Arnold Rothstein

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Arnold Rothstein était un criminel et homme d'affaires américain. Il est né à Manhattan en 1882, dans une famille juive ashkénaze aisée, et est mort en 1928. Il était surnommé the Fixer, Mr Big, the Big Bankroll (la grosse liasse de billets), Mr Broadway, ou the Brain (le cerveau). Connu pour son élégance et sa sobriété, il est considéré par beaucoup comme le père du crime organisé nord-américain.

Sommaire

[modifier] La passion du jeu

Il a commencé sa carrière adolescent, comme gambler (joueur professionnel, aux dés, cartes et billard), sous l'aile de Monk Eastman, chef de l'un des deux gangs les plus puissants à New York au début du siècle. Puis, à l'âge de 20 ans, avec le soutien de Big Tim Sullivan, un politicien de Tammany Hall (l'organisation du Parti démocrate à New York), il devint bookmaker (preneur de paris), pour les courses de chevaux, les matchs de base-ball, les combats de boxe ou les élections politiques. En 1909, il acquit sa propre maison de jeu. Il en racheta et en revendit régulièrement par la suite, toujours dans un registre très luxueux, en particulier dans la ville thermale de Saratoga (dans l'État de New York), connue pour être largement investie par la Pègre. Cette ville finit par être son "domaine", toutes les autorités locales ayant été corrompues par ses soins.

[modifier] Un intermédiaire en vue

Après une affaire de corruption (à l'issue de laquelle un officier de la police, Charles Becker, qui se comportait en mafieux, finit sur la chaise électrique en 1915), Sullivan fut retrouvé mort sur une voie ferrée. Rothstein trouva un nouvel appui en la personne du boss de Tammany Hall Charles Murphy. Au cours des années 1910, la réputation d'Arnold Rothstein atteignit des sommets. Il était devenu l'intermédiaire le plus en vue entre le monde de la politique et des affaires et celui du crime, recevant des commissions pour divers services réciproques. Il fut également impliqué dans des opérations de courtage juteuses et illégales, en association avec des politiciens et des avocats. Le journaliste William Kennedy a écrit qu'il "avait enfourné de l'argent dans toutes les bouches jusqu'au cabinet de la présidence".

[modifier] L'empereur des paris

Dans le milieu du jeu, son prestige avait traversé tous les États-Unis, notamment grâce à une technique qu'il perfectionna: il apportait une forte mise pour faire baisser les côtes trop élevées, afin de réduire les chances de jackpots pour les autres joueurs. Redevables, les bookmakers partageaient alors les gains avec lui. La légende attribue à Rothstein le trucage de la finale du championnat de base-ball en 1919, entre les Cincinnati Reds et les Chicago White Sox (l'équipe favorite dont certains joueurs furent achetés pour perdre), mais la justice le blanchit sur cette affaire devenue légendaire. Sur ce point, on peut voir qu'Arnold Rothstein a inspiré l'auteur américain F. Scott Fitzgerald pour son personnage de Meyer Wolfshiem qui apparaît dans Gatsby le Magnifique.

[modifier] Les premiers bootleggers

Parallèlement, Rothstein était devenu le principal financier de la pègre. Ainsi, au début de la Prohibition, lorsque Waxey Gordon ("Gordon la rogne", alias Irving Wexler) vint le voir en 1920 pour financer une importation illégale d'alcool, il organisa avec lui la réception d'une cargaison de whisky anglais débarquée sur le littoral. Il devint donc le promoteur des premiers bootleggers (traficants d'alcool). Les gangsters rivaux étant les principaux obstacles, il engagea des hommes de main pour protéger les convois, parmi lesquels Lucky Luciano, Meyer Lansky, Bugsy Siegel, Frank Costello, Lepke Buchalter, Gurrah Shapiro et Legs Diamond (alias John Nolan). Par la suite, Rothstein investit également dans le trafic de drogue (opium et cocaïne).

[modifier] La fin

En novembre 1928, Rothstein fut abattu d'une balle dans le ventre dans un hotel new-yorkais. L'affaire ne fut pas résolue, mais il était notoire qu'il n'avait pas remboursé la dette de jeu d'une partie de poker-marathon (qu'il estimait truquée). Son legs était considérable : il avait conceptualisé le Syndicat du crime, rationalisé les liens avec les politiciens, les hommes de lois et les hommes d'affaire, et lancé la carrière d'hommes tels que Lucky Luciano, Meyer Lansky, Lepke Buchalter, qui apprirent énormément à son contact. Ils développèrent ainsi une étiquette et un style qui devinrent typiques, entre raffinement et cruauté.

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