Aymar de Saint-Saud

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Blason de la famille d'Arlot de Saint-Saud
Blason de la famille d'Arlot de Saint-Saud

Jean Marie Hippolyte Aymar d’Arlot, comte de Saint-Saud, né le 15 février 1853 à Coulonges-sur-l'Autize (Deux-Sèvres), mort le 13 février 1951 à Bordeaux, est un pyrénéiste et cartographe français, s’intéressant également à l’histoire, à la géologie, à la généalogie. Il pratique aussi la photographie, et l’aquarelle avec un certain talent.

Sommaire

[modifier] Biographie

Il fait des études secondaires et de droit à Bordeaux. Il découvre les Pyrénées à l’âge de quinze ans, à Luchon. Sa première grande course est, en 1872, la traversée vallée de Gaube-vallée du Lutour. La rencontre avec Paul Edouard Wallon confirme sa vocation pyrénéiste, et c’est sur recommandation de Franz Schrader qu’il entre au CAF. C’est avec un de ses camarades bordelais, étudiant en droit lui aussi, qu’il fait ses grandes ascensions : il s’agit d’Henri Brulle. Aymar de Saint-Saud exercera comme juge suppléant à Lourdes de 1878 à 1880.

[modifier] Pyrénées espagnoles

En 1877, il se tourne vers les Pyrénées espagnoles, encore mal connues et explorées, à peu près en même temps que Lucien Briet, qui est plus attiré par une exploration méthodique, à la fois géographique et ethnographique, que par la conquête des sommets, et qui se cantonnera strictement au secteur de la sierra de Guara. Schrader met Saint-Saud en relation avec le capitaine Prudent, cartographe expérimenté, qui l’encourage, lui donne une formation et le fournit en instruments de mesure topographiques. Jusqu’en 1890, Saint-Saud parcourt les Pyrénées espagnoles, avec Henri Passet, de la Navarre à la Catalogne, en dressant peu à peu une cartographie. Avec ses instruments et ses observations, les Espagnols le prennent pour un espion à la solde de l’armée française. C’est bien entendu l’occasion de réaliser quelques premières, comme celles du pic d’Algas (1880) ou du grand pic d’Aratille. En 1886, il travaille sur les frontières de l’Andorre. Enfin en 1892, il publie le résultat de ses années de travail, sa Contribution à la carte des Pyrénées espagnoles, en six feuilles au 200 000e.

Entre 1890 et 1900, il consacre une grande activité pour faire construire les refuges de Tuquerouye, Packe et Baysselance. Il fait aussi créer des sentiers, du lac de Gaube à la hourquette d'Ossoue, de Gavarnie à la brèche de Tuquerouye, et à Gavarnie, de la Prade Saint-Jean au plateau des Entortes.

[modifier] Picos de Europa

La Peña Vieja (2615 m)
La Peña Vieja (2615 m)

À partir de 1890, il explore le massif des Picos de Europa, prolongement des Pyrénées en terres cantabriques, à cette époque à peu près totalement inconnu, si ce n'est par les premières études partielles de l'ingénieur des mines espagnol Guillermo Schulz, à partir de 1844, et quelque peu tombé dans l'oubli. Saint-Saud réalise la première de la Tabla de Lechugales (2445 m) et de la Peña Vieja (2615 m). En 1892, avec Paul Labrouche et le guide François Bernat-Salles, il touche le sommet de la Torre de Cerredo (2642 m).

En 1894 paraît dans l’annuaire du CAF sa carte des Picos de Europa au 100 000e. Il y retournera en 1906, 1907 et 1908 pour compléter ses observations. Entre-temps, il a parcouru le Néouvielle, puis les bassins de Caillaouas et de Pouchergues, pour rectifier les erreurs de la carte d’État-major (1905-1906). Enfin il poursuit ses campagnes cartographiques à la Pierre Saint-Martin et au pic del Acherito.

Si ses actions sur le terrain, à plus de soixante-dix ans, s’arrêtent là, Aymar de Saint-Saud n’en poursuit pas moins une intense activité au sein des diverses associations dont il est membre et souvent président et fondateur. Il a fondé la section Sud-ouest du Club alpin français, et il en est président de 1923 à 1933. Il s’est intensément investi dans la rédaction et l’édition des Bulletins. Il est actif dans la Fédération franco-espagnole des sociétés pyrénéistes, fondée en 1903 par Louis le Bondidier. En tant que généalogiste, il a publié des ouvrages sur les grandes familles du Périgord.

Jusqu’à ses derniers instants, à presque quatre-vingt-dix-huit ans, il ne perd rien de son dynamisme.

Son nom a été donné au sommet occidental de la crête des Gourgs-Blancs : le pic Saint-Saud (3003 m).

[modifier] Œuvres

  • Aux rives des Nogueras
  • Excursions dans les Pyrénées Atlantiques, Bordeaux, 1882
  • Campements et études sur la frontière franco-navarro-aragonaise, Pau, 1929
  • Additions & corrections à l'armorial du Périgord, Périgueux, 1930
  • Frontière des deux Navarres, Aldudes, Roncevaux, Irati. Notes historiques. Bordeaux, 1941

[modifier] Bibliographie

  • Henri Béraldi, Cent ans aux Pyrénées, Paris, 1898-1904, sept volumes in-8°. Rééditions par « Les Amis du Livre Pyrénéen », Pau, 1977, puis par la « Librairie des Pyrénées et de Gascogne », Pau, 2001.