très faible activité » et « déchets à faible activité » pour l'ANDRA - Limite réglementaire de la radioactivité imposant une déclaration d’activité pour des produits non naturels (décret du 20 juin 1966). Limite des « substances radioactives » pour le décret du 24 juin 1974.
  • 1000 Bq / g Limite réglementaire de la radioactivité des substances radioactives naturelles imposant une déclaration d’activité (décret du 20 juin 1966).
  • 10 000 Bq / g Radioactivité d’un minerai d’uranium.

On peut retenir que la radioactivité est négligeable en dessous de 1 Bq/g, de niveau « naturel » entre 1 et 1000 Bq/g, et doit être surveillée au dessus.

[modifier] Activité d'une surface

Le becquerel par mètre carré est utilisé pour caractériser les contaminations de surfaces : contact avec un fluide radioactif, ou retombées atomiques.

  • 400 Bq/m² = Limite de prise en compte contamination surfacique pour les émetteurs alpha, en-dessous de laquelle il n'est pas jugé nécessaire de faire de décontamination.
  • 4000 Bq/m² = Ordre de grandeur des retombées constatées en France suite à Tchernobyl.
  • 40 000 Bq/m² = Limite de prise en compte de contamination surfacique pour les émetteurs bêta – gamma.

[modifier] Danger représenté par une source radioactive

Le becquerel ne fait que compter un nombre d'événements par seconde, le caractère dangereux ou non de cette activité dépend de l'énergie et de la nature des particules émises.[2]

D'autre part, l'effet sur la santé dépend de la manière dont on s'expose à la source radioactive: simple exposition, inhalation, ingestion... Enfin, en cas d'inhalation ou d'ingestion, l'effet dépend de la radiotoxicité du corps, lié à la manière dont il est métabolisé.

L'effet des radiations sur le corps est mesuré par le sievert et le gray.

La dose approximativement reçue en huit heures à une distance d'un mètre d'une source ponctuelle de rayonnements gamma d'activité A Bq et d'énergie E MeV est approximativement R = 10-9 A.E (mGy).[3]

[modifier] Notes et références

  1. ab « Unités ayant des noms spéciaux », sur le site du BIPM. Consulté le 28 février 2008.
  2. Un verre de champagne a une activité de l'ordre de 10 à 100 désintégrations par seconde, mais les bulles qui explosent sont inoffensives; inversement une mitrailleuse a une "activité" de l'ordre du becquerel, mais les particules émises sont particulièrement dangereuses.
  3. Génie Atomique, tome V, p. 147 - Presses Universitaires de France 1965.