Utilisateur:Archipel/Typologie des noms (biologie)

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Les discussions dans le projet Zoologie ont utilisé principalement deux catégories :

  • Celle de la langue dans laquelle le nom est utilisé,
  • Les concepts de vernaculaire et véhiculaire


Les concepts suivants ont été évoqués pour les besoins des articles :


[modifier] Nom scientifique

Un nom scientifique doit répondre à des normes (en particulier, chaque dénomination doit être unique). Il n’y a pas de difficultés pour l’instant en ce qui concerne ce concept. Remarquer cependant que si la terminologie est claire (Codes de nomenclature), ce que chaque binôme représente dans la réalité est beaucoup plus complexe : le récent livre (2005) de Lherminier et Solignac (De l’espèce, ed. Syllepse) donne 146 définitions de l’espèce, avec presque autant de termes pour désigner des types d’espèces, représentant des réalités différentes (écospecies, chronospecies, agamospecies, jordanon, etc.). La langue du système actuel est plus ou moins basée sur la syntaxe latine, le champ lexical étant libre. Noter que par le passé, les naturalistes français ont tenté d’imposer une nomenclature, donc des noms scientifiques, en français. Il s’agissait donc de noms français scientifiques (ce qui n’existe plus aujourd’hui, tout au moins pour des espèces, sauf peut-être dans certains codes industriels spécialisés). Les noms scientifiques d’espèces sont, par définition, des noms véhiculaires, puisqu’ils prétendent à l’universalité.

[modifier] Nom français

On sous-entend ici « nom en français qui permet aux francophones de savoir de quoi on parle, qui permet de distinguer cette espèce des espèces proches, qui permet de communiquer sur ces espèces entre francophones sans avoir l’air trop pédant, qui permet de donner un titre en français dans les livres, guides et articles en français, qui permet de mettre un nom français sur des listes d’espèces protégées ou sur des étiquette de produits alimentaires, etc. ». Il est rarissime que ce nom, qu’on souhaite souvent normaliser, soit celui qui est utilisé usuellement en français dans les conversations (on dit cerf, pas cerf élaphe). Ce qu’on sous-entend permet d’expliquer plusieurs choses :

  • les noms français sont presque toujours des syntagmes à deux termes, car ils ont été la plupart du temps créés par des naturalistes du XIXe siècle dans la pénombre de leur cabinet d’histoire naturelle, dans le but soit d’en faire un binôme scientifique, soit, comme c’est le cas aussi aujourd’hui, de donner un nom français qui permet sans ambiguité de distinguer telle espèce de toutes les autres similaires dans le monde. Pour ce faire, ils ont très souvent donné comme nom d’espèce (deuxième terme) le nom dialectal qu’ils connaissaient pour l’espèce dans leur province d’origine, ou le nom local que les explorateurs rapportaient des pays lointans. Quelques exemples pour des oiseaux vivant en France et pour des poissons exotiques :

bouvreuil pivoine (pivoine est le nom du bouvreuil dans plusieurs provinces) traquet patre (patre, nom dialectal de l’oiseau) traquet motteux (motteux, idem) grive litorne, grive draine, grive mauvis (id) sittelle torchepot, tichodrome échelette, bruant proyer, bruant ortolan, moineau friquet, moineau soulcie, étourneau sansonnet, corbeau freux, chouette hulotte, chouette chevêche, chouette effraye, pigeon ramier, pigeon biset, ganga cata, macareux moine, sterne pierre-garin, courlis corlieu, etc.


Pour les poissons (dans Lacépède, par exemple, cité par M. Lescure) : Corégone pidschian, Corégone able, Characin piabuque, Esoce tête-nue, Sphyrène spet, Lépisostée robolo, Polyptère bichir, Clupée hareng, Cyprin bouvière, Cyprin carpe, Cyprin barbeau, Cyprin binny, Cyprin goujon, Cyprin tanche, etc. . Autre exemple, Lacépède nomme un cétacé le Delphinaptère sénedette (il ajoute sous le nom français Delphinapterus Senedetta, avec une majuscule comme c’était l’usage à l’époque quand il s’agissait d’un substantif en apposition) et précise en note : « Peis mular, nom dans plusieurs départements de France - Sénedette, nom dans plusieurs autres départements ». Jamais personne, dans la vie usuelle, n’a utilisé ces binômes ni en France ni dans les pays d'origine des poissons cités de par le passé, par contre tous les seconds termes ont eu (et ont encore pour certains) une vie linguistique intense dans les langues et les dialectes. Par contre, une fois créés, ils peuvent être réutilisés dans différents ouvrages (guides de d'observation, etc.).

  • les noms français, dans le sens où on l’utilise dans le projet, sont eux aussi des noms véhiculaires, puisqu’on vise à leur universalité dans au minimum chaque pays francophone, éventuellement dans l’ensemble de la francophonie (d’où la terminologie noms français normalisés).

[modifier] Nom vernaculaire

Ce sont des noms utilisés usuellement dans une communauté linguistique donnée pour nommer un concept (ici un animal). Il n’est , dans ce cas, aucun besoin de distinguer telle espèce d’espèces voisines taxonomiquement, mais complètement inconnues de la communauté. C’est ce qui explique que les noms vernaculaires sont souvent à un seul terme, et qu’ils n’ont plusieurs termes que lorsqu’il existe dans l’environnement de la communauté des espèces voisines (même dans ce cas, les noms vernaculaires peuvent être très différents (draine, litorne, mauvis, ou freux, corneille, choucas). Dans une même communauté géographique, plusieurs langues peuvent coexister, avec autant de noms vernaculaires différents. Ces noms, s’ils sont mentionnés dans un article encyclopédique, font partie de l’ensemble d’informations sur l’espèce qui traite des relations entre l’homme et cette espèce, au méme titre que les zootechnies (élevage, chasse…), les mesures de protection et tous les autres aspects culturels. De plus, très souvent, ils sont cités comme noms français dans certains ouvrages (de pêche par exemple) simplement parce que l’animal qu’ils désignent vit en France, alors qu’ils ne son pas français mais catalans, occitans, bretons ou basques. Il est bien évident qu’on ne va pas mettre le nom en marquisien d’un oiseau endémique des Marquises comme "Autre nom" (sous-entendu français), alors pourquoi le ferait-on pour un animal qui vit en France. D'autre part, tel oiseau endémique des Marquises n'ayant en tout et pour tout qu'un seul nom usuel (vernaculaire), et pas de nom usuel (c'est à dire utilisé usuellement par ceux qui vivent à côté de lui) en français, je ne vois aucune raison de ne pas donner ce nom dans un article sur cet animal sous prétexte que ce n'est pas un mot de la langue française (mais j'estime que cela ne doit pas figurer en début d'article comme "Autres noms".