Art modeste

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[modifier] Origine de cette qualification


C'est l'un des fondateurs du concept d'art modeste, le peintre Hervé Di Rosa né à Sète en 1959, qui s'est en fait servi du lapsus commis par une petite fille lors d'une exposition de son oeuvre au Musée des Enfants du Musée d'art moderne de la Ville de Paris, en 1988, "Viva Di Rosa": 'enfant demande à sa mère quand elle pourra revenir au musée de l'art "modeste". Di Rosa est aussitôt intéressé par cette qualification correspondant au principe d'humilité qui fonde son oeuvre, contre la prétention d'artistes conformistes et élitistes.

[modifier] Ce que cette qualification remet en cause


L'adjectif "modeste" exprime une critique de l'enfermement orgueilleux de l'art sur lui-même, sans communication. Or l'artiste "modeste" veut être compris de tous, chacun pouvant s'approprier l'oeuvre modeste, autant intellectuellement que matériellement. D'autre part un artiste comme Di Rosa n'établit pas de hiérarchie entre les différentes formes d'art, chacune ayant sa valeur, d'où la diversité des créations "modestes".

[modifier] Définition de cette conception artistique


Tout objet étant respectable, y compris les cadeaux Bonux ou poupées Barbie, par exemple, parce qu'issu du travail humain, il s'agit pour l'art modeste de mettre en valeur les choses les plus banales, quotidiennes, en portant sur elles un regard qui n'est plus utilitaire, mais chargé d'affection, grâce à des assemblages, des mises en scène, la création d'environnements qui vont leur donner une âme. Selon Di Rosa la fonction de l'art est " d'envahir la vie, de la rendre moins dérisoire.".

[modifier] Ses représentants et ses lieux


Arthur Rimbaud aurait adhéré à l'art modeste si l'on considère ce qu'il déclare dans Une saison en enfer : "J'aimais les peintures idiotes, dessus de portes, décors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires...".
Selon la conception développée par Hervé Di Rosa, fondateur du mouvement, peut se revendiquer le statut d'artiste modeste tout créateur, artisanalement ou industriellement, d'objets suscitant des émotions, ayant une valeur affective. Et les lieux de l'art modeste peuvent être aussi bien les Puces, Emmaus, que le MIAM, Musée International des Arts Modestes, créé en 2000 à Sète, ville natale de Di Rosa qui s'est associé pour ce projet à l'artiste et collectionneur Bernard Belluc. Ce sont précisement les collections de Di Rosa et Belluc qui constituent le fonds de ce musée dédié à l'exploration de la création populaire.

[modifier] Bibliographie


Hervé Perdriolle, Figuration Libre, une initiation à la culture Mass Média, Axe Sud, 1984.
Di Rosa, L'art modeste, Hoebeke, 2007.

[modifier] Article connexe


Hervé Di Rosa
Art populaire

[modifier] Lien externe


Site du MIAM [1]
Texte de Frédéric Roux, Modeste contribution à unethéorie de l'art modeste [2]
Site consacré à l'art modeste [3]