Armée populaire de libération (Chine)

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Drapeau de l'APL
Drapeau de l'APL
Parade de l'APL
Parade de l'APL

L'Armée populaire de libération (APL, chinois simplifié : 中国人民解放军 ; chinois traditionnel : 中國人民解放軍 ; hanyu pinyin : Rénmín Jiěfàng Jūn), fut fondée par le Parti communiste chinois le 1er août 1927 au tout début de la guerre civile qui l'opposa au Guomindang. C'est depuis le nom officiel de l'Armée nationale de la République populaire de Chine.

Sommaire

[modifier] Présentation

Régions militaires chinoises
Régions militaires chinoises

Après avoir été surtout une armée de masse grâce à la conscription depuis la création de la République populaire de Chine, elle entame depuis les années 1990 une reconversion pour réduire son personnel, avoir des unités professionnelles et pour obtenir des armements technologiquement évolués. La Chine est actuellement l'un des plus gros importateurs d'armements de la planète et l'industrie de l'armement de la République populaire de Chine est (par le nombre d'employés, non par la production) le premier complexe militaro-industriel du monde.

Les forces armées ayant de grands intérêts dans l'industrie chinoise avec le contrôle de quinze mille entreprises (usines d'armement, banques, agences de voyages et même casinos), il est malaisé de connaître le budget de la défense de la République populaire de Chine, les chiffres officiels indiquent 283,8 milliards de yuan soit 28,6 de milliards de dollars US en 2006 soit aux alentours de 1,4 % du PIB et de 7 à 8 % du budget de l'État. L'importation de matériel étranger n'est pas compris dans le budget officiel.

Le budget de la défense officiel chinois est en constante augmentation depuis les années 1990 passant de 14,7 milliards de dollars en 2000 à 44,94 milliards de dollars en 2007.

Il s'est inscrit pour 2004 en hausse de 11,6 % sur 2003, après des hausses de respectivement 9,6 % en 2003 et 17,6 % en 2002.

Il ne prend pas en compte les achats à but militaire passés dans les industries civiles et la CIA l'estime en 2007 entre 80 et 120 milliards de dollars.

Défilé de chars Type 99
Défilé de chars Type 99

En 2003, ses effectifs globaux s'élevaient à 2 250 000 militaires d'active, 7 180 chars, 4 560 blindés, 3 400 avions, 480 hélicoptères, 132 navires de guerres et 258 autres bâtiments de support (logistique, bâtiments amphibies…).

La Chine disposait d'environ 400 armes nucléaires, d'une trentaine d'ICBM et de SLBM, 100 missiles de portée intermédiaires, 600 missiles balistiques moyenne portée avec des charges classiques ou nucléaires seraient pointés sur Taiwan où les Forces armées de la République de Chine ont une posture défensive face à celle du continent.

[modifier] Contrôle politique

Ministère de la Défense nationale
Ministère de la Défense nationale

L'armée est sous le contrôle de la Commission militaire centrale. Bien qu’il existe un Ministère de la défense nationale en Chine, celui-ci ne s'occupe que des relations avec les militaires étrangers et n’a aucun pouvoir de commandement. Une des rares nations présentant la même structure est le Viêt Nam.

[modifier] Historique

Soldats de l'Armée populaire de libération entrant à Pékin en juin 1949
Soldats de l'Armée populaire de libération entrant à Pékin en juin 1949
Affiche de propagande demandant des volontaires pour la guerre de Corée
Affiche de propagande demandant des volontaires pour la guerre de Corée

[modifier] Contexte historique

[modifier] Création et histoire

Revendication par la Chine de la province d'Arunachal Pradesh (nord-est de l'Inde).

  • 16 octobre 1964 : Premier essai d'une bombe A dans le désert du Lop Nor.
  • Entre octobre 1965 et mars 1968 : Environ 320 000 soldats chinois sont envoyés pour aider le Nord-Viêt Nam dans les tâches de défense aérienne, de génie et de logistique. Plus de 1 400 d'entre eux ont été tués.
  • 1969 : Conflit frontalier avec l'URSS; plusieurs centaines de victimes de part et d'autre.
  • Du 17 février au 16 mars 1979 : Guerre sino-vietnamienne, l'armée populaire de libération tente d'envahir le nord du Viêt Nam avec 170 000 hommes pour le punir d'avoir envahi le Cambodge. L'opération est un échec; 26 000 tués et 37 000 blessés chinois, 30 000 morts et 32 000 blessés du côté vietnamien.
  • Janvier 1987 : Incidents de frontière entre la République populaire de Chine et le Viêt Nam (600 morts dans les rangs chinois et 500 chez les Vietnamiens).
  • 1989 : Répression violente des manifestations de la place Tian'anmen.

