Bataille de Culloden

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Bataille de Culloden

Bataille de Culloden par David Morier
Informations générales
Date 16 avril 1746
Lieu Culloden, Écosse
Issue Victoire décisive de l'armée hanovrienne
Belligérants
Maison de Hanovre Jacobites
Commandants
Prince Guillaume Auguste, Duc de Cumberland Charles Édouard Stuart
Forces en présence
~ 8 000 ~ 5 000
Pertes
300 1 250
Seconde rébellion jacobite
Falkirk — Culloden

La bataille de Culloden (16 avril 1746) marque la fin des espoirs de restauration de la lignée des Stuart sur les trônes d'Écosse et d'Angleterre, avec la fuite du prince Bonnie Charles réduit à implorer l'aide de la jeune Flora McDonald et le début d'une intensification de la pression contre le mode de vie traditionnel des Highlanders (les clans, les tartans, même la cornemuse).

Du point de vue militaire, il s'agit d'une victoire tactique des fusiliers et des canons hanovriens, face à une armée formée pour la plupart des Highlanders écossais issue des clans fidèles à la lignée jacobite. Pour la première fois, la spontanéité de la charge furieuse sabre au clair des guerriers jacobites sera mise en échec par la rigueur et la discipline des fusiliers du duc de Cumberland.

Sommaire

[modifier] Cadre

Après avoir menacé de prendre Londres, les troupes de Bonnie reviennent en Écosse poursuivies par les armées du général George Wade (à Newcastle-upon-Tyne) et du Prince Guillaume Auguste, Duc de Cumberland, ainsi que par une grande milice formée à Londres.

Les forces jacobites atteignent Glasgow le 25 décembre. Elles s'approvisionnent et sont rejointes par quelques centaines d'hommes. Elles se heurtent aux forces du général Henry Hawley près de Falkirk et sont victorieuses. Cependant les forces hanovriennes continuent de faire pression sur Charles qui se replie vers le nord perdant des troupes et échouant à prendre le château Stirling ou Fort William, mais s'emparant d'Inverness et Fort Augustus au début d'avril.

[modifier] Bataille

Le duc de Cumberland et son armée arrivent à Nairn le 14 avril ; les forces jacobites sont à une quinzaine de km près de Drummossie. Les deux côtés se rencontrent dans cette lande aussi nommée Culloden le 16 avril. Le prince a environ 5 000 hommes et le duc entre 7 000 et 9 000 ; Charles a aussi décidé de prendre personnellement le commandement de ses forces. Il pleut, ce qui rend le terrain marécageux et bosselé défavorable pour une charge. L'armée de Charles vient d'effectuer de longues journées de marche sous un temps pluvieux : elle est démoralisée.

Les guerriers des hautes terres comptent sur leur bravoure, leur force physique, leurs terrifiants cris, leurs haches et claymores (épées) sur un champ de bataille barré de murets destinés à les protéger après chacun de leurs raids. Narguer l'adversaire y compris en montrant ses fesses, le forcer à attaquer et le tailler en morceaux, telle était la stratégie.

Les forces du duc se mirent en deux lignes pour recevoir les forces jacobites. Les deux chefs parlementèrent au petit matin sans résultat.

Pendant les vingt premières minutes, l'artillerie des forces hanovriennes touche les lignes jacobites jusqu'à ce que les Camerons se décident à charger. Les autres clans de highlanders chargeront aussi, sans coordination. L’artillerie anglaise passe en tir à mitraille et les Hanovriens utilisent des grenades (primitives) efficaces derrière les murets. Sur l’aile gauche, quelques Jacobites atteignent les lignes du duc mais ces dernières avaient été entraînées avec la nouvelle baïonnette à douille. Face à cette efficacité et menacés par la cavalerie, les Jacobites sont obligés de battre en retraite. Un petit contingent de cavaliers irlandais d’élite empêche que la retraite se transforme en déroute.

En moins d’une heure, à midi, le duc est victorieux. Environ 1 250 Jacobites étaient morts contre 350 des forces hanovriennes.

[modifier] Conséquences

Cette défaite entraina une répression sauvage, qui dota Cumberland du surnom de « boucher » (Butcher Cumberland). Il ordonna à ses hommes de tuer les blessés, les prisonniers et même des spectateurs. Les rescapés furent poursuivis. Certains s’étant réfugiés dans une grange, il y fit mettre le feu. Les maisons proches du champ de bataille furent systématiquement incendiées, pour qu'elles ne servent pas de refuges aux survivants. Cette repression dura plusieurs mois et on estime à plusieurs dizaines de milliers le nombre des victimes [1]. Les plus hauts gradés furent jugés et exécutés plus tard à Inverness.

[modifier] Armées

C’est le dernier accrochage important sur le sol britannique entre deux factions plutôt qu'entre deux nations : les Hanovriens comportaient un important contingent allemand et des Écossais des basses terres, alors que les Jacobites comprenaient aussi des soldats vétérans irlandais, quelques Anglais et plusieurs centaines de conscrits français.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Note

  1. Michel Duchein, Histoire de l’Écosse, Fayard, Paris, (ISBN 221360228X), pages 354-355