[modifier] Armée de terre

[modifier] Forces spéciales, unités parachutistes et services « action »

Forces spéciales chinoises à l'exercice
Forces spéciales chinoises à l'exercice

Peu d’informations sont disponibles concernant les forces spéciales de l’APL. L’immense réservoir humain à la disposition des autorités militaires chinoises a permis, sans aucun doute, de constituer un nombre important de telles unités.

D’après plusieurs sources d’information, il semblerait que l’APL aligne deux groupes indépendants d’opérations spéciales, qui porteraient la dénomination de 6e et 8e groupes. Ceux-ci dépendent probablement pour emploi de l’état-major général de l’APL. Il existerait, d’autre part, douze détachements autonomes, également indépendant, de forces dites spéciales. Ceux-ci pourraient être placés soit sous l’autorité des grands commandements des régions militaires, soit sous celle de l’état-major général de l’APL, même si la première hypothèse semble plus probable. Tout porte à croire que ces unités sont de type commando ou Ranger, donc chargées en premier lieu des actions directes en profondeur.

Outre ces unités indépendantes, l’APL aligne trois divisions parachutistes (1re, 2e, 3e division parachutiste) alignant chacune entre 9 000 et 12 000 hommes et au moins une brigade d’assaut amphibie. Chacune des divisions parachutistes intègre sa propre composante d’opérations spéciales, tout comme celle d’infanterie de marine, qui compte des unités de reconnaissance amphibie et des équipes de plongeurs-démineurs et de nageurs de combat.

Les divisions parachutistes alignent chacune un bataillon de reconnaissance dont les personnels brevetés chuteurs sont utilisés comme éclaireurs ou éléments de reconnaissance avancée, et au moins une compagnie de commandos chargée des actions directes et de sabotage sur les arrières de l’adversaire. Dans l’ordre de bataille de chaque division figurent également une compagnie d’état-major, trois régiments d’infanterie, un bataillon de génie d’assaut, un bataillon d’artillerie, une ou plusieurs batteries antiaériennes, une compagnie de sécurité et une compagnie de guerre chimique.

Les origines des troupes aéroportées de l’APL remontent au lendemain de la guerre civile. Les premières unités parachutistes furent formées au début des années 1950, et cela grâce aux personnels déjà brevetés par l’armée américaine durant la Seconde Guerre mondiale, qui après avoir servi dans les forces nationalistes du Guomindang, rallièrent les forces communistes.

A partir de la fin des années 1950, et jusqu’à la rupture des relations entre Pékin et Moscou, l’Union soviétique équipera progressivement deux divisions parachutistes, dont de nombreux cadres avaient déjà une expérience du combat au cours de la guerre de Corée. En 1969, l’APL créa une troisième division parachutiste. Celles ci constituent le 1er corps parachutiste, qui fait partie de la réserve stratégique.

Durant la Révolution culturelle, les parachutistes furent déployés dans le tout le pays pour protéger les principaux sites et infrastructures, ainsi que certains hauts dirigeants communistes.

Comme dans le cas de bien d’autres pays, le service de renseignement militaire chinois, connu sous le nom de Qingbao (anciennement Cheng Pao K'o), possèdent un service action.

L'unité 8139 basée à Pékin compteraient plus de dix mille hommes, elle est née de la transformation de l'unité 8341 dissoute au début au début des années 1980. Dépendant directement pour l’emploi du département des affaires spéciales, connu comme Tewu ou du département des investigations, appelé Diaochabu du comité du comité central du Parti communiste chinois. Elle chargée essentiellement des enquêtes confidentielles et des actions clandestines.

Les services de renseignements chinois se composent, en effet, de deux branches distinctes, même si elles sont complémentaires : une gouvernementale, qui dépend du cabinet du conseil d’État (renseignements militaires, sécurité d’État, etc.); une sous le contrôle du comité central du PCC.

[modifier] Armée de l'Air

L'armée de l'air Chinoise est surtout composé d'appareils d'origine soviétique puis russe. Sa flotte d'avions est très impressionnante puisqu'elle comporte plus de 3 000 appareils dont environ 2 300 avions de combat. Cependant, à de rares exceptions près, ces avions accusent le poids des ans, à l'image des 600 Chengdu J-7 (variante locale du MiG-21) achetés dans les années 1960/1970.

La Chine a lancé il y a quelques années un programme d'avions de combats 100% national. Ce programme a donné naissance au Chengdu J-10, un gros avion de 3ème génération, qui aurait, selon certains, les mêmes caractéristiques qu'un Mirage 2000.

[modifier] Marine de l'Armée populaire de libération

Drapeau de la marine de l'APL
Drapeau de la marine de l'APL
Localisation des unités navales majeures
Localisation des unités navales majeures

Au 1er janvier 2002, la Marine de l'Armée populaire de libération (MAPL) comptait 268 000 h dont 25 000 dans l'aéronavale, 28 000 dans la défense côtière et 7 000 fusiliers marins.

La majorité de ces navires étaient de conception datant des années 1960/70 mais elle a entrepris un énorme effort de modernisation notamment le lancement de plus de 20 navires de surfaces et de 10 sous-marins par an en 2004 et l'acquisition de navires et d'armement de pointe russes.

Voici ici la carte des bases navales et aériennes et l'évolution de la flotte de combat depuis 1975 à 2010.

Elle est constituée de 3 flottes :

[modifier] Flotte du Nord (1re flotte du Peihei)

Attachée à la région militaire du Jinan, cette flotte couvre la Mer Jaune jusqu'à la hauteur de Lyanyungand (35°10'N). Elle est la moins dotée en grands navires de surface mais s'occupe des sous-marins nucléaires et des tests de submersibles.

Ses bases principales sont :

  • Qingdao : quartier-général et base aéronavale ;
  • Lushun : base principale des destroyers ;
  • Wiangezhuang : base des sous-marins nucléaires ;
  • Huluadao : base des sous-marins diesel-électrique ;
  • Dalian : chantiers naval et base aéronavale.

[modifier] Flotte de l'Est (2e flotte du Tunghei)

Cette flotte est chargée entre autres de la protection de Shanghai et de la surveillance de Taïwan, elle couvre la mer de Chine orientale à partir des régions maritimes allant de Lyanyungand au nord à l'île de Nanao et Shantou au Sud.

Ses bases principales sont :

  • Ningbao/Zhenhai : quartier-général et base aéronavale ;
  • Zoushan : annexe de Ningbao et base de destroyers et de sous-marins ;
  • Xiangshan : base de sous-marins ;
  • Wusong : base aéronavale de Shanghai.

[modifier] Flotte du Sud (3e flotte du Nanhai)

Elle couvre la mer de Chine Méridionale du Détroit de Taïwan à la frontière du Viêt Nam

Ses bases principales sont :

  • Ziangjiang : Q.G, base aéronavale, base des grandes unité de surface, Q.G. du corps de fusiliers marins ;
  • Guangzhou (Canton) : base de destroyers ;
  • Yulin (île de Hainan) : base de sous-marins ;

[modifier] Ordre de bataille

Livraison du 2e sous-marin classe Kilo en 1995
Livraison du 2e sous-marin classe Kilo en 1995
YuanWang 2, bâtiment d'observation spatiale
YuanWang 2, bâtiment d'observation spatiale
Sous-marin nucléaire d'attaque de classe Han
Sous-marin nucléaire d'attaque de classe Han

Au 1er janvier 2006, la marine de guerre chinoise se classe au rang de 3e puissance navale mondiale, avec 424 bâtiments de combat pour 788 870 tonnes.

Elle ne totalisait, au 1er janvier 2002, que 393 650 tonnes de navires de combat répartis alors comme ceci :

La flotte amphibie comprenait au 1er janvier 2002 :

  • 1 porte-hélicoptères auxiliaire Shichang de 10 000 t (capacité de transport : 200 h)
  • 6 transports d'assaut Quiongshu de 2 150 t (capacité : 400 hommes)
  • 10 LST Yuting de 3 770 t (250 hommes + 10 chars)
  • 7 LST Yukan de 3 110 t (200 hommes + 10 chars)
  • 2 LSM de 1 460 t (250 t de matériel)
  • 22 LSM Yuliang de 1 100 t (cap : 3 chars)
  • 13 LSM Yuhai de 800 t (250 hommes + 2 chars)
  • 236 LCM Yunnan de 85 t (+ 200 en réserve) (cap : 46 t ou 1 char)
  • 30 LCM Yuchin de 60 t (+ 30 en réserve)
  • 10 aéroglisseurs Jingsah de 70 t.

La flotte de soutien comprenait au 1er janvier 2002 :

  • 3 bâtiments-bases de sous-marins (AS) Da Jiang de 10 975 t
  • 2 " " " Dalang I de 3 700 t
  • 2 " " " Dalang II
  • 1 " " " Hudong de 4 500 t
  • 2 " " " Dadong de 2 800 t
  • 2 " " " Dazhou de 1 100 t
  • 1 pétroliers-ravitailleur (AOR) type Komandarm Fedko de 37 000 t
  • 2 " " " Fuquing de 14 600 t
  • 3 pétrolier côtiers (AOL) type Jinyou
  • 2 " " " Shengli de 3 300 t
  • 1 " " " N 1101
  • 1 " " " N 1102
  • 3 " " " 630
  • 19 " " " Fuzhou de 1 200 t
  • 16 " " " Fulin de 2 200 t
  • 23 " " " Guangzhou de 530 t
  • 2 transport (AK) Dayan de 8 500 t
  • 1 transport léger (AKL) Galati de 5 200 t
  • 2 " " " Yantai de 3 330 t
  • 7 " " " Hongqi de 1 950 t
  • 7 " " " Danlin de 1 290 t
  • 5 " " " Dandao de 1 600 t
  • 5 navires hydrographiques (AGS) type Yanlai de 1 100 t
  • 5 " " " Yannan de 1 750 t
  • 1 " " " Shuguang de 500 t
  • 1 " " " Gabzhu de 1 000 t
  • 2 navires océanographiques (AGOR) type Kan de 2 300 t
  • 3 navires collecteurs de renseignement (AGI)Yanha de 3 200 t
  • 1 " " " Yanbing de 4 400 t
  • 1 " " " Dadie de 2 300 t
  • 1 bâtiment d'expérimentation (AGE) type Yen Hsi de 1 200 t
  • 1 " " " Wuhu de 4 630 t
  • 1 " " " Shiyan de 4 600 t
  • 1 navire-école (AX) type Dakin de 4 500 t
  • 4 bâtiments d'observation spatiale (ASVS) YuanWang de 17 000 t

[modifier] Aéronavale

Chasseur F-8/J-8 de l'aéronavale
Chasseur F-8/J-8 de l'aéronavale

Le parc aérien de la marine, armé par 25 000 h est composé de 780 avions et hélicoptères, il devrait étre réduit à 500 appareils modernes en 2010.

Il sera composé entre autres de :

[modifier] Les forces nucléaires

Les forces de missiles balistiques stratégique dépendent du second corps d'artillerie.

Un site américain spécialisé dans l'armement nucléaire, www.thebulletin.org, estime en 2006 que la Chine a un arsenal de quelque 200 têtes nucléaires, alors qu'elle en avait 435 en 1993.

On pense que la Chine a produit quelque 600 têtes nucléaires depuis 1964.

On faisait état en 2005 d'environ 400 armes nucléaires ce qui relativement peu par rapport aux arsenaux Russe et Américain et la place au niveau du Royaume-Uni, mais les ogives stratégiques sont d'une très forte puissance pour compenser la faible précision de leurs vecteurs.

Environ 80 à 130 têtes nucléaires sont déployées sur des missiles balistiques basé à terre.

  • 18 DF-5 Dong Feng (Vent d'Est) (Code OTAN : CSS-4) ICBM. Ces missiles à carburant liquide sont actuellement les seuls à pouvoir frapper le continent Américain.
  • 12 DF-4 (CSS-3) ICBM. Ceux ci peuvent atteindre l'Europe et transporte une ogive d'une masse de 2 tonnes et d'une puissance de 3 mégatonnes.
  • 50-100 DF-3 (CSS-2) et DF-21 (CSS-5) MRBM. Ils s'agit de missile de théâtre tiré depuis des lanceurs mobiles. 50 de ces derniers aurait été construit, le nombre de missile dépend si un seul ou deux sont affecté à chaque lanceur.

La composante navale des forces nucléaire se compose en 2005 d'un seul SNLE, le type 092 (immatriculé 406, équipé de 12 missiles Ju Lang 1 (CSS-N-3) d'une portée de 3 500 km portant une ogive de 2 mégatonnes. Ce navire fut lancé en 1981 et entra en service en 1987.

Un autre SNLE, le type 094, est actuellement à l'essai et sera équipé de 16 Ju Lang 2 d'une portée de 8 000 km portant soit une ogive de 2,5 mégatonnes ou 3 MIRV de 90 kilotonnes. Si les essais sont concluant, 4 ou 5 seront construit.

Le SSB Golf type 31 (immatriculé 200) est un bâtiment d'essais servant aux expérimentations des SLBM ; lancé en 1966, il devrait étre retiré du service en 2008.

La force aérienne comprénent une centaine de bombardiers Xian H-6, copie sous licence du Tupolev Tu-16.

[modifier] Liens externes

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[modifier] Bibliographie

  • Stéphane Marchand, Quand la Chine veut vaincre, Fayard, 2007, (ISBN 221362710X)